DTU 20 - Maçonnerie : le guide complet

Domaine d’application du DTU 20
Le DTU 20 s’applique à la construction de maçonnerie dans les bâtiments, qu’il s’agisse de murs porteurs, de cloisons, de façades ou de murs de soutènement. Il couvre :
- La maçonnerie traditionnelle : en briques, pierres, ou parpaings pour les murs porteurs.
- Les maçonneries non porteuses : utilisées pour les cloisons intérieures et autres séparations.
- Les ouvrages en béton : lorsqu’il s’agit de constructions de murs en béton banché ou de structures préfabriquées.
Il ne concerne cependant pas la maçonnerie réalisée dans des conditions particulières, comme en milieu marin, ni les maçonneries spéciales soumises à des normes très spécifiques (ex. : constructions en milieu sismique).
Objectifs du DTU 20
Le DTU 20 a pour objectif principal de garantir la stabilité et la résistance des ouvrages en maçonnerie. Il vise à :
- Assurer la résistance des murs et des cloisons face aux charges et aux contraintes auxquelles elles sont soumises.
- Optimiser l’isolation thermique et acoustique des constructions à travers des matériaux adaptés.
- Garantir la durabilité des structures face aux conditions climatiques et aux sollicitations mécaniques.
Il exclut cependant certains aspects de la maçonnerie technique, comme celle utilisée dans des contextes industriels ou pour des ouvrages d’art.
Matériaux utilisés
Les matériaux utilisés pour la maçonnerie doivent répondre à des critères spécifiques de résistance et de durabilité. Les principaux matériaux utilisés dans la maçonnerie, selon le DTU 20, sont :
- Les briques : traditionnelles, de terre cuite ou en béton cellulaire, pour les murs porteurs ou les cloisons.
- Les blocs de béton : utilisés pour les murs porteurs, les cloisons et les fondations.
- Les pierres : principalement pour la maçonnerie extérieure ou les ouvrages décoratifs.
- Le mortier : utilisé pour l’assemblage des éléments de maçonnerie, selon des proportions spécifiques pour chaque type d’ouvrage.
Ces matériaux doivent respecter les normes européennes de résistance et d’aptitude à l’usage.
Mise en œuvre de la maçonnerie
La mise en œuvre de la maçonnerie implique plusieurs étapes fondamentales pour garantir la solidité et la durabilité des constructions. Voici un tableau récapitulatif des principales étapes :
Étape | Maçonnerie traditionnelle | Maçonnerie en béton |
Préparation du sol | Terrassement et nivellement du sol | Préparation du support en béton |
Pose des éléments | Pose des briques ou pierres avec du mortier | Pose des blocs de béton en couches successives |
Contrôle de l'alignement | Vérification régulière de l'alignement et de la verticalité | Vérification de l'aplomb et du niveau |
Finition | Application de joints et nettoyage des excédents de mortier | Lissage des joints et application d'un enduit de finition si nécessaire |
Dossier d’exécution
Le dossier d’exécution d’un projet de maçonnerie doit contenir plusieurs éléments essentiels pour assurer la conformité au DTU 20 :
- Les plans de maçonnerie : incluant les détails d'implantation, les dimensions des murs et les types de matériaux utilisés.
- Les calculs de dimensionnement : pour s’assurer que les murs et les structures résistent aux charges mécaniques.
- Le rapport d’étude géotechnique : indiquant les caractéristiques du sol, particulièrement important pour le dimensionnement des fondations et des murs porteurs.
- Les spécifications des matériaux : pour vérifier que les matériaux utilisés respectent les normes de résistance et de durabilité.
Préparation des matériaux
Avant la mise en œuvre, la préparation des matériaux est cruciale pour assurer la qualité de la maçonnerie. Cela comprend :
- Le stockage des matériaux : les briques, pierres, et blocs de béton doivent être entreposés dans des conditions optimales pour éviter toute dégradation.
- Le mélange du mortier : selon les spécifications du DTU, le mortier doit être préparé dans des proportions adaptées pour garantir son efficacité.
Pose des ouvrages
La pose des éléments de maçonnerie doit respecter certaines règles pour garantir la solidité et l’esthétique des murs. Voici les points à suivre :
- Vérification des alignements et des niveaux à chaque étape pour éviter toute déformation des murs.
- Application de joints réguliers et uniformes pour garantir la résistance et l’isolation thermique et acoustique.
- Contrôle de la verticalité et de l’horizontalité pour éviter toute déformation des structures.
Tolérances à respecter
Pour garantir la qualité des travaux, les tolérances à respecter sont les suivantes :
- Tolérance de niveau : ± 2 cm pour les murs porteurs.
- Tolérance de verticalité : ± 1,5 cm pour les murs de plus de 3 mètres de hauteur.
- Tolérance d’épaisseur des joints : les joints de mortier doivent avoir une épaisseur comprise entre 8 et 15 mm.
Le DTU 20 est une norme essentielle pour assurer la qualité et la durabilité des constructions en maçonnerie. En suivant ses recommandations, les professionnels du bâtiment peuvent garantir la solidité des structures, la sécurité des occupants et la longévité des ouvrages. Le respect de ce DTU est également crucial pour répondre aux exigences des assurances et des autorités de contrôle.
Le DTU 20 est consultable auprès de l’AFNOR ou du CSTB.
Par Camille Decambu
Photo à la une : BK