ConnexionS'abonner
Fermer

Buildots dévoile une étude sur les pratiques inefficaces dans le secteur de la construction

Publié le 25 avril 2023

Partager : 

Le fournisseur de technologie Buildots a publié une étude ayant pour objectif de mettre en avant les indicateurs d’inefficacité dans les méthodes de construction actuelles. La finalité étant d’améliorer les performances des chantiers. Cette étude, réalisée sur 16 mois, se base sur 64 projets de construction internationaux entrepris entre 2018 et 2022.
Buildots dévoile une étude sur les pratiques inefficaces dans le secteur de la construction - Batiweb

Afin de maximiser le rendement d’un projet de construction, il est primordial, selon Buildots, d’être en mesure d’identifier les inefficacités de ce dernier. Voilà pourquoi cet acteur BIM, exploitant la puissance de l’intelligence artificielle (IA) pour moderniser l’industrie de la construction, s’est mis en tête de réaliser une étude mettant en évidence les différents manquements d’un projet.

Pour cela, 64 projets de construction internationaux entrepris entre 2018 et 2022 ont été passés au peigne fin, à l’aide de caméras montées sur des casques de chantier. Le but étant de capturer des images de chaque détail d’un projet en cours. Ces images sont ensuite traduites en données précises, objectives et exploitables. Au total, ce sont plus de 1 314 008 m² d’espace construit qui ont été étudiés.

Plusieurs facteurs peuvent affecter la progression d’un projet. Il est donc nécessaire pour Buildots d’examiner attentivement toutes les informations disponibles, afin de déterminer les zones qui nécessitent une attention particulière. La bonne optimisation d’un projet permet alors de maximiser les performances des différents corps de métier, et d’assurer sa livraison dans les délais impartis et dans le respect du budget.

Buildots a, pour son étude, décidé de sortir quatre indicateurs majeurs d’inefficacités sur les chantiers du bâtiment. Ces derniers sont communs à tous les projets de l’étude et peuvent servir de point de départ pour les entreprises cherchant à améliorer les performances de leurs propres projets et comme points de référence pour comparer leurs mesures.

Visites de rattrapage

 

Le premier indicateur de l’étude est la visite de rattrapage. Cette dernière se produit lorsqu’une équipe retourne sur une zone de chantier pour terminer une tâche inachevée. Un manque de matériaux disponibles, un besoin de main-d’œuvre sur d’autres zones de chantier ou des contraintes de conception peuvent expliquer une telle situation.

Il est primordial de limiter au maximum les visites de rattrapage car ces dernières peuvent entraîner une augmentation du temps de travail, en raison d’inefficacités liées à la collecte de matériel et d’équipement, à la mise en place et à l’évaluation des tâches inachevées à reprendre.

L’étude vise à identifier les cas fréquents de visites de rattrapage. Se faisant, des décisions plus éclairées peuvent être prises pour limiter ces visites et ainsi, augmenter la productivité du projet.

L’analyse de la donnée révèle qu’en moyenne, chaque zone de chantier nécessite quatre visites de rattrapage pour terminer le travail inachevé lors de la visite initiale. Au total, 10,8 % des activités sur site ne sont pas finalisées du premier coup et sont laissées en attente. 

L’analyse révèle également que plus le nombre de visites de rattrapage par zone de chantier est élevé, plus le projet prend du retard. En effet, pour trois visites de rattrapage par zone de chantier, le projet s’achève avec un peu moins de 10 % de retard sur le planning. À l’inverse, pour 6,5 visites de rattrapage par zone de chantier, le retard sur le planning est de 40 à 50 %.

Buildots constate également que les projets commerciaux ont 57 % de visites de rattrapage de plus que les projets résidentiels.

Déviations de séquence

 

Le deuxième indicateur est la déviation de séquence. Une déviation de séquence mesure les situations dans lesquelles des corps de métier ont commencé leurs tâches sans respecter l’ordre prévu pour chacun d’entre eux. C’est un phénomène très commun sur les chantiers.

Très souvent, les projets de construction nécessitent des changements de dernières minutes. Il est important de trouver l’équilibre entre suivre strictement le planning et permettre une certaine flexibilité. En effet, les projets sans aucune déviation ont tendance à subir plus de retard que ceux qui font face à trois déviations par exemple. 

Le fait d’effectuer des tâches en dehors de l’ordre prévu conduit à une déviation de séquence. Cette dernière, même si elle est nécessaire, peut provoquer un effet boule de neige et crée à son tour de nombreuses nouvelles déviations de séquences. A terme, cela peut fausser le planning du projet dans son ensemble, et limiter sa capacité à respecter le budget.

Tout l’intérêt d’identifier la fréquence et les causes des déviations de séquence est de donner aux responsables projets un regard plus approfondi sur l’avancée du chantier.

Au cours de son étude, Buildots a constaté qu’en moyenne, 3,6 interventions ont débuté dans le désordre pour chaque zone de chantier. Si on considère qu’il y a 37 corps de métier différents sur un projet moyen, cela signifie que 9,7 % des interventions sont réalisées en dehors de la séquence prévue.

Pour ce qui est des retards, le fournisseur de technologie dévoile que les projets avec un à quatre déviations par zone de travail ont constaté le moins de retard sur leur chantier. De zéro à une déviation provoquait des retards plus importants tout comme sur des projets avec plus de quatre déviations.

Au même titre que pour les visites de rattrapage, comparés aux projets résidentiels, les déviations de séquence sont 45 % plus courantes dans les projets commerciaux.

Utilisation de l’espace

 

L’utilisation de l’espace mesure le pourcentage d’espace disponible dans lequel le travail est effectué sur une période de temps donné, généralement une semaine.

Plusieurs facteurs et contraintes entraînent l’incapacité des parties prenantes d’un projet à utiliser la totalité de l’espace disponible. Regrettable quand on sait qu’utiliser constamment un maximum d’espace sur le chantier permet de réduire les temps de réalisation. En effet, lorsqu’une zone de travail est disponible, avoir les ressources et la main d’œuvre disponibles dans l’immédiat permet aux projets d’être achevés plus efficacement et à moindre coûts.

Le suivi d’un tel indicateur permet de mieux se rendre compte de la productivité d’un projet, car il est possible de vérifier l’utilisation optimale des ressources et du personnel.

L’étude de Buildots couvre un espace total de 14 143 862 m². Ce dernier a constaté qu’en moyenne, seul 46 % des espaces sont utilisés pour un projet donné. En définitive, plus de la moitié des espaces disponibles ne sont pas exploités.

Les données étudiées révèlent que plus le pourcentage d’espace de travail utilisé est élevé, plus un projet a de chances d’atteindre ses objectifs hebdomadaires. Le respect du planning peut donc être directement lié à l’utilisation de l’espace.

Buildots révèle également, au travers de son étude, que plus les projets sont petits, plus le pourcentage d’espace utilisé augmente. En effet, les projets qui couvrent plus de 95 000 m² montrent une utilisation de l’espace moyen de 10 %, tandis que les projets allant de 1 000 à 50 000 m² utilisent près de 50 % de cet espace.

 

Variabilité de la production

 

La variabilité de production mesure la fluctuation de niveau d’activité de chaque corps de métier d’une semaine à une autre. Très communes, ces variations peuvent avoir lieu pour de nombreuses raisons telles que les conditions météorologiques, des planifications insuffisantes, des tâches inachevées ou encore des modifications du design. De quoi rendre difficile la prédiction des délais d’exécution et le respect du planning.

Quand l’activité d’un corps de métier est irrégulier, il affecte la productivité des tâches parallèles. S’ensuit alors un effet boule de neige, la productivité devient imprévisible, et le maintien d’un planning encore plus difficile.

L’étude explique qu’en conservant une production régulière, les responsables projets peuvent extrapoler plus précisément les échéances du chantier et maintenir des plannings raisonnables. De leur côté, les acteurs du projet réduisent les risques de retard et peuvent optimiser le management de leurs ressources.

Buildots a constaté que le niveau d’activité de chaque corps de métier varie en moyenne de 56 % d’une semaine sur l’autre. Plus concrètement, cela signifie qu’un corps de métier peut, théoriquement, terminer des travaux de 10 000 m² sur une semaine, mais uniquement terminer ses tâches sur 4 400 m² la semaine d’après.

En toute logique, plus un projet est régulier, plus il se rapproche du respect du délai fixé.

 

Jérémy Leduc

Photo de Une : Adobe Stock

Sur le même sujet

bloqueur de pub détecté sur votre navigateur

Les articles et les contenus de Batiweb sont rédigés par des journalistes et rédacteurs spécialisés. La publicité est une source de revenus essentielle pour nous permettre de vous proposer du contenu de qualité et accessible gratuitement. Merci pour votre compréhension.