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Crédits immobiliers : le montant emprunté, l'apport, et la durée de prêt augmentent

Publié le 23 juillet 2021

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La crise sanitaire n'aura pas freiné les envies d'achats immobiliers des Français. Mais face à la hausse constante des prix, les emprunteurs sont aujourd'hui obligés d'emprunter plus et plus longtemps. Les taux de crédits étant déjà historiquement bas, ce levier n'est en effet plus actionnable. L'Observatoire du Crédit Logement/CSA et Cafpi livrent leur analyse.
Crédits immobiliers : le montant emprunté, l'apport, et la durée de prêt augmentent - Batiweb

Les taux des crédits immobiliers se sont stabilisés à un niveau historiquement bas au deuxième trimestre 2021, à 1,06 %, selon l'Observatoire du Crédit Logement/CSA. Ces taux ont d'ailleurs tous reculé, quelle que soit leur durée, avec en moyenne 0,86 % sur 15 ans, 0,99 % sur 20 ans, et 1,18 % sur 25 ans, au mois de juin.

 

En termes de volume, le nombre de prêts a augmenté de +39,1 % comparé à un an plus tôt, mais cette hausse est à relativiser, cette dernière période ayant été marquée par le tout premier confinement. En réalité, le nombre de prêts reste inférieur de -12 % par rapport à la même période de 2019.

 

Autre fait remarquable : la hausse du montant emprunté et de la durée du prêt, estimée en moyenne à 234 mois, soit 19 ans et demi, au deuxième trimestre 2021. En juin 2021, la durée atteint même 237 mois, soit 8 mois de plus qu'en décembre 2020.

 

Dans le détail, le montant emprunté a augmenté de +2,3 % pour les primo-accédants, pour atteindre en moyenne 235 530 €, et même de +4,8 % pour les secundo-accédants, pour une moyenne de 392 199 €.

 

« Cette hausse du montant emprunté, peut s’expliquer par le désir des Français d’acheter plus grand, ou tout au moins, de ne pas perdre en surface, alors que les prix immobiliers poursuivent leur progression », analyse Philippe Taboret, directeur général de Cafpi.

 

Les banques plus élitistes ?

 

Le spécialiste note également une hausse de l'apport, suggérant que les banques sélectionnent désormais les profils les plus élitistes, aux dépens des plus modestes et des primo-accédants n'ayant pas encore eu le temps de se constituer une épargne.

 

« Ces primo-accédants sont pourtant intéressants pour les banques à la recherche d’une nouvelle clientèle. Pourquoi ne pas remettre en place l’APL Accession ou renforcer le PTZ (neuf et ancien), qui permettrait de compenser ce manque de patrimoine, et faciliter l’accès à la propriété au plus grand nombre ? », s'interroge donc Philippe Taboret.

 

Contrer la hausse des prix immobiliers

 

Selon les spécialistes, ces hausses de l'emprunt, de l'apport, et de la durée du prêt aident pour le moment les ménages à absorber la hausse continue des prix immobiliers. Ils s'inquiètent en revanche davantage pour les mois à venir, avec un potentiel durcissement des conditions d'accès au crédit, mais aussi de la baisse de la construction et de l'offre de logements, qui devrait accentuer la surenchère des prix.

 

« Malheureusement, avec la hausse continue des prix de l'immobilier et le renforcement du contrôle des mesures du Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF), il est difficile d'imaginer un retournement de la situation qui permettrait l'accession à la propriété au plus grand nombre », conclut ainsi Cafpi.

 

Claire Lemonnier

Photo de une : Adobe Stock

 

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