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20 % d’eau perdue dans les fuites, selon l’UFC-Que Choisir

Publié le 28 juin 2023

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Dans de récentes analyses, l’association UFC-Que Choisir rapportait qu’en France, les fuites d’eau sur les réseaux représentaient 1 litre d’eau sur 5. L’association appelle les pouvoirs publics à un renforcement des aides attribuées par les agences de l’eau.
20 % d’eau perdue dans les fuites, selon l’UFC-Que Choisir - Batiweb

Une « gabegie économique et environnementale ». C’est ainsi que l’UFC-Que Choisir qualifie le taux de fuite d’eau sur les réseaux en France, dans une enquête révélée mardi 27 juin, et qui s’appuie sur les données de l'Observatoire national des services publics d'eau et d'assainissement. 

 

Les villes de moins de 1000 habitants particulièrement touchées

 

Si « de nombreuses agglomérations montrent qu'il est possible » de maîtriser les fuites, comme à Cholet (0 %), Saint-Malo (0,9 %), Saint-Brieuc (1,3 %), Fréjus (2,1 %), d’autres agglomérations dépassent la limite légale, fixée à 15 % en 2012. 

C’est le cas notamment à Évreux (35,5 %), Aix-les-Bains (30,5 %), Cavaillon (30,3 %), Amiens (30,3 %) et Sens (30 %). Dans un quart des communes de moins de 1 000 habitants, le taux de fuite atteint un litre sur deux, alors que l’autorisation peut monter à 35 %, compte tenu de leurs budgets limités, réseaux ramifiés et étendus, etc.

À l’échelle nationale, un litre sur cinq distribué (19,9 %) est perdu, soit un montant d’un milliard de m3 par an. C’est l’équivalent de la consommation cumulée de Paris, Lyon, Marseille, Lille, Toulouse, Bordeaux, Nice  - soit 18,5 millions d'habitants- , d’après les estimations de l'UFC-Que Choisir. 

 

Un « véritable plan de rénovation des réseaux d'eau » à mettre en place selon l’UFC-Que Choisir

 

Ces dernières analyses ont de quoi alarmer selon l’UFC-Que Choisir, alors que les sécheresses et pénuries d’eau préoccupent de plus en plus la population. Elles confortent l'association dans cette idée : les pouvoirs publics doivent « mettre en oeuvre un véritable plan de rénovation des réseaux d'eau ». En 2019, les Assises de l'Eau ont visé un renouvellement d'1 % par an, contre un taux réel de 0,67 % aujourd’hui.  À ce rythme, il faudrait 150 ans pour renouveler le réseau, quand ces matériaux durent 50 à 80 ans, note l'UFC.

« Dans le cadre du plan Eau, le président de la République a bien évoqué le sujet des fuites, mais pour proposer des mesures dérisoires. Alors que les experts exigent 2,5 à 3 milliards annuels, le président a annoncé 180 millions, abondés par une augmentation des redevances payées en grande partie par les consommateurs et ciblés sur les plus petites communes... bref, une goutte d'eau ! », fustige l'association. 

Issues des Agences de l'eau et attribuées aux collectivités prioritaires, les aides sont « limitées en raison de l'inéquité des contributions des différents acteurs », estime l’UFC-Que Choisir. Plus précisément les utilisateurs de l’eau, qui doivent contribuer en proportion de leur niveau de pollution et des volumes qu'ils prélèvent. 

Un « rééquilibrage des redevances payées par les acteurs professionnels », pourrait financer ces aides. En première ligne se trouverait l'agriculture intensive, dont la contribution oscille entre 2 % et 15 %, pour des consommations nettes de 48 % voire 80 % en été. « Si l'on ajoute les montants que l'agriculture devrait payer pour les pollutions dont elle est responsable, cela représente un manque de financement considérable pour les agences de l'ordre de 1,6 milliard d'euros par an », estime l'UFC-Que Choisir.

L’association suggère le développement de l’accompagnement technique, notamment en ingénierie territoriale (connaissance de l'état des réseaux, maîtrise d'ouvrage...), des départements aux petites communes. L’enquête déplore que l’aide consacrée par les services de l'État ait été supprimée en 2016, laissant les plus petites communes démunies. 

D’autant que, selon l’association, le réseau est composé à 55 % de canalisations en matériaux fragiles (fonte grise, PVC collé, amiante-ciment), et sont pour la plupart très anciennes

 

Virginie Kroun (avec AFP) 
Photo de Une : Adobe Stock

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