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L’Ile-de-France se dote d’un Pacte Bois-Biosourcés

Publié le 06 novembre 2020

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Jeudi 5 novembre, les acteurs franciliens du bâtiment se sont réunis pour signer un Pacte Bois-Biosourcés. L’initiative, portée par l’interprofession FIBois Ile-de-France, vise à encourager le secteur à engager sa révolution verte et à privilégier le bois et autres matériaux biosourcés dans sa production. Il doit permettre la création de nouveaux marchés pour dynamiser la filière.
L’Ile-de-France se dote d’un Pacte Bois-Biosourcés - Batiweb

Le Pacte Bois-Biosourcés compte d’ores et déjà 28 signataires qui s’engagent à réaliser jusqu’à 40% de leur production en bois et en biosourcés. Il vise à répondre aux objectifs de la Stratégie Nationale Bas Carbone en encourageant les acteurs franciliens du bâtiment à construire « plus durable ». Selon une étude menée par Carbone 4, « Construire en structure bois plutôt qu’en béton permet d’éviter une part significative des émissions de CO2 liées au gros-œuvre : en moyenne 55% pour une maison individuelle et 60% pour un logement collectif ». 

Valérie Pécresse, Présidente de la région Ile-de-France, s’est félicitée de la signature de ce Pacte. « Le secteur du bâtiment doit passer à la vitesse supérieure en matière de réduction d’émissions de gaz à effet de serre. Il s’agit non seulement des émissions liées au chauffage mais aussi des émissions de gaz liées aux matériaux employés dans la construction (…). 1 m3 de bois dans un bâtiment, c’est une tonne de carbone stockée sur toute la durée de vie. Le bois, et plus généralement les matériaux dits biosourcés comme le chanvre ou la paille, font partie de la solution », a-t-elle déclaré. 

« Au-delà de ses vertus climatiques, le bois est particulièrement adapté au contexte urbain et dense de l’Île-de-France. Un chantier en bois ça va vite, ça ne fait pas de bruit. Ce sont des matériaux légers qui permettent de rénover à coûts maitrisés. Je suis donc déterminée à faire de l’Ile-de-France une vitrine de la construction bois », a-t-elle ajouté.  

Elle a également rappelé que la région Ile-de-France s’était déjà engagée dans des projets en bois (Le Village olympique - Paris 2024, ou encore les quartiers des 68 gares du Grand Paris Express). « Je veux que le bois et les matériaux biosourcés ne soient plus des expériences mais un réflexe généralisé. Cela suppose un investissement de la puissance publique pour un secteur qui a beaucoup souffert de désinvestissement voire d’une injuste désaffection ». 

 

Que dit le PACTE ? 

 

Élaboré par FIBois Ile-de-France, le Pacte vise à créer « un écosystème vertueux regroupant les acteurs de l’amont forestier, les entreprises de la transformation du bois et des biosourcés et le secteur de la construction, dans une logique de complémentarité des usages ». Il s’adresse à tous les aménageurs et maîtres d’ouvrages publics comme privés, au travers d’engagements de résultat et de moyens. 

Les signataires s’engagent à atteindre en 4 ans un pourcentage de Surface de Plancher en bois et biosourcés que ce soit en construction ou en réhabilitation : Niveau Or : 40% de SdP / Niveau Argent : 20% de SdP / Niveau Bronze : 10% de SdP. Ils doivent également mettre en œuvre tous les moyens pour atteindre un objectif de 30% de bois et autres matériaux biosourcés français (et jusqu’à 50% voire 80%) sur l’ensemble de la Surface de Plancher. Et utiliser du bois issu de forêts gérées durablement (100% PEFC ou FSC ou équivalent). 

Les entreprises engagées sont appelées à désigner un référent bois, à entreprendre des actions en faveur de la montée en compétences des équipes MOA, à veiller à ce que les équipes MOE ait une compétence bois, et à partager des informations et autres retours d’expérience avec la communauté signataire. 

« Les objectifs fixés en matière environnementale, notamment de lutte contre le changement climatique ou d'amélioration de la qualité de l'air, reposent en grande partie sur la contribution déterminante de la forêt et du bois », a souligné le Préfet d’Ile-de-France, Marc Guillaume. « Ceci implique de soutenir cette filière. Une filière structurée, modernisée, compétitive avec une coordination des politiques publiques, en veillant à une synergie entre les niveaux nationaux et régionaux ».  Il en est convaincu, la filière bois peut largement contribuer à la réussite du Plan de relance. 

Paul Jarquin, Président de FIBois Ile-de-France, a salué l’engagement des signataires et a remercié la région pour son soutien. Le Pacte est « un bel accomplissement ». Il doit « nous amener collectivement à réduire notre dépendance au béton et aux énergies fossiles, pour passer progressivement à un usage raisonné de la biomasse, et accélérer la bioconstruction ». Construire en biosourcé, « c’est limiter l’impact sur la biodiversité, sur la gestion de l’eau, et c’est encourager le renouvellement forestier pour nos forêts qui sont aujourd'hui en crise. C'est aussi améliorer la performance énergétique de nos bâtiments et la qualité de vie des usagers et des habitants ». 

Cet engagement, construit avec plus de 250 personnes à l’occasion de 15 ateliers thématiques, doit ainsi permettre de franchir un cap. Il a précisé que la construction bois en Ile-de-France était de 3,9% dans le logement collectif, contre une moyenne nationale de 6,3%. « Le potentiel de développement de la construction bois en Île-de-France est immense ». Se référant à la crise sanitaire : « Nous avons constaté les problèmes d’approvisionnement et de logistique que posent notre dépendance aux importations des matériaux de construction. La société civile manifeste de façon importante, le besoin de circuits courts. C’est pourquoi, il nous a paru important d'intégrer au Pacte, un engagement minimum de 30% de matériaux issu des forêts françaises et des filières françaises ». « Il va donner de la visibilité aux entreprises de la filière, leur permettre de réaliser les investissements productifs dont on a besoin, ce qui contribuera au maintien ou à la création d'environ 10 000 emplois ».

Luc Charmasson, Président du Comité stratégique de la Filière Bois, a estimé que le Pacte va permettre de créer de nouveaux marchés et de dynamiser les industries de la filière bois française. « En prenant en compte l'ensemble des engagements des signataires, d’ici 2025, 1,2 million de m2 seront construits en bois, ce qui correspond à environ 300 000 m3 de bois mis en œuvre. La filière est en capacité de répondre à cette demande », a-t-il assuré. 

Il est également l’occasion pour les signataires de répondre aux ambitions de la future réglementation environnementale, mais aussi d’innover et de rendre la construction bois plus compétitive, avec des coûts plus bas. « Le bois va prendre toute sa place dans un nouvel environnement urbain sur tous les marchés du logement ». 


Rose Colombel
Photo de une : ©Adobe Stock

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