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Pour l’AIMCC, la reprise d’activité du BTP doit être axée sur l’environnement

Publié le 30 avril 2020

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L’Association française des industries des produits de construction (AIMCC) a publié ce mercredi 29 avril un plan de relance pour l’activité du BTP. Alors que les signataires évoquent une reprise  « urgente » et « indispensable » pour limiter l’impact économique de la crise liée au Covid-19, ils souhaitent également une reprise particulièrement axée sur la prise en compte des problématiques environnementales.
Pour l’AIMCC, la reprise d’activité du BTP doit être axée sur l’environnement - Batiweb

L’écologie a t-elle une place dans la reprise d’activité faisant suite à la pandémie de Covid-19 ? C’est en tout cas ce que pense l’Association française des industries des produits de construction (AIMCC), pour qui la reprise, urgente pour limiter la crise économique amorcée, doit plus que jamais prendre en compte l’environnement. 

 

L’AIMCC et le Comité stratégique de filière (CSF) industries pour la construction, sont intimement persuadés que la relance de l’activité se fera sur la convergence de l’environnement et de l’économie « pour sortir au plus vite de la crise ».

 

Hervé de Maistre, Président du CSF Industries pour la construction explique l’ambition de son plan de relance : « Nos propositions conjurent trois priorités : soutenir les plus fragiles, redonner rapidement de l’activité aux entreprises françaises, et accélérer la transformation environnementale. Pour réussir le Plan de relance, il nous faut des décisions audacieuses, un état d’esprit collectif, et une gouvernance efficace ».

 

Une émergence des thèmes écologiques pour la relance

 

Le CSF Industries pour la construction a donc soumis ses propositions pour le plan de relance auprès du Conseil National de l’Industrie, dont les thèmes écologiques sont massivement ressortis. Selon José Mickael Chenu, Directeur marketing du groupe Vinci et Vice-Président d’EGF BTP, « la mobilisation privée est une voie possible de la relance rapide, notamment dans le logement neuf mais aussi par exemple pour le plan Campus Universités et autres ». Eric Mestrallet, qui anime le pilote industriel en Île-de-France du projet Parcours Rénovation Énergétique Performante, propose dans un second temps d’amplifier les rénovations énergétiques des maisons individuelles et des quartiers pavillonnaires, « pour générer de la valeur ajoutée locale, et valoriser le patrimoine des propriétaires occupants » tout en dynamisant le secteur de la rénovation énergétique, aidé par les mesures anticipées par Elisabeth Borne.

 

Pour soutenir l’industrie, Nicolas Vuillier, président de l’Unicem - qui vient par ailleurs de publier son propre guide de préconisations et de présenter un plan de relance -  appelle à privilégier le Made in France. 

 

De son côté,  Jacques Pestre, administrateur de la FNBM, estime que cette reprise de l’activité ne peut se faire qu’en aidant « les ménages les plus démunis, qui sortiront de la crise encore plus fragilisés », et en finançant les travaux de rénovation à 100 %. Une autre action pour aider les ménages à financer les travaux est envisagée par Hugues Vérité, délégué général de l’AIMCC, avec la création « d’une monnaie verte », soit des chèques « rénovation(s) travaux à destination de tous les ménages ».

 

L’enseignant chercheur Patrice Barbel, projette la possibilité d’une reprise rapide : « Il est possible en moins de 6 mois de lancer un programme ambitieux de rénovation globale à l’échelle de 10 universités inscrites dans leur territoire (représentant 500 000 m2) qui seront les étalons d’un déploiement généralisé (15 000 000 m2) sur 3 ans dans le cadre d’une industrialisation des solutions d’efficacité énergétique performantes et volontaristes, et de financements innovants de type “fonds d’amorçage” associés à des fonds de garantie. L’objectif cible sera de stabiliser un modèle économique soutenable et vertueux pour l’ensemble des acteurs des territoires (bilan carbone, mobilité, emplois, innovations formation, recherche...) ».

 

Enfin, dernière recommandation évoquée par Philippe Gruat, administrateur de l’AIMCC :  la reprise doit s’effectuer grâce à une confiance dans les relations commerciales, « notamment sur le respect des délais de paiement et des créances entre acteurs de la chaîne ». Cette confiance permettra dans un premier temps d’écouler les dettes des entreprises, si celles-ci s’engagent à payer leurs créances, tout en développant l’activité, et la possibilité d’accéder à nouveaux à des prêts pour acheter du matériel. Cette boucle permettra finalement une relance efficace de l’industrie. 

 

L’Unicem publie son propre guide de préconisations et plan de relance 

 

Dans la même lignée que l’OPPBTP, l’Union nationale des Industries de carrières et des matériaux de construction (Unicem) a publié son propre guide de préconisations « pour assurer la santé et la sécurité des salariés » reprenant le travail, avec une déclinaison par métiers. 

 

Dans un second temps, elle a aussi dévoilé des propositions pour permettre une  « reprise à court terme de l’activité », en assurant notamment que les délais de crédits ne soient pas raccourcis, et que les entreprises paient dans les délais les frais qui leur sont imputés. En plus des mesures proposées pour les entreprises, l’Unicem recommande  « d’adapter l’activité des services des collectivités et de l’État », et de ne pas reporter au-delà du mois de septembre les élections municipales, notamment pour que les métropoles puissent exercer leur responsabilité concernant la reprise des chantiers. 

 

 

J.B

Photo de une ©Adobe Stock 

 

 

 

 

 

 

 

 

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