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Routes et ponts de France : NextRoad publie son livre blanc

Publié le 25 avril 2023

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Alors que l’état des routes et des ponts en France préoccupe de plus en plus élus et gestionnaires des infrastructures, l’entreprise d’ingénierie NextRoad publie à livre blanc dédié. L’idée : exposer les bonnes pratiques et inciter les acteurs à revoir leurs modes de préservation.
Routes et ponts de France : NextRoad publie son livre blanc - Batiweb

La politique de rénovation énergétique n’aura pas été le seul sujet de préoccupation de la Cour de Comptes en 2022. L’institution s’est en effet penchée en mars sur l’état des ponts et des routesdans un rapport, où elle fait un état d’un patrimoine « mal connu, vieillissant et souvent géré de façon empirique », résume NextRoad.

« Dans un classement mondial sur l’état des routes, la France a ainsi chuté de la 1re à la 18e place en 10 ans ! Une situation accablante pour les décideurs publics et la communauté routière, alors que le pays consacre chaque année 14 milliards d’euros à l’entretien », rapporte le bureau d’ingénierie spécialisé dans les infrastructures, qui publie un an plus tard un livre blanc dédié.

Mobiliser « davantage de matière grise » que du budget

 

Intitulé « Routes et Ponts de France – Préservons notre bien commun ! », le livret s’adresse aux élus et autres décideurs concernés par le patrimoine routier, constitué de 250 000 ponts et 1,1 million de kilomètres de routes. L’idée : exposer les bonnes pratiques et inciter les gestionnaires à revoir leurs modes d’entretien, souvent associé à un enjeu budgétaire.

Mais pour Hervé de Chillaz, président de NextRoad, entretenir les routes et les ponts demande « davantage de matière grise » que de financements. 

« Nous disons aux décideurs : l’argent n’est pas le problème principal, les solutions existent pour faire beaucoup mieux avec le même argent. Ensemble, changeons de regard sur l’entretien de notre patrimoine routier, sortons de nos zones de confort et engageons-nous vers une gestion efficiente à la hauteur de nos exigences économiques, écologiques et de sécurité pour les usagers », insiste-t-il.

Miser sur une stratégie préventive plutôt que curative

 

Première bonne pratique pour l’entreprise d’ingénierie : prévenir que plutôt guérir les infrastructures.

« 1€ dépensé en ingénierie routière (auscultation du réseau routier, dimensionnement des travaux, programmation pluriannuelle, contrôle des travaux, pilotage des émissions de CO2) peut générer une économie de 10€ sur les dépenses en travaux », estime NextRoad. 

D’autant que selon les chiffres de l’entreprise, moins de 10 % des travaux les plus coûteux sont contrôlés et que plus de 50 % des travaux contrôlés dévoilent une non-conformité. Ce qui diminuerait pour un tiers la durée de vie des travaux jusqu’à 50 %. « En cas de mauvaise réalisation initiale, les travaux supplémentaires nécessaires doublent le coût financier et donc le coût écologique », abonde l’expert en infrastructures. 

« Chacun sait que différer les travaux d’entretien des routes amène à des dégradations plus profondes qui entraînent un coût final beaucoup plus élevé. Une surveillance permanente de l’état des routes permettrait une planification optimale des travaux d’entretien aux nombreux bénéfices indirects tels qu’illustrés dans ce livre blanc », encourage de son côté François de Rugy, ex-Ministre d’État et Président de l’Assemblée nationale avant d’affirmer : « Oui, faire évoluer notre approche vers une gestion plus stratégique de nos infrastructures est à notre portée ».

Au-delà d’un contrôle systématiques des travaux exécutés, NextRoad préconise que les informations classiquement récoltées soient complétées par les données issues des véhicules connectés ou des plateformes routières communautaires. « Une fois qualifiées et couplées à un outil de gestion de maintenance routière pertinent, ces informations permettent d’identifier des zones de danger potentiel à traiter rapidement mais également d’identifier les améliorations à apporter à la stratégie d’entretien en analysant les dégradations relevées sur les travaux réalisés », développe NextRoad.

Un livre blanc qui concerne les décideurs politiques, mais pas que

 

« Au sein du Finistère, nous avons engagé l’évolution vers une approche plus stratégique de notre entretien routier, fondé notamment sur le diagnostic du patrimoine et une programmation pluriannuelle des travaux. Il est important que les élus s’intéressent directement à ce sujet, car économiquement et écologiquement, ils ont tout à y gagner », défend Maël de Calan, président du conseil départemental du Finistère.

Mais si le livret de NextRoad s’adresse aux élus et décideurs politiques concernés par les infrastructures routières, il fournit des solutions pour les gestionnaires mais aussi ses usagers. « Les conducteurs doivent être davantage impliqués dans la gestion des routes. C’est l’objectif de la plateforme communautaire Activ’Routes (…) que de permettre aux usagers Activ’Routeurs de signaler les zones dangereuses aux gestionnaires pour les aider à identifier plus vite les interventions nécessaires. Ce changement de paradigme plait aux élus locaux qui saluent cette nouvelle courroie de transmission entre usagers et gestionnaires », déclare notamment Nathalie Troussard, secrétaire générale de la Ligue de Défense des Conducteurs.

Le document tend à enrichir la démarche du plan de sauvegarde des routes nationales, lancé par le gouvernement en mai 2018. 

Pour consulter le livre blanc, rendez-vous sur ce lien

Virginie Kroun

Photo de Une : Adobe Stock/NextRoad sur Canva

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