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Les Français en manque d'espace dans leur logement (étude Qualitel)

Publié le 06 octobre 2020

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Les résultats de la dernière enquête Qualitel, réalisée pendant le confinement et dévoilée ce mardi 6 octobre, révèlent un manque flagrant d'espace dans les logements français, et notamment pour les foyers vivant en appartement. Ces derniers manquent très souvent d'une pièce qui pourrait permettre d'avoir une chambre pour chaque enfant, ou d'installer un coin bureau pour faire du télétravail. Dans ce contexte, il s'agit de repenser la construction de logements en fonction des besoins actuels des usagers.
Les Français en manque d'espace dans leur logement (étude Qualitel) - Batiweb

L'association Qualitel présentait ce mardi 6 octobre les résultats de son 4ème baromètre consacré aux Français et à leur ressenti par rapport à leur logement. Pour cette nouvelle édition, le thème était centré autour de « la conquête de l'espace » - non pas interstellaire, mais bien concret, à savoir la surface qui constitue un logement.

 

Lors de la conférence de presse, Brice Teinturier, directeur général d'Ipsos, a dans un premier temps précisé que ce sondage était prévu avant les mesures de confinement, mais qu'il s'était finalement déroulé durant cette période inédite - qui a fait ressortir de façon encore plus accrue les « atouts et insuffisances » des logements.

 

Pour réaliser cette enquête, 2 600 Français de plus de 18 ans et représentatifs de la population ont été interrogés. 

 

Les résultats révèlent en particulier un manque d'espace flagrant durant cette période où la cohabitation a pu de fait être difficile, notamment pour les foyers avec enfants, ou les jeunes vivant dans un studio en agglomération.

 

70 % des Français vivant en appartement auraient besoin d'une pièce en plus

 

Ce manque de place se traduit notamment par le besoin d'avoir une pièce en plus : pour 65 % des foyers avec enfants, et 46 % pour les foyers sans enfants.

 

En effet, 4 familles sur 10 vivant en appartement ne disposent pas d'une chambre pour chaque enfant, et un tiers des Français estiment que leur logement n'est pas adapté au télétravail (4 Français sur 10 n'ont pas l'espace suffisant pour un coin bureau).

 

A l'issue du confinement, 1 Français sur 5 avait envie de déménager, notamment les moins de 35 ans en studio, et les foyers avec bébés.

 

86 % des Français voudraient en priorité une chambre pour chaque enfant, 82 % des WC séparés de la salle de bains, et 82 % un jardin. 

 

Les espaces indispensables aux yeux des Français. Source : 4ème baromètre Qualitel/Ipsos

 

Autres soucis : le manque de place pour stocker les poubelles de tri sélectif - alors que c'est pourtant une préoccupation croissante des Français - et l'impossibilité de mettre un lave-vaisselle dans la cuisine, souvent trop petite, notamment pour 45 % des foyers ayant des revenus modestes.

 

De fait, 58 % des personnes vivant en appartement aimeraient habiter dans une maison. Il faut dire que 70 % d'entre eux ont besoin d'au moins une pièce en plus (contre 43 % des habitants de maison).

 

Malheureusement, c'est à l'âge où l'on a potentiellement le plus besoin d'espace (quand la famille s'agrandit) que l'on en manque le plus, avec une moyenne de 37 m2 par personne pour les 34-44 ans, contre 64 m2 pour les plus de 60 ans.

 

Face à ce manque de place, « la modularité est-elle la réponse au manque d'espace ? », questionne Brice Teinturier.

 

Les Français aspirent à des espaces ouverts et modulaires

 

Réponse positive pour Pascal Chombart de Lauwe, architecte et urbaniste, qui souligne que la cuisine devrait par exemple pouvoir être ouverte et fermée selon les besoins. 

 

Concernant l'éternel débat cuisine ouverte ou fermée, les résultats du baromètre révèlent d'ailleurs que 57 % des Français sont davantage favorables à l'ouverture, avec une nette fracture générationnelle : 72 % des moins de 35 ans veulent une cuisine ouverte, contre 47 % pour les plus de 60 ans. La cuisine ouverte devient en tout cas un standard puisque 86 % des logements construits après 2010 en disposent d'une.

 

Les jeunes plus favorables à la cuisine ouverte. Source : 4ème baromètre Qualitel/Ipsos

 

Autre impératif selon l'architecte : éviter autant que possible de construire des logements mono-orientés, au profit de la double exposition, et de logements idéalement traversants.

 

Selon lui, il devrait également y avoir 20 % d'espaces de rangements inclus dans chaque logement, mais un problème d'agencement se pose très régulièrement.

 

Un manque de rangements. Source : 4ème baromètre Qualitel/Ipsos

 

Il faut dire que la cave et le grenier ont de plus en plus disparu des logements neufs ces dernières années : 65 % des logements construits avant 2010 comptaient une cave ou un grenier, contre seulement 36 % des logements de moins de 10 ans.

 

Inversement, les parkings se développent de plus en plus - 91 % des logements construits après 2009 en sont dotés - ainsi que les locaux à vélos et poussettes (74 %).

 

Parmi les paradoxes des logements neufs, le manque de hauteur sous plafond. En effet, alors que les Français ont en moyenne gagner 7 centimètres de taille en 60 ans, la hauteur de plafond a parallèlement diminué de 27 centimètres.

 

Un problème de hauteur Source : 4ème baromètre Qualitel/Ipsos

 

Repenser les logements en fonction des besoins des usagers

 

Dans ce contexte, il devient primordial de penser l'intérieur des logements construits et le confort des habitants, et non plus seulement leur extérieur et leur insertion paysagère et urbaine.

 

Pour Pierre-René Lemas, président de France Active, le logement est aujourd'hui « un angle mort des politiques publiques ». « On n'en parle uniquement de manière quantitative », déplore-t-il, rappelant que le logement est pourtant pour beaucoup « un élément de soi », et qu'il « définit qui l'on est ». « Il faut partir des besoins réels des gens », insiste-t-il.

 

« On doit sortir de la production de logements, au profit de la construction de logements (...) On doit remettre l'usager au centre de nos préoccupations, malgré les contraintes financières », conclut de son côté Grégory Monod, président du Pôle Habitat FFB (anciennement LCA-FFB).

 

Claire Lemonnier

 

 

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