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Efficacité énergétique : les premiers enseignements du tertiaire

Publié le 19 septembre 2014

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A l'occasion d'une réunion plénière des signataires de la charte pour l'efficacité énergétique des bâtiments tertiaires, le Plan bâtiment Durable a présenté son premier rapport de suivi. Ce rapport présente les ambitions et les pratiques des acteurs engagés. Des retours d'expérience jugés essentiels, en vue de la préparation du décret organisant l'obligation future de travaux.
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Lancée fin octobre 2013, sous le patronage des ministres de l'Ecologie et du Logement, la charte pour l'efficacité énergétique des bâtiments tertiaires publics et privés vise à anticiper la mise en application de l'obligation future de travaux pour l'amélioration de la performance énergétique dans le parc tertiaire public et privé.

« Nous nous sommes aperçus que l'attente du décret d'application commençait à développer des effets pervers. Trop de gens pensaient que la rénovation du parc tertiaire n'était pas importante parce que l'Etat portait un regard distrait sur le sujet. D'autres attendaient le décret pour se mettre en mouvement », a expliqué le président du Plan Bâtiment Durable, Philippe Pelletier, revenant sur la genèse de cette mobilisation volontaire.

Les signataires de cette charte - propriétaires d'actifs immobilier, grands groupes propriétaires ou locataires des bâtiments, entités publiques, organismes collectifs, au nombre de 73 au 19 septembre 2014 - se sont déjà engagés dans ce type de travaux. A l'été 2014, le CSTB a mené une étude sur un premier panel, comprenant une trentaine de contributions significatives*.

20 à 30 % de réduction de consommation d'énergie d'ici 2020

Les premiers résultats de l'enquête montrent que « sans concertation, la plupart des signataires a défini un objectif modeste à 2020 compris entre 20 % et 30 % de réduction de leur consommation d'énergie, bien qu'ils affichent une volonté d'atteindre les cibles du Grenelle de l'environnement », rapporte Olivier Teissier, chef de projet au CSTB.

A l'arrivée, les gains sont significatifs : « Les signataires ont réalisé des économies substantielles, jusqu'à 20 % pour les avancés, même s'il leur a fallu un minimum de 7-8 ans voire 10 ans pour atteindre cet objectif. Ils ont fait la démonstration que cet objectif est atteignable sur un délai raisonnable », se réjouit Olivier Teissier.

Dans le détail, pour la branche bureau, la baisse de consommation unitaire de chauffage entre 2005 et 2012 est proche de 20 %, notamment grâce à la construction neuve, mais celle de l'ensemble des usages est de seulement 6 %. Pour la branche commerce, ces baisses sont respectivement de 22 % et 3 %.

Stratégie des signataires

Afin d'atteindre leur objectif, les signataires ont déployé une vraie stratégie avec plusieurs étapes clés : le diagnostic et la cartographie de l'existant (cibler les actifs importants et représentatifs), l'adoption d'une stratégie et d'un plan de progrès partagé avec une rationalisation du parc (les entreprises ont effectué des arbitrages pour se défaire des bâtiments les plus consommateurs et risquant de sortir du marche, et elles ont acquis des immeubles plus performants), déploiement d'une organisation et d'un dispositif de suivi.

Sur ce dernier point, les signataires ont engagé trois leviers de l'efficacité énergétique pour la gestion de leurs immeubles : l'usage (sensibilisation, consigne de température, bureautique, affichage, densification), l'exploitation-entretien (réglages GTB, ventilation et éclairage, détecteurs et pilotage, Led et étanchéité), travaux (chaudière et équipements, enveloppe, EnR bois, PV etc.)

« Nous allons livrer ce rapport déterminant à l'ensemble de l'administration en charge du sujet et aux équipes ministérielles afin de leur montrer ce qu'il est raisonnable de faire, tant sur le volet financier que l'objectif quantitatif », assure Philippe Pelletier qui prépare déjà un second rapport avant la fin de l'année pour « pouvoir ajuster et amplifier les données ».

Une nouvelle signature recueillie et un second rapport prévu

« Cette mobilisation, qui attire de plus en plus de signataires est un facteur déterminant de respect du cadre règlementaire à venir », croit P. Pelletier, qui a recueilli ce vendredi une signature supplémentaire, celle de Maurice Gauchot, président de CBRE France.

L'objectif est de créer à long terme un réseau pour échanger les bonnes pratiques, s'informer des échecs et des progrès que chacun fait dans son champ de rénovation (…). « Je suis convaincu que ces échanges sont un gage de réussite des opérations de rénovation à venir », conclut Philippe Pelletier.

*Les données collectées se rapportent à environ 15 millions de m2 de bâtiments tertiaires, soit environ 1,5 % du parc national. Elles recouvrent par exemple près de 4 % de la branche bureau, ce qui est une part significative et représentative de la branche. Elles sont concentrées sur les branches bureau, commerce, et dans une moindre mesure enseignement/recherche. Elles concernent essentiellement le parc privé (14 millions de m2) et peu le parc public (environ 1 million de m2). Les immeubles de grandes surfaces et récents sont surreprésentés dans l'échantillon des signataires, par rapport aux moyennes nationales.

Claire Thibault

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