Christine Boutin, électron libre porté par le catholicisme
Députée depuis 1986, elle avait pensé à être candidate à l'Elysée, comme en 2002, avant de rallier Nicolas Sarkozy.
Mme Boutin s'était fait connaître en s'opposant, parfois en larmes ou une bible à la main, au PACS lors de l'examen du texte de loi à l'Assemblée en 1998-99.
Transfuge de l'UDF, Mme Boutin avait été suspendue du parti de François Bayrou après s'être lancée en 2002 dans la course à l'Elysée. Elle avait fait moins de 2% des voix au premier tour. Restée électron libre au sein de l'UMP, elle n'hésite pas, pour défendre ses valeurs, à enfreindre la discipline de vote du groupe. En juin 2006, elle a ainsi voté contre le texte sur le droit d'auteur "parce qu'il ne répondait pas aux exigences", avant de s'opposer à l'examen, dans la précipitation, du projet de loi de privatisation de GDF.
"On ne peut pas nous faire avancer à marche forcée" soutenait-elle en souhaitant que le gouvernement "ne recommence pas l'erreur de conduite politique faite avec le CPE". Très critique à l'égard de Dominique de Villepin, elle avait demandé son départ de Matignon, sans devenir pour autant une sarkozyste convaincue. Reprochant à la droite incarnée par M. Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur un "déficit de philosophie humaine et sociale", elle avait jugé "inacceptable" son dernier projet de loi sur l'immigration (2006) car "inefficace, voire dangereux".
Face à "la dérive droitière et sécuritaire" de l'UMP et pour que la droite sociale soit représentée, la députée des Yvelines, présidente du Forum des républicains sociaux, avait envisagé être candidate à la présidentielle avant d'y renoncer, le 2 décembre 2006, "afin de tenir compte des risques d'un avril 2002 à l'envers". Deux jours plus tard, elle était nommée conseillère politique de M. Sarkozy. Née le 6 février 1944 à Levroux (Indre), elle est mariée à Louis Boutin, mère de trois enfants, grand-mère et titulaire d'une maîtrise de droit public.
Mme Boutin a commencé sa carrière politique en 1977 comme conseillère municipale d'Auffargis (Yvelines). En 1982, elle devient conseillère générale de Rambouillet (Yvelines), puis vice-présidente de l'Assemblée départementale en 1994. Elle est députée des Yvelines depuis 1986 (UDF puis UMP). Elle a également été adjointe au maire de Rambouillet de 1989 à 2001.