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L'écoquartier d'Issy-les-Moulineaux prend vie

Publié le 04 juin 2015

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A Issy-les-Moulineaux, l'écoquartier des Bords de Seine vient d'être livré après plus de 15 ans d'une mutation urbaine difficile. En lieu et place d'anciennes friches industrielles se dresse désormais un lieu de vie moderne alliant constructions bioclimatiques, espaces verts, commerces et bureaux. Visite en avant-première du quartier aux côtés de Philippe Barraud, chef de projet et Bernard Hémery, urbaniste.
L'écoquartier d'Issy-les-Moulineaux prend vie - Batiweb

« Il y a quelques années encore, le terrain de ce programme était occupé par l'usine d'incinération des ordures ménagères. A cette époque, Paris mettait encore en banlieue les espaces qu'elle ne souhaitait pas voir en ville. C'est intéressant de voir à quel point tout a changé aujourd'hui », s'étonne encore Philippe Barraud, chef de projet pour la SEM 92, société d'économie mixte d'aménagement et de développement économique des Hauts-de-Seine.

En lieu et place de cette ancienne friche industrielle, un quartier ultra moderne divisé en 4 lots séparés par deux grandes artères le Cours de l'Ancienne Boulangerie et la rue du Passeur-de-Boulogne.

L'îlot A comprend un immeuble de bureaux de 24 000 m2 divisé en deux bâtiments reliés par une passerelle. L'îlot B regroupe un immeuble mixte, une résidence hôtelière, 160 m2 de commerces et 68 logements en accession. Enfin, l'îlot C et D regroupe des commerces, une école, une crèche et des logements, sociaux et en accession.

Constructions bio-climatiques

« La mise à disposition du site de l'ancienne usine a pris plus de temps que prévu. Nous avons donc pu affiner notre projet urbain et nos études, pour en faire un programme exemplaire en termes de développement durable », précise Bernard Hémery, urbaniste.
 

  
  

De gauche à droite, de haut en bas : Îlot A, B, C, D

Au lieu de proposer ce projet sous forme de concours avec une production d'images, la SEM 92 a fait le choix d'une conception architecturale partagée pour créer une émulation entre les projets des différents architectes. Pour piloter ces ateliers de co-conception, l'aménageur a défini trois phases, pour in fine, choisir une seule proposition.

« Cette approche nous a permis de dessiner et de préparer le terrain, sans remettre en cause le tracé urbain et le contact avec la ville », précise l'urbaniste. « Pour la conception des bâtiments, notre choix s'est porté sur l'optimisation des énergies gratuites (soleil et vent) plutôt que sur l'ajout de prothèse technique », explique-t-il. 

Alors que l'ancien projet privilégiait les vues sur la Seine et le parc, avec des immeubles en gradins, le choix s'est porté finalement sur des bâtiments BBC, de hauteur différentes pour bénéficier au minimum de deux heures par jour d'ensoleillement, même en hiver.
 

Des panneaux solaires en toiture pour l'eau chaude sanitaire, un bassin et des noues pour retenir les eaux pluviales ainsi qu'une collecte pneumatique des déchets sont autant d'équipements qui complètent le programme.

Maillage vert

Enfin, afin d'assurer la continuité écologique avec les berges de Seine et l'Île Saint-Germain à proximité, un maillage vert a été créé. « L'objectif était d'avoir une impression d'espaces verts dans un lieu dense, d'où la création d'une végétation en plusieurs strates avec des essences locales pour attirer la faune et la flore », décrit Dominique Decourt, paysagiste.

Dans les espaces jardin, des sols légers en platelage bois ont été posés. Pour le reste, de grandes dalles en béton, conçue pour supporter tous types de circulation (voiture, camion, vélo, poussettes) ont été posées. Au final, 50 % des espaces extérieurs sont dédiés aux piétons et cyclistes et 20 % aux espaces verts sans compter les appartements agrémentées de balcons et loggias.
 

  

1 700 habitants habitent aujourd'hui ce quartier, dont les appartements se sont « arrachés comme des petits pains », selon Philippe Barraud. Et d'ajouter, « 70 % du programme était déjà vendu avant sa construction». Reste que cette nouvelle façon d'habiter la ville a un coût : ce type de programme est environ « 5 % plus élevé qu'un programme traditionnel », explique Bernard Hémery. A Issy, l'écoquartier des Bords de Seine représente pour sa part un investissement de 32,7 millions d'euros HT (espaces publics, foncier compris).  

En région parisienne, quatre nouveaux écoquartiers devraient également voir le jour prochainement à Vélizy, Clichy-la-Garenne, Asnières-sur-Seine et les Mureaux.

Claire Thibault
© C.T

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