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« Nous avons réécrit de A à Z l’histoire du Mondial du Bâtiment », Guillaume Loizeaud

Publié le 28 janvier 2021

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Le Mondial du Bâtiment se déroulera à Paris-Porte de Versailles du 3 au 6 octobre 2022, une édition qui a été entièrement repensée pour inscrire les trois salons (Batimat, Idéobain et Interclima) dans une perspective de croissance. L’événement promet d’être plus convivial, plus économique, plus hybride, et plus responsable. Guillaume Loizeaud, directeur du Mondial, nous en dit plus sur la stratégie initiée.
« Nous avons réécrit de A à Z l’histoire du Mondial du Bâtiment », Guillaume Loizeaud - Batiweb

C’est un Mondial du Bâtiment repensé, réinventé qui se tiendra du 3 au 6 octobre 2022, à Paris-Porte de Versailles. Un événement sur 4 jours qui doit permette de « réenclencher une dynamique » et « redonner aux trois salons (Batimat, Idéobain et Interclima), des perspectives de croissance ». Guillaume Loizeaud, directeur du salon, explique : « Depuis 2013, les clients et visiteurs exprimaient des insatisfactions très fortes et surtout persistantes ». « Un changement s’imposait » pour lever « toutes ces objections » qui étaient dûes notamment à l’emplacement, Paris-Nord Villepinte, un site « difficile d’accès », « trop éloigné des lieux de convivialité parisiens ». 

L’organisation s’est donc lancée dans une nouvelle stratégie. « C’est une formidable opportunité pour nous tous, Reed Expositions, l’AFISB, Uniclima et pour toute la filière professionnelle (…) parce que ça répond à une attente majeure des professionnels, et c’est aussi une très bonne occasion de réinventer complètement le format ». « Notre ambition c’est 15% d’exposants en plus par rapport à l’édition 2019 », a révélé Guillaume Loizeaud. 

Une surface d’expositions limitée

Le directeur du salon rappelle que Paris-Porte de Versailles a été rénové. C’est un site « convivial, connecté à toutes les infrastructures de transport et hôtelières ». Comme évoqué dans un précédent article, l’événement va occuper les espaces du Hall 1 au Hall 6 et s’étendre sur 140 000 m2, une surface d’exposition « contrainte ». « Nous n’avions pas d’autres choix que de retravailler l’offre d’exposition, de limiter la taille des stands pour pouvoir accueillir tout le monde ». 

« Je pense que vous avez tous conscience du grand phénomène du lean qui est en train de rentrer dans la construction, de la préfabrication, du hors-site. On s’est inspiré de ces approches, et on a développé une nouvelle gamme de stands, autour de modules de 9 à 99 m2, avec des formules d’aménagement (clés en main à personnaliser) proposées aux exposants pour les stands de 9, 18 et 36 m2. Et tout, ça avec des options », détaille Guillaume Loizeaud. Il insiste : « Il n’y aura pas de passe-droit. Il n’y aura pas de dérogation ». Les stands ne pourront pas dépasser 99 m2. « C’est une décision juste et cohérente avec la stratégie. On a choisi l’équité, et donc ça permettra à chacun d’exposer avec les mêmes moyens et la même puissance en termes de visibilité ». Il précise néanmoins que les exposants qui le souhaiteraient, pourront ajouter un étage à leur stand.   

Qu'en est-il des prix ? Reed Expositions nous confie que le prix au m2 va augmenter, les coûts de location étant plus élevés sur ParisExpo, à la Porte de Versailles. Mais, le coût global d’exposition pour chaque exposant va automatiquement être réduit du fait de la limitation de la taille des stands. Le retour d’investissement (ROI) sera « meilleur » grâce à cette diminution de la dépense, et au retour « en nombre » des visiteurs sur le salon. Un sondage démontre que 93,6% des exposants et 97,9% visiteurs ont l'intention de revenir sur le salon. 300 000 visiteurs sont d'ailleurs attendus ! 

Autre changement important, dès l’inscription, les exposants pourront choisir leur emplacement. « Tous les plans des trois salons sont faits, tous les ilots sont dessinés ». « On va pouvoir commencer la commercialisation (le 18 février prochain) en proposant à chaque exposant, à chaque partenaire, l’emplacement précis de son stand très à l’avance ». 

Un salon dans l’ère du temps

Pour chacun des salons, des thématiques phares ont été définies. Pour Batimat par exemple, la rénovation énergétique, les nouveaux modes constructifs industrialisés, les produits biosourcés ou encore l’économie circulaire, seront mis à l’honneur au sein du Pavillon 1. Le Pavillon 4 sera dédié à la démonstration, pour tous les matériels, l’outillage et les équipements. Les pavillons 5 et 6, qui accueilleront le monde de la grande façade, de l’architecture et de la menuiserie, parleront recyclage des matériaux, traitement de la lumière ou encore confort. Pour ce qui est d’Idéobain et Interclima, les évolutions réglementaires seront largement abordées : zéro ressaut, écoconception, RE2020, gaspillage énergétique, etc. 

« Nous avons une conviction : les secteurs économiques qui vont jouer un rôle clé dans les dix prochaines années, par rapport aux grands enjeux sociétaux, ce sont le bâtiment, la ville et les territoires ». Le salon est donc là pour « servir toute une communauté de professionnels » et les accompagner pour affronter au mieux les défis à venir.  

Inscrire le secteur du bâtiment dans l’avenir, c’est aussi rendre le salon « plus hybride ». « Ça n’a pas de sens d’opposer le physique et le digital. Il faut avoir une intelligence un peu plus subtile, et additionner les deux ». En s’appuyant sur les opportunités offertes par le digital, Reed Expositions souhaite « augmenter la puissance » de ses événements physiques. « Faire un modèle de salon augmenté, rassembler et accompagner les professionnels toute l’année. Pas uniquement quatre jours tous les deux ans, mais en permanence grâce au digital ». 

Le digital pour poursuivre les échanges

L’aventure « Batiradio » va se poursuivre. « Nous sommes à 100 000 écoutes et téléchargements ». Ce format de podcast « est devenu incontournable, c’est une façon de partager des moments avec les auditeurs ». L’intérêt du format, « c’est l’oralité, c’est la puissance et la chaleur de la voix ». 

L’organisation a également décidé de développer « un super blog » sur la base des sites existants dédiés à chacun des salons, et qui génèrent plus de 40 000 visites mensuelles. « L’objectif est de travailler le référencement des marques et des exposants ». Guillaume Loizeaud explique : « On a interrogé sur l’intérêt de nouveaux outils spécifiques et plus de 50% des visiteurs des salons ont exprimé un besoin pour des bases de données en ligne de produits consultables ». Le blog, qui sera lancé en mai, va ainsi rassembler des fiches-produits et solutions, pensées selon les codes du e-commerce. Un moteur de recherche « très puissant » permettra de trouver les produits par métiers. « Les utilisateurs pourront rentrer en contact avec les industriels qui présentent leurs produits, et laisser un avis ».  
Sur ce blog, seront également proposés : un annuaire de fournisseurs, avec les produits/services proposés, des show-rooms virtuels, des vidéos démos, et des contenus sur les métiers qu’ils retrouveront sur les salons physiques

Autre support, les « Rendez-vous du Mondial du Bâtiment » dont la première édition se déroulera le 2 avril prochain. Un événement digital « régulier » pour faire le point sur les grands sujets « qui questionnent et qui fédèrent ». Le premier webinaire sera consacré à la RE2020. 

Un salon plus responsable 

Le Mondial du Bâtiment s’attachera enfin à être plus « engagé ». « Nous avons décidé d’un acte fort, de nous engager et d’avoir une approche volontariste. Les trois salons prennent leurs responsabilités autour d’une stratégie, d’une feuille de route et d’un plan d’action concret sur quatre points clés de la RSE »réduire l'empreinte carbone de l'événement (à long terme, atteindre la neutralité carbone), améliorer la gestion des déchets (- 10% de déchets visés dans un premier temps), proposer des offres de restauration responsable, et privilégier les achats responsables. 

« On a une stratégie qui est limpide, elle est très ambitieuse mais elle est réaliste parce qu’on est déjà sur la trajectoire. On veut devenir la référence des professionnels pour appréhender les grands défis du bâtiment de demain », conclut Guillaume Loizeaud. 

Un événement attendu

La conférence de presse a compté sur la présence d'Yves Danielou, président de l'Afisb. « On a accueilli cette nouvelle de la transformation du Mondial du Bâtiment avec beaucoup d’enthousiasme. Il est important pour nous d’avoir en France un vrai salon de la salle de bains. Les industriels ont des marques, des produits, des innovations, et on est très heureux de pouvoir accueillir, les distributeurs, les installateurs et également les prescripteurs », a-t-il déclaré, ajoutant : « Ce salon coche toutes les cases, en termes de localisation, et de période. Le mois d’octobre, c’est l’idéal parce que c’est la période où l'on peut présenter à l’ensemble de nos visiteurs, les nouveautés qui seront lancées l’année suivante ». 

Egalement invité, François Frisquet, président d’Uniclima, a évoqué la crise sanitaire, qui a impacté la santé, l’économie, le lien social. « Le format qui est proposé est la meilleure illustration de comment se réinventer dans ce contexte. La virtualisation, la digitalisation, elle a ses limites. On partage, mais rien ne remplace le contact. Et je pense que cette notion de contact redonne tout son sens au salon ». « On voit qu’il y a une réflexion profonde qui tient compte des contraintes économiques des industriels ». Le salon tient également compte des transformations de la société. « Les révolutions écologiques, urbaines dans tous les domaines, nous les vivons dans nos métiers. Avec la RE2020, nous aurons beaucoup de choses à dire, à communiquer, et en termes de temporalité, ce sera un moment particulier ». 

De son côté, Pierre-Louis François, président d’Interclima, a salué la créativité, l’innovation et l’enthousiasme des équipes de Reed Expositions qui, malgré un contexte sanitaire défavorable pour l’événementiel, ont planché sur l’organisation du salon pour « nous permettre de continuer à nous rassembler ». « L’autre message, c’est qu’un salon est réussi si et seulement si, les exposants ont une démarche qui est proactive. Il y a un côté auberge espagnole, c’est-à-dire que ça réussit si chacun apporte sa contribution ». 

« L’emplacement est rêvé, à Porte de Versailles, c’est plus accessible, c’est plus convivial, c’est plus parisien. Et donc nous allons mobiliser nos dizaines de milliers d’adhérents pour qu’ils soient présents », a indiqué Olivier Salleron, Président de la FFB. 

Rose Colombel
Photo de une : Guillaume Loizeaud - ©Florie Berger

 

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