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Sorti du groupe Saint-Gobain, PAM Building va de l’avant pour 2025

Publié le 20 décembre 2024

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Le groupe PAM Building, qui fabrique et distribue des produits d’évacuation en fonte, vient de sortir du groupe Saint-Gobain avec le soutien de deux nouveaux investisseurs. Le point sur les évolutions à venir en 2025 avec Éric Escalettes, CEO.
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Pouvez-vous présenter PAM Building et ses chiffres clés ?

 

Éric Escalettes : PAM Building, c’est un petit groupe qui est constitué de trois entreprises : une en France, une en Angleterre et une en Allemagne - la principale étant en France.

Le groupe a réalisé environ 110 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2023, et compte à peu près 400 salariés, dont 200 en France, et 100 en Angleterre.

La France et l’Angleterre sont les pays qui produisent et qui fabriquent nos produits, alors que l'Allemagne est une plateforme logistique qui commercialise les produits qui sont fabriqués en France et en Angleterre.

La présence commerciale est beaucoup plus étendue, puisqu'on travaille chaque année dans une cinquantaine de pays à travers le monde.

 

Pourquoi cette sortie du groupe Saint-Gobain ?

 

E.E : Depuis pas mal de temps, Saint-Gobain a entamé une cession de tous les métiers qui n'étaient pas des métiers stratégiques au sein du groupe. Nous avons donc été rachetés par le fonds Aldebaran et BPI France officiellement depuis le 29 novembre 2024.

 

Qu’est-ce que cela va changer pour PAM Building ?

 

E.E : Même si on avait déjà notre indépendance en termes d'usines, de commerce, de marketing, de personnel... il y avait quand même un certain nombre de services qui étaient partagés avec Saint-Gobain. En particulier tout ce qui tourne autour des achats, de la finance, ou de l'informatique par exemple. Tout cela était plutôt en services partagés, donc cela va impliquer de recréer à l'intérieur de notre groupe les fonctions qui étaient partagées jusqu'à présent. Nous avons évidemment prévu un plan de transition pour intégrer ces fonctions-là, et on espère aboutir à une indépendance totale fin 2025.

 

Quels sont les investissements prévus pour 2025 avec les nouveaux actionnaires ?

 

E.E : Dans l’usine française de Bayard-sur-Marne (52), nous avons l'intention de changer de four. Aujourd’hui, c’est un four qui fonctionne avec du coke (charbon), donc avec des émissions carbone importantes, puisque ce sont des énergies fossiles qui sont utilisées. Demain, nous voulons passer à un four électrique de fusion. Avec un contrat d’électricité verte, cela nous permettrait d’éliminer toutes les émissions carbone à la fabrication. C’est un projet qu’on a à horizon 2028-2030. Cela représente un investissement de l'ordre de 10 millions d'euros.

 

Quels sont les autres efforts réalisés en faveur de l’environnement et de la transition écologique ?

 

E.E : Aujourd'hui, notre usine de Telford (Angleterre) est déjà en fusion électrique et alimentée en énergie verte. Donc on considère que sur la partie anglaise, on a quand même déjà fait le gros du travail.

Dans notre usine française, nous avons également des plans d'action qui nous permettent d'avoir des résultats très intéressants, en particulier sur l'eau. On a notamment divisé par 5 nos prélèvements en eau en l'espace de 3 ans.

On a aussi un grand projet pour traiter les eaux pluviales, ce qui n'était pas le cas avant sur notre usine de Bayard-sur-Marne.

 

Quels atouts de la fonte en termes de recyclage ?

 

E.E : Nous avons des produits qui sont fabriqués à 99 % à partir de matière recyclée. C'est-à-dire que notre fusion, c'est une deuxième fusion. On prend de la ferraille – notamment issue de l’automobile – qui vient d’une centaine de kilomètres autour de l’usine, et on la fait fondre. Donc forcément avec 99 % de de produits recyclés dans notre fabrication, c'est difficile de le faire mieux.

 

Qu’en est-il de votre développement à l’international ?

 

E.E : Le monde est vaste et on pense avoir des opportunités de croissance dans de nombreux pays à l'avenir. Il y a des endroits où on est déjà forts, mais il y a des endroits où on est peu ou pas présents. Nous avons des plans de développement au Moyen-Orient, en Arabie Saoudite, dans des pays où la construction peut être plus dynamique. Malheureusement, on sait que le sujet de la construction en France, en Allemagne ou en Angleterre est un peu plus difficile.

 

Justement, quel a été l’impact de la crise de la construction neuve sur votre activité ?

 

E.E : Pour l'instant, on ne l'a pas trop senti jusqu'à présent. Alors évidemment, si ça perdure et si ça va plus loin, malheureusement on pourra le ressentir. Mais on a des marchés qui sont quand même très axés sur la rénovation en France. Et le choix de rénover les réseaux d'eau usée, souvent, il est forcé. Donc, c'est là-dessus qu'on a surfé jusqu'à présent. Par ailleurs, le marché s’est plutôt bien tenu en France, contrairement à d'autres pays, comme l'Allemagne, où, par exemple, c'est beaucoup plus difficile en ce moment.

 

Propos recueillis par Claire Lemonnier
Photo de une : ©PAM Building

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