Comment former 1 200 architectes et promoteurs à la biodiversité ?

Alors que la France perd chaque année entre 20 000 et 30 000 hectares de terres agricoles et d’espaces naturels sous l’effet de l’artificialisation, l’Union Européenne mise sur la formation pour inverser la tendance.
Dans le cadre du programme Life Biodiv’France, la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) propose une formation gratuite à 1 200 architectes, promoteurs immobiliers et enseignants. L’objectif : apprendre à penser la ville autrement, en réintégrant la biodiversité dès la phase de conception.
Car les chiffres sont alarmants. L’étalement urbain fragmente les milieux naturels, interrompt les corridors écologiques et empêche les espèces de se déplacer librement. Résultat : la faune et la flore disparaissent, avec elles les services écosystémiques dont dépend l’être humain – régulation du climat, des eaux pluviales, amélioration de la qualité de l’air, pollinisation…
Former pour transformer
Face à ce constat, la France a fait de la lutte contre l’artificialisation un pilier de sa Stratégie Nationale Biodiversité 2030. Le programme européen Life Biodiv’France vient en appui de cette politique, notamment en finançant le développement de compétences au sein des métiers de l’aménagement. La LPO a ainsi été retenue pour piloter une action de formation : « (Ré)intégrer la biodiversité dans vos projets d’aménagement ».
Conçue sur mesure, cette formation s’adresse aux structures de moins de 10 salariés, souvent dépourvues de ressources internes sur ces sujets.
Elle combine un module d’initiation en ligne de deux heures, une journée de tronc commun en présentiel, et un parcours spécifique. Le plus demandé : « Recyclage urbain et sols vivants », qui explore les alternatives à l’artificialisation en amont des projets. Deux autres modules – sur la prise en compte de la biodiversité pendant les travaux et sur la gestion écologique des sites – complètent l’offre.
L’enjeu est de taille : donner aux professionnels de l’urbanisme les moyens – et l’envie – de bâtir une ville résiliente, végétalisée, hospitalière pour le vivant… et pour ses habitants.
Par Marie Gérald
Photo de Une : Adobe Stock