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35 propositions pour réinventer l’Île de la Cité

Publié le 21 décembre 2016

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Il y a un an, le Président de la République missionnait Dominique Perrault et Philippe Bélaval pour qu’ils réinventent et redynamisent l’Île de la Cité. Après un important travail de réflexion et de consultation, ils ont remis vendredi 16 décembre, un rapport doté de 35 propositions dont la mise en oeuvre interviendrait progressivement d’ici 2040. L’ambition, redonner toute son attractivité au « coeur du coeur de Paris ».
35 propositions pour réinventer l’Île de la Cité - Batiweb
Vendredi 16 décembre, en présence des ministres de l’Intérieur et de la Culture ainsi que de la maire de Paris, François Hollande a reçu Philippe Bélaval, Président du Centre des monuments nationaux et Dominique Perrault, architecte et urbaniste, qui lui ont remis le rapport de la mission qu’il leur avait confié sur le devenir de l’Île de la Cité à l’horizon de 2040.

Les auteurs ont présenté 35 propositions abordant « les enjeux urbains, culturels, touristiques et environnementaux auxquels doit répondre l’Île de la Cité pour redevenir le cœur vivant de la capitale ». Le rapport a ainsi vocation à nourrir « une réflexion globale » à laquelle seront associés toutes les parties prenantes, publiques et privées, précise la présidence de la République.

Ouvrir une nouvelle époque dans l’histoire du site

Dans leur rapport, les deux hommes expriment leur volonté de redonner toute son attractivité au « cœur du cœur de Paris » en ouvrant « une nouvelle époque dans l’histoire de l’Île de la Cité », « désertée par les Citoyens et méconnue des touristes ».

Le projet urbain exposé se propose d’avancer sur la voie « d’un projet d’ensemble » faisant évoluer l’île aux monuments vers « une île-monument ». Il s’agit notamment de manifester la volonté de la France « de montrer au monde un visage toujours renouvelé et enrichi de sa capitale ».

Ce projet global permettrait de « franchir les nombreux obstacles techniques, juridiques et financiers, tout en s’attachant à la finesse des interventions architecturales, qui viseront au respect et à la mise en évidence de ce patrimoine dont l’Unesco a reconnu la valeur universelle exceptionnelle et qui nous est si cher », avancent Dominique Perrault et Philippe Bélaval.

Il doit s’interpréter à plusieurs niveaux, estiment-ils. En architecture « par l’établissement d’une méthodologie et d’un mode d’expression en mesure de dialoguer avec le patrimoine » ; en politique « par la transparence du projet vis-à-vis des citoyens » ; en programmation « par la mise en relation des nouveaux usages que chaque projet pourra apporter sur l’île » ; et en économie « par la péréquation des valeurs créées par les nouveaux projets avec la restauration des patrimoines ».

Valoriser le patrimoine « exceptionnel » de l’Île

Pour mener à bien le projet, les auteurs préconisent de mettre en cohérence les espaces publics qui existent en surface et de réaménager « de façon audacieuse » les sous-sols. Ils proposent ainsi de « réviser les logiques spatiales et de transformer le schéma de la mobilité ».

Parmi les mesures les plus emblématiques, la requalification du parvis de Notre-Dame. Doté d’un sol en verre, il dévoilerait la crypte et une série de nouveaux espaces en sous-sols, en lieu et place de l’actuel parking, dévoile la mairie de Paris.

Les deux hommes proposent aussi « d’investir la Seine » par l’installation de nouvelles plateformes flottantes sur le bras sud du fleuve (piscine, cafés, ateliers, activités, etc.) et par l’ouverture d’un embarcadère facilitant le transport fluvial des personnes.


La place de Lutèce serait réinventée en uniformisant le revêtement de sol, le mobilier urbain, la signalétique et la mise en lumière, du parvis du Palais de Justice à l’Hôtel-Dieu. L’ensemble des institutions situées autour de la Place serait relié par le dessous par la création d’une grande galerie.

La circulation automobile serait interdite sur le pont de l’Archevêqué. La rive sud serait également rendue aux piétons, pour devenir un véritable belvédère ouvrant sur l’Île Saint-Louis et l’Hôtel de Ville.

Les co-auteurs suggèrent par ailleurs de développer des traversées piétonnes au cœur des bâtiments institutionnels, sous la forme de passages couverts. Une coupole en verre pourrait venir surplomber la cour principale de la Préfecture de Police.

« L’esquisse de projet (…) démontre la possibilité de créer environ 100 000 m² nouveaux sur l’île – soit une valeur foncière nouvelle dépassant le milliard d’euros – sans transformation radicale de son paysage », dit le rapport.

Trois étapes de développement

L’Elysée a annoncé que le projet serait présenté dans le cadre d’une exposition qui ouvrira, en février 2017, à la Conciergerie, pour une durée de deux mois. La présentation sera suivie du lancement des premières études de programmation.

L’accueil des Jeux Olympiques en 2024 et de l’Exposition Universelle en 2025 pourrait permettre le développement d’une partie du projet, notamment en ce qui concerne le réaménagement de l’espace public et des circulations en surface, ainsi que la diversification des activités. Puis, à horizon 2040, pourrait advenir le réaménagement complet des sous-sols, notamment du Parvis de Notre-Dame.

« L’objectif est de créer une île assumant sa géographie, aux activités multiples et aux mobilités repensées, ouverte et accueillante ; une île de rencontres et de projets, spécifique mais créatrice de liens entre les quartiers du centre de la capitale ; une île, enfin, capable de redevenir la vitrine d’excellence urbaine que Paris mérite », concluent les auteurs du rapport.

R.C
Photos : ©Dominique Perrault Architectures

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