Budget 2026 : la CAPEB alerte sur les besoins des TPE du bâtiment
Publié le 16 octobre 2025, mis à jour le 16 octobre 2025 à 17h08, par Batiweb Rédaction

Le projet de loi de finances 2026 suscite de vives inquiétudes dans les rangs des artisans du bâtiment. La CAPEB alerte sur la fragilité des TPE, confrontées à un ralentissement durable d'activité et à une multiplication des défaillances d'entreprises.
L'organisation appelle désormais les parlementaires à défendre les intérêts des petites structures qui représentent, rappelle-t-elle, 96 % des entreprises du secteur.
Une demande d'équité fiscale entre artisans et micro-entrepreneurs
La CAPEB insiste sur la nécessité d'instaurer une réelle équité fiscale. Elle dénonce la concurrence jugée déloyale avec les micro-entreprises et salue, dans le projet de budget 2026, le maintien de la baisse du seuil de franchise en base de TVA à 25 000 euros pour les entreprises du bâtiment.
Une mesure « essentielle » selon l'organisation, qui permet de réduire les distorsions de concurrence, de protéger le modèle artisanal et de sécuriser son rôle en matière de protection sociale, d'apprentissage et de contributions aux finances publiques.
Une gestion de MaPrimeRénov' jugée chaotique
La CAPEB critique par ailleurs la nouvelle baisse des crédits alloués à MaPrimeRénov', malgré l'annonce d'une stabilité globale des budgets de l'Anah grâce aux CEE. Selon elle, le dispositif est piloté par une logique strictement budgétaire, sans réelle stratégie de massification de la rénovation énergétique. Elle regrette que l'accent soit mis sur les pompes à chaleur, au détriment des gestes d'isolation des murs ou des chaudières biomasses, pourtant jugés primordiaux.
Pour sortir de cette impasse, la CAPEB réclame des financements stables et ambitieux, une simplification de l'accès à la qualification RGE pour permettre aux TPE d'intégrer le marché, ainsi qu'un parcours de rénovation simplifié par étapes, étalé sur cinq années. L'organisation annonce d'ailleurs le lancement d'une grande consultation de ses adhérents sur l'avenir du dispositif.
Un recul du soutien à l'apprentissage dénoncé
Autre sujet d'inquiétude : l'apprentissage. La CAPEB s'insurge contre la suppression des exonérations de cotisations salariales pour les apprentis, la fin de l'aide forfaitaire au permis de conduire et le recentrage des aides à l'embauche.
Des mesures jugées contraires à l'objectif d'insertion professionnelle et de transmission des savoir-faire artisanaux. L'organisation demande aux parlementaires de rétablir un soutien clair à la voie de l'apprentissage, en particulier pour les petites entreprises de moins de 50 salariés, qu'elle considère comme le véritable moteur du dispositif.
« De nombreuses orientations prises dans les projets de textes budgétaires apportent de nouvelles inquiétudes aux entreprises artisanales du bâtiment déjà fragilisées par une mauvaise conjoncture et une instabilité politique qui perdure. Nous appelons les parlementaires à corriger les dispositions envisagées, qui sont de toute évidence contraires aux intérêts de nos petites entreprises », déclare Jean-Christophe Repon, président de la CAPEB.
Par Jérémy Leduc