Alejandro Aravena : l’architecte chilien qui construit la ville avec ses habitants
Publié le 17 octobre 2025, mis à jour le 14 octobre 2025 à 15h10, par Batiweb Rédaction

“Le problème du logement, ce n’est pas l’architecture. C’est la politique.”
Une trajectoire entre Chili et scène internationale
Né en 1967 à Santiago, Alejandro Aravena dirige l’agence Elemental, fondée en 2001. Son objectif : résoudre les grands défis urbains avec des moyens simples et une forte implication sociale.
Lauréat du Prix Pritzker 2016, il a dirigé la Biennale de Venise 2016 autour du thème “Reporting from the Front”, appelant à une architecture engagée sur le terrain.
Une approche : le logement comme droit, pas comme produit
Aravena conçoit l’architecture comme un outil de justice sociale.
- Et si on ne construisait que la moitié d’une maison — mais de qualité ?
- Et si les habitants terminaient eux-mêmes le projet ?
- Et si l’État subventionnait la structure plutôt que la surface ?
Il a développé un modèle de “logement évolutif”, qui part du nécessaire et laisse de l’espace aux familles pour construire le reste selon leurs moyens.
5 projets qui incarnent sa vision
Quinta Monroy Housing (2004, Iquique, Chili)
100 logements sociaux livrés à moitié construits.
Extension libre par les habitants. Réplicable et durable.
UC Innovation Center (2014, Santiago)
Bureaux universitaires ouverts à la ville, sans cloison.
Confort climatique, béton brut, système de ventilation naturelle.
Siamese Towers (2005, Santiago)
Tour universitaire en double peau pour ventilation passive.
Esthétique brute, logique climatique.
Poste de secours à Constitución (2010)
Reconception de la ville après tsunami, avec concertation locale.
Urbanisme post-catastrophe participatif.
Half a Good House (modèle mondial)
Décliné en Mexique, Haïti, Pérou.
Moins de surface, mais plus de dignité. Modulable, économique.
Une voix forte pour le Sud global
Aravena est un militant de la ville inclusive, écouté des gouvernements, des ONG, des écoles d’architecture.
Il publie, construit, enseigne, tout en restant ancré au Chili.
Une écologie de la simplicité
- Matériaux locaux (béton, briques)
- Toitures ventilées, façades respirantes
- Structure minimale, adaptable
- Sobriété économique = sobriété environnementale
L’écologie selon Aravena est sociale, adaptable, modulaire.
3 choses à retenir
- Aravena défend un logement modulaire, évolutif et digne.
- Il prône une architecture comme levier de transformation sociale.
- Il démontre que construire mieux ne coûte pas forcément plus.
Par Camille Decambu