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Végétalisation : quelles sont les priorités des conseils municipaux ? (étude)

Publié le 08 janvier 2021

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Après avoir mené un sondage sur l'avis des Français concernant la végétalisation, EcoVégétal s'est cette fois-ci penché sur les délibérations des nouveaux conseils municipaux pour mieux cerner leurs préoccupations et les projets envisagés. Il en ressort que le simple embellissement des espaces verts reste encore prioritaire, devant les enjeux environnementaux. EcoVégétal appelle donc à prendre davantage en compte le rôle de la végétalisation dans la lutte contre les inondations, les îlots de chaleur urbains et les émissions de CO2.
Végétalisation : quelles sont les priorités des conseils municipaux ? (étude) - Batiweb

En janvier dernier, EcoVégétal réalisait, en partenariat avec OpinionWay, un sondage pour mieux cerner l'avis des Français concernant la végétalisation, et leurs attentes à ce sujet à l'approche des élections municipales

 

69 % des interrogés affirmaient alors prendre en compte cet aspect dans les programmes des candidats. Les urbains, les moins de 34 ans, les femmes, et les CSP+ étaient les plus sensibles à ces questions.

 

Neuf mois après les élections municipales, EcoVégétal s'est cette fois-ci intéressée aux délibérations des nouveaux conseils municipaux pour mieux comprendre les actions et projets envisagés.

 

Cette nouvelle étude, menée par l'Institut du Contenu, s'est penchée sur les délibérations des quatre derniers mois d'une cinquantaine de grandes villes, parmi lesquelles Paris, Marseille, Lyon, Lille, Strasbourg, Nantes, Bordeaux, Rennes, Nice, Cannes, La Rochelle ou encore Annecy, mais aussi des villes franciliennes, comme Issy-les-Moulineaux, Boulogne-Billancourt, Colombes ou Rueil-Malmaison.

 

L'Institut du Contenu s'est notamment penché sur les champ lexical employé lors des différentes délibérations, pour faire ressortir les thématiques les plus récurrentes.

 

Espaces verts : le simple embellissement prime encore sur le développement durable

 

Il en ressort que la priorité revient encore à l'aménagement et à l'embellissement paysager, plus qu'à l'aspect durable et soutenable (lutte contre les inondations, les îlots de chaleur urbains, la pollution et les émissions de CO2...).

 

Selon les résultats de l'étude, les délibérations intégrant une dimension environnementale ne représentent qu'un faible pourcentage. Ces dernières concernent davantage des subventions en faveur d'associations consacrées à la biodiversité (jardinage en ville, jardins solidaires etc.) que des actions concrètes de la part des mairies. Les aménagements paysagers et l'entretien des espaces verts apparaissent en deuxième position, mais s'attachent en premier lieu à l'esthétisme. La végétalisation sous forme de projets d'études n'arrive quant à elle qu'en troisième position.

 

« Je m'inquiète toujours du malentendu qui persiste dans l’esprit de certains élus entre villes fleuries et végétalisation d'une part et, d'autre part, je remarque qu'ils raisonnent bien souvent en termes de grands projets coûteux pour, par exemple transformer des surfaces publiques pavées en espaces verts. En fait, il existe une solution plus simple et plus économique qui consisterait à imposer aux promoteurs privés, et institutionnels, des surfaces développées végétales dans leurs projets », estime Pierre Georgel, président et co-fondateur d'EcoVégétal.

 

Les résultats de l'étude montrent en effet que 22,9 % des délibérations concernent les espaces verts classiques, mais que seules 3,67 % s'intéressent à la notion de développement durable et au climat. EcoVégétal note également l'absence quasi-générale de référence aux risques d'inondations et aux îlots de chaleur urbains, « alors même que ces sujets devraient être au centre de toutes les préoccupations ».

 

« Le terme "îlot de chaleur urbain" n'est évoqué qu'une seule fois a Paris et, s'il est mentionné, c'est pour justifier la remise en cause du projet d'aménagement de la Gare du Nord. Autrement dit : le sujet apparaît à la faveur d'une des rares délibérations faisant le lien entre un grand projet d'aménagement et son impact environnemental associé », regrette EcoVégétal.

 

Point positif : l'essor des délibérations ayant trait à la biodiversité – un terme désormais plus utilisé que le mot-valise « nature ». Selon l'étude, des termes spécifiques, qui témoignent d'une certaine expertise, sont de plus en plus employés, comme « espace naturel sensible », « protection des sols », ou « continuités écologiques ». « La biodiversité est clairement le sujet qui monte (…) Les villes ont décidé de s'attaquer au sujet même si elles semblent le faire pour l'instant à travers une simple inflexion de leur travail en matière d'espaces verts », conclut le compte-rendu.

 

Claire Lemonnier

Photo de une : Adobe Stock

 

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