Le bailleur social Sequens et le groupe Holcim (anciennement Lafarge) ont annoncé ce mardi lancer la construction d’un premier ensemble de logements conçus à partir de béton 100 % recyclé.

Pour ce chantier expérimental, 166 logements sociaux et un bâtiment de logements privés ont été détruits à Gennevilliers, dans les Hauts-de-Seine (92). Les matériaux issus de la déconstruction seront ensuite réutilisés pour reconstruire 220 logements, dont 30 en accession social, 70 sociaux, et 100 en accession privée. Cet ensemble de logements devrait être livré d’ici fin 2024.

Une « première mondiale »

« C'est une première mondiale, pour reconstruire la ville sur la ville, éviter l'étalement urbain, et à terme réduire les émissions de CO2 du bâtiment », a déclaré Stéphane Dauphin, directeur général du bailleur social Seqens, qui gère un parc de 100 000 logements, principalement en Île-de-France.

« C'est la première fois que l'on va être capable de construire des logements avec tous les matériaux de la structure entièrement recyclés (ciment, gravillons, sable, eau) », ajoute de son côté François Petry, président de Holcim France. Pour ce projet, le clinker recyclé – liant du ciment – sera notamment produit à Altkirch (68), et broyé à Dunkerque (59).

Actuellement, si 80 % des bétons de démolition sont recyclés en France, moins de 15 % sont réutilisés dans des bétons neufs de bâtiments, la majorité étant recyclée dans des sous-bassements routiers.

Démocratiser l’utilisation du béton recyclé dans le bâtiment

    
Après la publication de nouvelles normes de construction permettant d'augmenter les taux de recyclage du béton, Holcim et Seqens ont pour objectif, à travers leur projet « Recygénie », de « démontrer la faisabilité » d’un procédé de recyclage à 100 %, mais aussi accélérer la valorisation des déchets dans le BTP et le développement de bétons plus écologiques.

Alors que le secteur du bâtiment est à l’origine de près de 40 % des émissions mondiales de CO2, la part du béton armé dans l’empreinte carbone des bâtiments (chantier compris) serait de 34 % pour les logements collectifs, 31 % pour les bureaux, et 22 % pour les maisons individuelles, selon Florent Dubois, responsable de la construction durable chez Lafarge France.

Claire Lemonnier
Photo de une : Adobe Stock