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DPE : mieux former pour moins d’« erreurs en pagaille » (60 Millions de consommateurs)

Publié le 24 mai 2022

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Publiée ce 24 mai, une enquête de 60 Millions de consommateurs sur les écarts du nouveau DPE, confirme des erreurs constatées depuis la réforme du diagnostic. Fanny Guibert, journaliste cheffe de la rubrique énergie du magazine, appelle le nouveau ministère de la Transition écologique à une meilleure formation des diagnostiqueurs. Requête à laquelle Amélie de Montchalin, ministre en charge du dossier, n’a pas tardé à répondre.
DPE : mieux former pour moins d’« erreurs en pagaille » (60 Millions de consommateurs) - Batiweb

« Nouveau DPE : des erreurs en pagaille ! » Le titre de l’enquête publiée par le magazine 60 Millions de consommateurs, ce mardi 24 mai, en dit long sur les écarts observés du côté des diagnostics de performance énergétique, depuis la réforme.

Pour rappel, la réforme du DPE, intégrée dans le cadre de la loi Climat et Résilience l’été dernier, change la méthode de calcul du diagnostic. Devenu obligatoire pour la vente et la location de logements, il classe ces derniers de A à G et contraint les transactions immobilières autour des habitats classés D et G, sur plusieurs échéances. 

A savoir également qu’à partir de fin août 2022, un gel des loyers sera appliqué sur les logements F et G, dits passoires énergétiques. Passoires énergétiques qui, à partir de septembre 2022, ne pourront être vendues, sans audit énergétique.

Problème : des « anomalies » dues à la réforme du DPE ont été relevées en septembre dernier, pour être corrigées en décembre

Une évaluation différente selon le diagnostiqueur

 

« Nous avons fait réaliser 20 diagnostics de performance énergétique pour en vérifier la fiabilité. Le résultat est loin d’être parfait », déplore 60 Millions de consommateurs sur son site, à propos de son enquête publiée dans le numéro de juin. Une vingtaine de diagnostics, répartis sur quatre maisons à vendre et chacune examinée par cinq diagnostiqueurs. Or d’un diagnostiqueur à un autre, des points de performance énergétique ont été omis : superficie, épaisseur et isolation des parois, nombre de fenêtres et leurs caractéristiques…

C'est le cas d'une maison de Corbeil-Essonnes (91), ayant obtenu une note variant de C à E. Deux des diagnostiqueurs sollicités se sont trompé sur la date de construction et la superficie, en lui rajoutant 25 m². Erreur embêtante, « puisque le diagnostic est fait à partir de mètres carrés. Si vous en mettez plus, vous allez avoir une note plus favorable », développe pour franceinfo Fanny Guibert, journaliste cheffe de la rubrique énergie chez 60 Millions de consommateurs.

La formation des diagnostiqueurs à améliorer

 

Les écarts constatés dans l'enquête s’expliquent par un défaut de formation des diagnostiqueurs. « On a vérifié les dates de formation des diagnostiqueurs qui ont réalisé les DPE, et souvent elles étaient antérieures à la réforme », confie ainsi à l'AFP Virginie Potiron, juriste à 60 Millions de consommateurs.

Pourtant, « ça fait de années que les diagnostics sont obligatoires, donc le métier de diagnostic existe, il est certifié, il y a une formation qui est faite », rappelle la journaliste Fanny Guibert sur le plateau de franceinfo. Seulement : « Quand vous avez des logements avec une partie chauffée par un insert [à bois], une poêle à bois, un radiateur électrique, avec éventuellement une pompe à chaleur... ça peut être des choses un peu plus compliquées », précise-t-elle.

Cependant, en cas de mauvaise évaluation, en particulier de surévaluation, le DPE est, depuis sa réforme, opposable. C’est-à-dire utilisable pour un recours en justice contre le propriétaire.

D’où l’intérêt, selon 60 Millions de consommateurs, d’améliorer et d'actualiser la formation des professionnels diagnostiqueurs. Une requête adressée au ministère de la Transition écologique - qui gère aussi le logement - et à laquelle Amélie de Montchalin, la nouvelle ministre chargée du dossier, a répondu favorablement.

« C'est un immense défi, et c'est un défi que je prends très au sérieux, parce qu'on a pris l'engagement de rénover 700 000 logements par an », défend notamment la ministre de la Transition écologique et de la cohésion des territoires, sur le plateau de France Inter ce matin.

Elle ajoute : « Nous avons à mieux normer, à mieux encadrer, d'abord pourqu'il y ait moins de fraudes, pour qu'il yait moins aussi d'arnaques, parce qu'il y a aussi beaucoup de Français qui ne recoivent pas des propositions sérieuses. Et donc sur ce sujet, il faut qu'il y ait des pratiques beaucoup plus homogènes », abonde l'intéressée. L'enjeu est de taille pour Amélie de Montchalin, car un DPE de meilleure qualité permet de mieux mesurer l'impact carbone et énergétique du logement en France, au fil des années.

Autre conseil de Fanny Guibert : lors du diagnostic, « il y a peut-être besoin de passer plus de temps. Nous par exemple on peut suggérer qu'ils viennent à deux, parce qu'il y a peut-être besoin de deux personnes pour bien faire le travail », recommande la journaliste de 60 Millions de consommateurs.

 

Virginie Kroun 
Photo de Une :  Adobe Stock 
 

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