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Les raisons de se lancer dans le BIM, selon Arcadis

Publié le 20 avril 2017

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Arcadis, société internationale majeure dans le domaine du conseil et de la conception de l’espace naturel et construit, organisait ce matin une conférence de presse afin d’exposer sa vision du BIM (Building Information Modeling). Un outil aux multiples facettes qui, aux yeux du groupe, est encore mal compris, mais offre de nombreux avantages. L’occasion également de répondre à certaines interrogations sur ce que beaucoup voient comme l’avenir du secteur.
Les raisons de se lancer dans le BIM, selon Arcadis - Batiweb
Avec 3,3 milliards de chiffre d’affaires dans le monde, dont 89,5 millions en France, Arcadis est l’un des acteurs majeurs de l'ingénierie mondiale. La société, qui a notamment conduit les opérations de la future ligne 15 du Grand Paris Express, tenait ce jeudi 20 avril une conférence afin de présenter le BIM en détail.

C’est François Appéré, BIM Manager pour Arcadis, et membre de la première promotion de Bim Manager en France, qui animait la présentation.

« Le BIM, ce sont les processus de travail collaboratifs liés à la création et au partage de bases de données orientées objets d’une construction dans son environnement, et ce à tous les stades de son cycle de vie, de la conception à l’exploitation », explique-t-il. Le but ? Mieux gérer les informations créées par le projet au cours de ce dernier.

Si beaucoup de professionnels voient le BIM comme une modélisation 3D du bâtiment ou de l’infrastructure en cours de création, François Appéré met en garde : « le BIM, ce n’est pas de la 3D. On peut en faire avec un simple doc Excel. C’est un processus qui va bien au-delà de ça ». La visualisation 3D, la partie émergée de l’iceberg ? Oui, à en croire le BIM Manager.

Une question de dimensions.

Aujourd’hui, l'appellation "BIM" est utilisée à toutes les sauces, mais que signifie-t-elle vraiment ? « Beaucoup d’utilisateurs ou entreprises parlent de BIM 3D, 4D ou plus. Les concepts sont souvent mélangés entre eux ».

Les dimensions du BIM désignent le nombre de données traitées et partagées. Le BIM 3D est le plus ''basique'' et se réfère uniquement à la dimension spatiale : sont traités les objets et toutes les informations relatives à ces derniers (taille, disposition, origine, caractéristiques, assemblage, etc). À chaque nouveau palier, la complexité augmente.

Rajoutez les paramètres liés au temps (date de construction, planification du chantier) et vous passez à la 4D. La 5D, quant à elle, inclut la notion d’argent et de coût unitaire, la 6D, de développement durable (analyse et conduction thermique, consommation, impact carbone, etc.). Et enfin, la 7D résulte du traitement de toutes ces données pour un bâtiment déjà terminé et en cours d’exploitation. « Mais il faudrait déjà que la 3D soit parfaitement maîtrisée avant que l’on tente de brûler les étapes ».

Une autre notion importante du BIM : les niveaux. On en dénombre 4 pour l’instant, de 0 (pas de BIM) à 3. Ils désignent le degré de collectivité entre les participants. Le niveau 1 qualifie un acteur qui monte une base de données, mais ne la partage pas, tandis que le niveau 2 s’applique à un projet où chaque acteur de ce dernier construit une base de données et la partage avec les autres. Il s’agit du niveau le plus ''connu'', par lequel le BIM est souvent expliqué. Enfin, on parle de niveau 3 lorsque les collaborateurs travaillent sur une maquette unique, en temps réel, et accessible en permanence

Le BIM, l’avenir ?

Aujourd’hui, le BIM est de plus en plus présent dans le secteur de la construction, et son importance augmente, malgré quelques réticences. « En 2016, nous faisions 30% de notre chiffre d’affaires avec le BIM. L’année dernière, nous n’étions qu’à 22% », témoigne François Appéré. Une croissance qui, selon lui, va s’accélérer.

« Les grands groupes comme Vinci ou la SNCF veulent du BIM, et 2/3 des projets incluent désormais une demande BIM », explique t-il, avant de rappeler que le géant Google a aussi investi dans cette technologie. Sans compter que de nombreux gouvernements, comme le Royaume-Uni, mais aussi la Norvège, le Danemark ou la Finlande, l’ont imposé sur les projets de construction publique.

Le BIM s’est également trouvé des alliés surprenants : la réalité virtuelle ainsi que la réalité augmentée, qui permettent aux utilisateurs de visualiser un projet et un chantier sous toutes ses coutures avant même sa construction, voire de s’y balader. Une autre manière de se projeter dans le futur.

Les avantages du BIM

Selon Arcadis, l’interêt du BIM est tout simplement d’accélérer et faciliter le partage de données (plans, rapports, notices, horaires) et l’accès à ces dernières entre tous les acteurs d’un projet de construction, ce qui apporte :
- Une meilleure efficacité grâce au partage d'informations
- Une conception de meilleure qualité grâce à une coordonation optimisée et une utilisation plus efficace des outils d'analyse.
- Une réduction des risques d'incohérences dans le cadre du projet
- Une réduction des délais de production, grâce aux mises à jour dynamiques.
- Une réduction des coûts, notamment de transmissions, grâce à une conception plus précise et des échanges d'informations avec les sous traitants plus aisés.
- Une optimisation du cycle d'exploitation grâce à la disponibilité des informations.
 

François Tassain
Photo de Une : ©Fotolia

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