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« Trafic de déchets » : des dirigeants d'une entreprise du BTP mis en examen

Publié le 09 décembre 2024

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Un terrain à Nogent-sur-Oise (60) servait de couverture à un trafic de déchets orchestré par des dirigeants d'une entreprise de BTP, membres du groupe de motards des Hells Angels. L'enquête était ouverte depuis 2021.
« Trafic de déchets » : des dirigeants d'une entreprise du BTP mis en examen - Batiweb

Un réseau d'enfouissement illégal de déchets a été démantelé dans l'Oise, impliquant des membres des Hells Angels, un club de motards mondialement réputé pour défier les lois, et une société de BTP.

Jeudi 5 décembre 2024, quatre hommes ont été mis en examen à Paris, dont trois placés en détention provisoire et un sous contrôle judiciaire. Ils sont poursuivis pour des atteintes à l'environnement, blanchiment, association de malfaiteurs, et infractions à la législation sur les armes, selon le parquet.

 

Un élu local parmi les suspects

 

Âgés d'une cinquantaine d'années, ces suspects sont déjà connus des autorités pour des faits de violences et de détention d'armes. Les enquêtes, menées par les gendarmes de l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et les policiers de l'Office central pour la répression de la grande délinquance financière, ont révélé que ce trafic s'étendait sur plusieurs années, d'août 2021 à juillet 2024.

Le coup de filet a eu lieu mardi 3 décembre, avec l'interpellation de 12 personnes en Seine-et-Marne, Seine-Saint-Denis, Val-d'Oise, Somme et Oise. Parmi les suspects figure le maire de Nogent-sur-Oise, Jean-François Dardenne, qui a déclaré dans un communiqué avoir agi « en toute légalité ». Il a été remis en liberté sans poursuites à ce stade.

 

Extraction et revente de pierres

 

Au cœur de l'affaire se trouve une entreprise de BTP, dont plusieurs dirigeants sont membres actifs des Hells Angels. Cette entreprise est accusée d'avoir utilisé un terrain à Nogent-sur-Oise pour y enfouir des déchets issus de chantiers de BTP locaux, sans autorisation. Bien que la société ait obtenu une déclaration d'ICPE (Installation Classée pour la Protection de l'Environnement) et des permis municipaux pour aménager deux parcelles, les enquêteurs soupçonnent des activités frauduleuses.

Les documents officiels mentionnaient des travaux de concassage et de revente de gravats, mais les autorités ont découvert l'extraction et la revente de pierres, ainsi que l'enfouissement illégal de déchets tels que béton, pylônes et végétaux. Ces déchets, acheminés par camions non pesés, étaient déversés dans une zone creusée et dissimulés sous des gravats, tandis que les camions repartaient chargés de calcaire.

Les perquisitions exercées au siège de l'entreprise, aux domiciles des suspects et à la mairie ont permis la saisie de 45 000 euros en espèces, des armes, des montres de luxe et un fusil-mitrailleur.

Les dirigeants de l'entreprise utilisaient des prêtes-noms pour dissimuler leur implication, selon les enquêteurs.

 

Marie Gérald (avec AFP)

Photo de une : Adobe Stock

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