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CNR Logement : des mesures jugées insuffisantes

Publié le 07 juin 2023

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Au lendemain de la présentation des conclusions du CNR Logement, les réactions s’enchaînent et se ressemblent, avec un maître mot : la déception. Mardi 6 juin dernier, la fondation Abbé Pierre et Nexity ont confié leur inquiétude face à l’absence de mesures concernant le logement social, ou encore sur le resserrement du prêt à taux zéro (PTZ).
CNR Logement : des mesures jugées insuffisantes - Batiweb

Depuis les mesures dévoilées lundi par le gouvernement dans le cadre du Conseil National de la Refondation (CNR) Logement, les réactions s’enchaînent. Après sept fédérations de la construction et de l’immobilier (FFB, Pôle Habitat, FPI, FNAIM, Provicis, UNIS, UNSFA), c’était au tour de la fondation Abbé Pierre et de Nexity de réagir.

Christophe Robert, délégué général de la fondation Abbé Pierre et co-animateur du CNR Logement, a notamment évoqué un sentiment de « gueule de bois » au lendemain des annonces. Reconnaissant des « avancées positives », et « un travail très riche, au-delà des différences » des 200 participants, le délégué général a toutefois souligné « deux gros sujets d’inquiétude » qui persisteraient.

 

Une absence de mesures concernant le logement social

 

La première inquiétude concerne l’absence de mesures fortes en faveur du logement social. Christophe Robert a notamment rappelé que le gouvernement visait la construction de 125 000 nouveaux logements sociaux pour 2022, mais que seuls 95 000 avaient été agréés. Or, pour 2023, ce nombre devrait encore baisser, autour de 80 000 à 85 000 logements sociaux. « Quand on perd 30 000 logements par an, c'est 30 000 ménages qui ne sont pas logés », a souligné le délégué général de la fondation Abbé Pierre.

« Le logement HLM est le grand absent du CNR », a également déploré la fédération des Offices Publics de l’Habitat (OPH).

Le délégué général de la fondation Abbé Pierre s’est également inquiété de l’absence de mesures concernant la régulation du marché, que ce soit sur l’encadrement des prix du foncier, ou sur les meublés touristiques de type « Airbnb », et ce malgré « un rare consensus » des acteurs.

« C'est comme si l'idée de pouvoir réguler un peu pour permettre à nos concitoyens de se loger dans de meilleures conditions (...) n'était pas vraiment le sujet de préoccupation du gouvernement », a estimé Christophe Robert.

 

Un resserrement du PTZ qui inquiète

 

Véronique Bédague, PDG de Nexity, ayant également participé au CNR Logement, a de son côté regretté le resserrement du prêt à taux zéro (PTZ), certes prolongé jusqu’en 2027, mais accessible dans uniquement 1 100 communes considérées comme des « zones tendues » – « là où c’est le plus cher » – contre 35 000 communes auparavant, et recentré sur les logements neufs en collectif, et la rénovation des logements anciens.

« Sacrifier le seul outil d’accession à la propriété dans le neuf, le PTZ, dans plus de 90 % des communes, c’est accroître la fracture entre ceux qui ont les moyens de choisir leur mode d’habiter et ceux qui seront assignés à résidence », avaient déjà estimé sept fédérations du bâtiment ce lundi.

Selon Véronique Bédague, il y aurait aujourd’hui un gros problème concernant l’accession à la propriété des jeunes et des plus modestes, dans un contexte de remontée des taux de crédit immobilier.

 « On ne traite pas bien nos jeunes (...). Les maisons individuelles qu'on méprise tant, et sur lesquelles il n'y a plus de PTZ, c'est les premiers prix, c'est les plus modestes qui ont accès à ces maisons », a-t-elle souligné.

« La crise du logement va rattraper le gouvernement », a prédit la PDG de Nexity.

 

Claire Lemonnier
Photo de une : Adobe Stock

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