Habitat indigne à Paris : un nouveau plan de lutte pour 2025-2027

Le 6 mai, le Plan Parisien de Lutte contre l’Habitat Indigne 2025-2027 a été cosigné par des acteurs : la région d’Île-de-France, la préfecture de Paris, la Ville de Paris, la préfecture de police, la Direction régionale et interdépartementale de l'Hébergement et du Logement (DRILH) de Paris, l’Agence Régionale de Santé d’Île-de-France (ARS), le Parquet de Paris, la Caisse d’allocations familiales de Paris (CAF) et l’Agence Départementale d'Information sur le Logement de Paris (ADIL)
Le tout sous la houlette du Pôle Parisien de Lutte contre l’Habitat Indigne (PPLHI), fondé en 2013 pour « coordonner la mise en œuvre des mesures coercitives au service du logement digne ».
Mieux accompagner les occupants, accélérer les travaux…
« À Paris, malgré une action soutenue du PPLHI depuis deux décennies, l’habitat indigne demeure une réalité préoccupante. La prédominance du bâti ancien, le nombre important de très petits logements ou encore les pratiques abusives de mise en location illégale continuent d’exposer des milliers de personnes à des conditions de logement qui ne sont pas acceptables », lit-on dans un communiqué des acteurs mobilisés.
L’échelon 2025-2027 devra donc être décisif. D’autant que ces dernières années, des procès ont mis en cause des marchands de sommeil, voire la responsabilité d’élus, notamment à Marseille. En région parisienne, un réseau de marchands de sommeil a d'ailleurs récemment été démantelé en Seine-Saint-Denis.
Le nouveau plan tend à actualiser et creuser des engagements inscrits dans le premier protocole conclu en 2019. Parmi les évolutions, le Plan Parisien de Lutte contre l’Habitat Indigne 2025-2027 cherche à adapter la « doctrine administrative » afin de protéger les occupants, même ceux dans les situations complexes (précarité, troubles de santé mentale, absence de titre de séjour, etc.)
Des astreintes administratives seront également expérimentées afin d’accélérer la réalisation de travaux. La coordination avec le Parquet de Paris tend à être renforcée, de manière à « mieux articuler les suites administratives et pénales dans les situations de marchands de sommeil ».
Sans compter une sensibilisation du grand public et de partenaires (associations, bailleurs sociaux, agents de terrain). L’idée : « favoriser une culture commune de la lutte contre l’habitat indigne ».
« Ainsi, il permettra d’accroître l’efficacité des outils de repérage, de traitement, de sanction et de mieux protéger les occupants tout au long des procédures administratives et judiciaires », développent les signataires du plan.
Par Virginie Kroun
Photo de Une : Adobe Stock