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Forte croissance du marché des isolants biosourcés

Publié le 31 mars 2021

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Le marché des isolants biosourcés connaît une croissance exponentielle depuis 5 ans. Ainsi, entre 2016 et 2020, 130 millions de m2 de produits dont 27 millions l’an dernier, ont été mis en œuvre, soit une hausse en volume de + 87%. Les biosourcés représentent désormais 10% du marché de l’isolation, une part qui pourrait doubler d’ici 5 ans grâce notamment à la RE2020. C’est en tous cas l’objectif qu’affichent les industriels du secteur.
Forte croissance du marché des isolants biosourcés - Batiweb

L’Association des Industriels de la Construction Biosourcée (AICB) a fait le point, ce mercredi 31 mars, sur la structuration de la filière, une filière qui gagne du terrain, et représente désormais 10% du marché de l’isolation (contre 6% en 2010). 130 millions d’isolants biosourcés ont été mis en œuvre entre 2016 et 2020, soit une croissance de + 87% en volume. Pour ce qui est du chiffre d’affaires, la hausse est de + 58% sur la même période. Ce décalage entre le volume et le chiffre d’affaires s’explique par la massification du marché en termes de production, explique Olivier Joreau, Président de l’AICB, ce qui participe à la compétitivité des prix par rapport aux produits dits traditionnels.   

Sur la dernière année, 27 millions de m2 d’isolants biosourcés ont été installés, soit l’équivalent de 84 000 maisons individuelles isolées totalement, « ce qui est très significatif par rapport au marché de la construction ». 

Les biosourcés pour répondre aux enjeux de la RE2020

Olivier Joreau n’a eu de cesse de le répéter. La filière biosourcée présente de nombreux atouts qui sont à même de répondre aux enjeux de la réglementation environnementale RE2020. Alors que la RT2012 « était beaucoup sur la performance énergétique, la RE2020 va mettre en avant le stockage carbone, et l’une des particularités de nos matériaux c’est de stocker du carbone ». Depuis 2016, 975 000 tonnes eqCO2 ont été stockés par les isolants biosourcés, ce qui correspond aux émissions de CO2 de 620 000 m2 de bureaux. 

Une filière en ordre de marche

Pour les 5 années à venir, l’AICB mise sur un doublement de la part de marché. « On envisage de passer de 10% à 20% ». C’est un marché « structuré et organisé », et contrairement à ce qu’assure un certain nombre d’acteurs, la filière industrielle biosourcée est prête à relever les défis, assure Olivier Joreau. Le dynamisme du marché le prouve, et témoigne « d’une prise de conscience de l’intérêt technique, environnemental et sociétal » du biosourcé. On est sur des produits très techniques qui apportent « un plus » au bâtiment en termes de confort de l’habitat, poursuit-il. 

La diversité des ressources est également à souligner. Il y a notamment des matériaux issus de l’agriculture, le chanvre, le lin, ou encore la paille de riz. « Chaque territoire a ses particularités de sourcing, et aujourd’hui, on est capable de faire l’isolant avec différents types de cop-produits, qui peuvent également être issus du recyclage (coton, ouate de cellulose) ». La diversité de la ressource est importante, et surtout elle est « renouvelable ». 

L’industrie est prête à « massifier l’utilisation de matériaux biosourcés » notamment dans le cadre de la RE2020, « parce qu’on sait que si demain on veut encore développer ces produits, il faut massifier la production », et tout cela sans compromettre l'environnement. La RE2020 c’est « très bonne nouvelle pour la filière biosourcée », « elle va donner de la visibilité au marché pour que les donneurs d’ordre, la maîtrise d’ouvrage puissent investir sur une manière de construire autrement, et évidement pour les producteurs que nous sommes et le sourcing, c’est un moyen de mettre en place des filières avec sérénité (…) et de développer des usines sur l’ensemble du territoire ». A ce jour, la filière compte 10 unités de production, et génère 4 000 emplois directs et indirects. « On fait travailler de l’emploi local ». L’AICB estime que les capacités de production pourraient doubler d’ici 2025. 

Qu’en est-il du coût des isolants biosourcés ? 

Olivier Joreau appelle à ne pas comparer des produits qui ne sont pas « spécialement » comparables, et souligne l’importance de préparer les projets en amont, en prenant en compte les spécificités des matériaux biosourcés. Il explique que ces dernières années, les matériaux biosourcés ont souvent servi d’alternative sur des projets dits « traditionnels qui ne sont pas favorables pour la mise en œuvre de nos matériaux ». « Aujourd’hui, quand c’est bien pensé par l’architecte, on ne voit pas d’écart de coûts majeur », d’autant plus que les prix ont déjà grandement baissé par rapport à il y a 10 ans. 

« Il faut prendre en compte aussi l’apport performanciel global du bâti avec la construction biosourcée. Ce sont des éléments qui sont, certes, difficiles à prendre en compte, mais qu’on sait valoriser par le retour d’expérience. Certaines études commencent à bien mettre en exergue, qu’il y a un réel bénéfice pour les occupants », a ajouté Jacques Knepfler, Directeur France de Steico, regrettant que les apports ne soient pas suffisamment quantifiés, et assez mis en avant sur la valorisation des biens immobiliers. 

« Avec nos produits, nous allons amener un confort d’été supplémentaire ». Ce confort d’été « passe par une plus forte densité. Il y a sans doute parfois un surcoût, mais parce qu’il y a un apport technique supplémentaire », souligne Olivier Joreau. Il faut ainsi faire « attention » à l’approche par le prix. 

L'AICB se dote d'un nouveau site internet

L'Association a profité du point presse pour annoncer le lancement du site internet : www.batiment-biosource.fr

Sur ce portail d’informations, les visiteurs pourront en apprendre davantage sur ce qu’est la construction biosourcée. Des fiches expliqueront les différents matériaux, et des réalisations y seront partagées. « Aujourd’hui, le bâtiment biosourcé ne se résume pas seulement aux maisons individuelles » mais concerne aussi les ERP, les bureaux, les logements collectifs. Le site permettra aux prescripteurs et maîtres d’ouvrages de s’inspirer des retours d’expérience sur l’ensemble de la France. 


Rose Colombel
Photo de une : ©Adobe Stock

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