Les artisans sous pression, mais toujours passionnés par leur métier

Co-réalisé par la Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment (CAPEB), la Chambre nationale de l’artisanat des Travaux publics et du Paysage (CNATP) et l’Institut de Recherche et d’Innovation en Santé et en Sécurité au Travail (IRIS-ST), le baromètre Artisanté en est à sa 11ème édition.
Parue le 16 juin, la dernière étude fait état de « chefs d’entreprise du BTP et du Paysage toujours sous pression, malgré une volonté de mieux concilier vie professionnelle et personnelle ».
Premier chiffre : 50 % des artisans sondés – parmi 3 029 chefs d’entreprise de 0 à 19 salariés - se sentent fatigués, voire très fatigués, contre 59 % en 2023 et 61 % en 2022. 72 % jugent que leurs problèmes de sommeil peuvent impacter leurs performances.
Des dirigeants qui ont encore du mal à décrocher du travail
19 % des sondés indiquent travailler plus de 60 heures par semaine. Une « légère inflexion » est observée, alors qu’ils étaient 21 % en 2023 et 23 % en 2022.
«Ils sont aussi moins nombreux à travailler tous les week-ends, et plus nombreux à avoir pris des congés cette année », est-il souligné dans le baromètre.
Pourtant, 57 % des dirigeants interrogés consultent toujours quotidiennement leurs mails durant leurs congés. Plus de la moitié de ces derniers (54 %) estiment ne pas avoir le choix.
En cause : «l’évolution des attentes des clients, de plus en plus pressés, les difficultés de trésorerie, l’incertitude des carnets de commande et un climat politique instable, qui accentuent la pression », évoque Pascal Rineau, président de la CNATP.
La charge administrative dans le top 3 des sources de stress
Que dire également de la charge mentale ? Parmi les sources de stress, la charge de travail est en tête (53 %). Elle est suivie par le poids des responsabilités (44 %), mais surtout le poids de l’administratif (41 %).
Bête noire des entreprises engagées aussi bien dans la construction que la rénovation, la complexité administrative continue d'étouffer les petites structures.
«La simplification administrative ne peut plus attendre. Il est urgent d’apporter des réponses concrètes et des mesures tangibles pour alléger cette charge et offrir un véritable soutien aux artisans du bâtiment», défend Jean-Christophe Repon, président de la CAPEB.
Malgré cela, un vent d’optimisme…
Compte tenu de la conjoncture économique et politique, 37 % des dirigeants sondés se déclarent pessimistes quant à l’avenir de leur activité. Pourtant, 41 % d’entre eux se déclarent « optimistes ». Une tendance en hausse par rapport aux 38 % en 2023.
D’autant que 68 % s’épanouissent dans leur métier, voire 60 % à leur statut de chef d’entreprise.
« En outre, le fait que les chefs d’entreprise soient plus enclins à parler de leurs difficultés [61 %, NDLR], qu’elles soient économiques ou psychiques, est un signal encourageant. Mais peu d’entre eux se font réellement aider, préférant se tourner vers leur conjoint(e), en première ligne pour absorber cette pression », évoquent les auteurs du baromètre.
Par Virginie Kroun
Photo de Une : Adobe Stock