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La sécheresse se confirme en France

Publié le 31 mai 2005

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La sécheresse se confirme sur la France, en
dépit des pluies qui ont arrosé inégalement le territoire en avril et début
mai, a indiqué vendredi le ministère de l'Ecologie.
Le nombre de départements qui ont pris des arrêtés de restriction a plus
que doublé en un mois, passant de 6 à 15, indique le ministère. Trois nouveaux
départements ont pris vendredi ces mesures, l'Aube, la Marne et la Somme.
La situation est jugée particulièrement "délicate" en Poitou-Charentes, où des mesures de restriction de niveau 3 ont été prises dans les quatre départements de la région: interdiction d'irrigation des cultures (sauf fruitières, florales, maraîchères, de tabac et de cultures fourragères notamment), de remplissage des piscines et plans d'eau privés, de lavage des véhicules.

Des mesures de niveau 1, limitant certains usages de l'eau, ont été prises dans 11 autres départements (Morbihan, en Picardie, en Haute-Normandie, en Champagne-Ardenne et dans la vallée du Rhône). Les pluies d'avril et mai ont certes apporté ici ou là un répit, en évitant à la végétation de "griller" prématurément, mais elles sont désormais inefficaces pour remplir les nappes phréatiques. Les précipations peuvent améliorer ponctuellement le débit des rivières, comme en Charente, où les mesures de limitation ont été assouplies. Mais le niveau "risque de baisser dans les mois qui viennent", met en garde le ministère.

Les précipitations ont été très variables d'une région à l'autre sur les 20 premiers jours de mai, constate le ministère: elles ont été "particulièrement faibles" en Charente, Dordogne, Loire-Atlantique, Vendée, Corse et sur le massif des Alpes (de l'ordre de 0 à 25 mm). En revanche, le centre de la Champagne-Ardenne, la Franche-Comté et les Pyrénées ont bénéficié d'apports pluviométriques importants, supérieurs à 50 mm.

Le ministre de l'Ecologie, Serge Lepeltier, maintient son appel "à la vigilance sur les consommations en eau", car si "la végétation a profité de ces pluies, le niveau des nappes et rivières reste préoccupant". Selon le ministère, la sécheresse est "pire que celle de 1976" au regard des précipitations. Le cumul de pluies depuis septembre est inférieur à celui de 1976. En outre, contrairement à 1976, 2005 fait suite à deux hivers déjà déficitaires en pluie.

"Depuis 1976, d'énormes efforts ont été faits pour faire face à une sécheresse", tempère toutefois le ministère: des réservoirs ont été mis en place, les agglomérations ont interconnecté leurs canalisations, pour éviter les ruptures d'approvisionnement en eau potable. "Toute une organisation s'est mise en place", rappelle-t-on. Les pouvoirs publics ont également mieux anticipé qu'en 1976, en prenant précocément des mesures de limitation. Dans 61 départements au total, des "arrêtés cadres" ont été définis, qui prévoient les mesures à prendre en cas d'aggravation de la situation.

Sur le plan agricole, les semailles ont tenu compte de la sécheresse prévisible: les surfaces plantées en maïs, une plante d'origine tropicale vorace en eau, ont régressé de 8% au niveau national, et de 20% en Poitou-Charentes. Une carte de la sécheresse est disponible sur le site internet du ministère (www.ecologie.gouv.fr) et sera actualisée tous les vendredi.

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