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DPE : des écarts entre les prévisions et la consommation d'énergie réelle

Publié le 10 janvier 2024

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Une récente étude menée par le Conseil d'analyse économique (CAE) a mis en lumière un phénomène concernant les logements dotés d'un bon diagnostic de performance énergétique (DPE) : la différence significative entre la consommation théorique estimée et la consommation réelle des ménages. Explications.
DPE : des écarts entre les prévisions et la consommation d'énergie réelle - Batiweb

Le DPE, instauré en 2006, offre une évaluation de la consommation énergétique des habitations et de leur impact environnemental. Ce dispositif est impératif pour toute transaction immobilière et est même devenu une référence pour évaluer la qualité énergétique d'un logement. Cependant, sa méthode de calcul, réévaluée en 2021, continue de susciter des critiques.

Dans une étude qui combine les données du Conseil d'analyse économique (CAE) et du Crédit Mutuel Alliance fédérale, basée sur un échantillon représentatif de 178 110 foyers et exploitant des informations bancaires, un constat émerge : la consommation énergétique réelle des ménages dans des logements disposant d'un bon DPE est souvent supérieure aux prévisions.

Les logements considérés comme des passoires énergétiques, notés F ou G, souvent en raison d'une isolation insuffisante ou d'un système de chauffage émettant beaucoup de CO2, démontrent un écart significatif entre la prédiction théorique du DPE et la réalité de la consommation énergétique des résidents. Pourtant, cette tendance s'inverse pour les logements mieux classés, où la consommation effective dépasse parfois les prévisions.

En effet, bien que les logements les plus performants (classés A et B) consomment 86 % de moins par mètre carré que les logements les moins performants (classés F et G), cet écart est presque six fois moindre que celui prédit par le DPE.

 

Chercher des pistes d'améliorations

 

Les auteurs avancent diverses explications à cette disparité. Ils soulignent notamment l'influence des comportements des ménages, notamment en fonction de leurs revenus. Les occupants de logements peu performants tendent à consommer moins que ce que prévoit leur étiquette, « contraints par un prix du confort élevé ». En revanche, ceux résidant dans des logements plus performants ont tendance à consommer davantage que ce qui était prédit.

Face à ces constats, les auteurs de l'étude préconisent de « chercher des pistes d'améliorations et d'homogénéisation du DPE ». Ils encouragent également des initiatives visant à promouvoir la sobriété énergétique, en particulier parmi les ménages à revenus élevés et ceux occupant des logements très performants.

 

Marie Gérald (avec AFP)

Photo de une : Adobe Stock

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