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Le ciment industrie non-délocalisable, idée reçue?

Publié le 12 février 2013

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Les risques représentés par les importations extra-communautaires de produits cimentiers, en hausse en France en 2012, malgré une consommation hexagonale en baisse, inquiètent les industriels français du ciment, qui ont interpellé lundi le gouvernement sur ce sujet.
Le ciment industrie non-délocalisable, idée reçue? - Batiweb

Cette concurrence est "une menace majeure", a affirmé le président du Syndicat français de l'industrie cimentière (Sfic) Rachid Benyakhlef, qui évoque les "distorsions de coûts" entre des cimentiers extra-européens qui "ne subissent pas les mêmes charges" et les producteurs locaux. La production de clinker (produit de base du ciment) et de ciment est souvent considérée comme une industrie non-délocalisable, en raison de son caractère "pondéreux": le rapport entre le poids et le prix des produits rend prohibitif le transport sur de longues distances.

C'est une "idée reçue", juge M. Benyakhlef, en avançant les chiffres du Sfic. En 2012, la consommation française de ciment s'est établie en baisse de 6,7% à 19,97 millions de tonnes. De ce total, la part du ciment importé est en hausse de 5,2% à 1,96 millions de tonnes et représente désormais environ 10%. La production française recule elle de 7,8% à 19,54 millions tonnes. La majeure partie du ciment importé est extra-communautaire, selon le Sfic. L'année 2013 ne sera "pas plus rose que 2012", selon M. Benyakhlef, qui chiffre à 9% le recul attendu de la consommation, directement affectée par la chute des mises en chantier dans le bâtiment.

Les ciments extra-communautaires plus polluants ?

Parmi les distorsions de coûts, le Sfic pointe le poids des réglementations sociales et environnementales, très différentes entre les pays membres et non-membres de l'Union européenne. Il estime ainsi que "l'empreinte carbone de certains ciments importés est supérieure de 75% à celle d'un ciment produit en France". Il craint d'autant plus un durcissement de la réglementation européenne sur les émissions de CO2, qui augmenterait selon lui la distorsion de concurrence. Les cimentiers demandent également que soient revues les autorisations d'installations industrielles portuaires, comme des stations de broyage ou de simples terminaux d'importation, qui viennent concurrencer les usines locales.

Le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg s'est dit à la "disposition" des acteurs du secteur pour "examiner les conditions d'évolution de la fiscalité sur le CO2" et "sur la question de la compétition déloyale", ou encore sur "l'économie de recyclage et de réutilisation". Les cimentiers français utilisent aujourd'hui jusqu'à 30% des déchets comme combustibles et souhaitent doubler cette proportion à terme. Le Sfic regroupe les cinq fabricants de ciments, chaux hydrauliques et liants routiers: Ciments Calcia (Ciments Français), Holcim, Kernéos, Lafarge, le leader mondial du secteur, et Vicat.

Laurent Perrin (source AFP)

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