Artisanat du bâtiment : toujours -5 % d’activité au 1er trimestre 2025

Pas d’amélioration en vue pour l’activité de l’artisanat du bâtiment en ce début d’année. La Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (CAPEB) fait état de -5 % d’activité au premier trimestre 2025, tous segments confondus.
Ce résultat s’inscrit dans la lignée du quatrième trimestre 2024, qui avait enregistré -6 %, mais aussi de l’année entière (-4 %).
Tous les indicateurs dans le rouge
Dans le détail, c’est encore une fois le segment de la construction neuve qui enregistre la plus forte baisse, avec -10 % par rapport à un an plus tôt, face à -2 % pour l’entretien-rénovation.
La maçonnerie est le secteur qui enregistre la plus forte baisse d’activité avec -6,5 % dans un contexte de crise de la construction neuve, contre -3,5 % pour le secteur de la couverture-plomberie-chauffage.
Même côté rénovation énergétique, les artisans font état de -1,5 % d’activité, alors que le gouvernement annonce pourtant une hausse du nombre de rénovations dans le cadre de MaPrimeRénov’ au 1er trimestre.
En termes de carnets de commandes, à fin mars, les entreprises artisanales du bâtiment comptaient en moyenne 70 jours d’activité prévue, soit 30 % de moins qu’il y a deux ans.
De nombreuses destructions d’emplois
Jean-Christophe Repon, président de la CAPEB, s’inquiète notamment de l’impact de cette crise sur l’emploi, alors que 27 300 emplois auraient été détruits en 2024, dont 6 000 pour le seule quatrième trimestre, selon les chiffres de la confédération.
« Les entreprises de 8 à 10 salariés passent à 4 salariés », observe le président de la CAPEB. « Dégraisser les effectifs, c'est le premier moyen d'avoir moins de charges quand on n'a pas de trésorerie », ajoute-t-il.
Or, selon le président de la CAPEB, le point bas de la crise n’aurait pas encore été atteint, laissant présager des mois encore incertains.
La confédération appelle donc le gouvernement à prendre en compte ses propositions et à ne pas miser uniquement sur la construction neuve au travers du prêt à taux zéro (PTZ).
« Faire de la construction neuve la priorité en matière de politique du logement alors que l’offre de logements neufs est actuellement suffisante est la traduction d’une analyse erronée des besoins », conclut-elle.
Par Claire Lemonnier
Photo de une : Adobe Stock