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La restauration de façades d'immeubles dans un site classé

Publié le 05 juillet 2013

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Une opération de restauration des façades dans le respect de leur état d’origine, à l’identique de la construction achevée en 1955 (même aspect, granulométrie, couleur), est en cours au Havre. Cet ensemble de bâtiments de copropriété conçu par l'architecte André Blanc est établi dans le centre-ville, inscrit au Patrimoine mondial de l'UNESCO.
La restauration de façades d'immeubles dans un site classé - Batiweb

Les 5 et 6 septembre 1944 le centre-ville du Havre est rasé par les bombardements en faisant l'une des villes les plus sinistrées d'Europe (12 500 bâtiments détruits et 40 000 sans-abris). Dès le printemps 1945, Auguste Perret est chargé de la reconstruction qui durera jusqu'à 1964. L’Atelier Perret et les très nombreux architectes associés au projet ne songent pas à reconstituer la ville ancienne, mais plutôt à appliquer à la lettre leurs théories pour édifier une ville neuve, symbole d’une France renaissante. Entièrement rebâti en béton armé, Le Havre fait alors l'objet d'une expérience de reconstruction unique en son genre. Le 15 juillet 2005, les 133 hectares du centre-ville du Havre sont inscrits au Patrimoine mondial de l'UNESCO.

Cet ensemble de bâtiments, ilot V2, borde la prestigieuse avenue Foch, l'une des avenues les plus larges d'Europe qui relie l'Hôtel de Ville à la Porte Océane. Cet ensemble conçu par l'architecte André Blanc est inscrit dans le système constructif voulu par Auguste Perret : la structure en béton armé est de type “poteau dalle” avec ossature exprimée en façade. À l’intérieur de l’ossature primaire en béton apparent s’insère une ossature secondaire faite des remplissages et des cadres de fenêtres. Les toitures-terrasses présentent des saillies, traitées en corniches pour assurer la protection des façades.

Le bâtiment principal donnant sur l’avenue Foch se compose d’un rez-de-chaussée et de 6 étages tandis que 2 autres bâtiments situés perpendiculairement à celui-ci disposent d’un rez-de-chaussée semi-encaissé et de quatre étages. Ces deux immeubles sont reliés entre eux par un corps de bâtiment de petite hauteur (rez-de-chaussée et un seul étage).
Ces différents édifices trouvent leur unité dans les matériaux mis en œuvre.

Les soubassements sont réalisés en parement de comblanchien tandis que les élévations sont traitées avec un parement de pierre calcaire différent. 
Chaque étage est souligné par de larges bandeaux en béton bouchardé bordés de listels en béton lisse. Un acrotère en béton bouchardé couronne la toiture-terrasse. Portes-fenêtres, fenêtres et loggias bénéficient également d’encadrements en béton, ce qui contribue à donner un rythme à l’ensemble. Des bas-reliefs ornent les façades et des colonnes en béton bouchardé agrémentent les entrées.

Exposé à des conditions climatiques difficile liées à son environnement (milieu maritime et industriel), les façades de l'ilot V2 a subi les dommages du temps. De nombreux décollements d’éléments de béton sont apparus provoqués par la corrosion des aciers d’armature. Une restauration de l'ensemble des façades s'avérait nécessaire.

Les façades ont été sondées par piochage, les fers corrodés ont été mis à nu, sablés et passivés. Ensuite, les bétons endommagés ont été reconstitués (appuis, rives…). Enfin, il a été procédé à l'imprégnation d’un inhibiteur de corrosion pour la protection des aciers des bétons armés et bouchardés. La pierre calcaire soumise aux différentes pollutions atmosphériques a quant à elle fait l'objet d'un nettoyage par hydro gommage et d’une réparation lorsqu’elle était dégradée. Puis un rejointoiement au mortier de chaux aérienne a été réalisé. L’application d’un hydrofuge et d’un consolidant a été appliquée sur l'ensemble.

Le cabinet Heuzé, syndic de la copropriété mandaté par le maître d’ouvrage, a fait appel à l’entreprise Marteau pour restaurer les façades (l’entreprise a une expérience de plus de 40 ans dans ce domaine). Les travaux suivis par le syndic en relation avec la mairie du Havre sont réalisés sous les directives de Patrice Pusateri, Architecte des Bâtiments de France (DRAC de Rouen). L’objectif des travaux est la restauration des façades dans le respect de leur état d’origine, à l’identique de la construction achevée en 1955 (même aspect, granulométrie, couleur). Ce sera chose faite en septembre prochain.

B.P

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