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Le point sur deux labels concernant la fabrication des fenêtres

Publié le 20 novembre 2014

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A l’occasion du salon Equip’Baie, qui se tient du 18 au 21 novembre, une conférence a été consacrée à deux labels, l’un concernant les fenêtres alu, « LABEL Fenêtrealu » et l’autre les fenêtres bois, « Menuiserie 21 ». L’un comme l’autre portent sur la fabrication des fenêtres dans des petites et moyennes unités de production, pour lesquelles la norme NF est d’accès trop couteux et la norme CE jugée insuffisante.
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Les caractéristiques du LABEL Fenêtrealu

Le Syndicat National de la construction des Fenêtres, façades et Activités associées, a porté la création du « LABEL Fenêtrealu » à la demande de ses membres pour, nous dit Jean-Louis Marchand, délégué général du SNFA, « authentifier la qualité des fenêtres aluminium fabriquées en France, simplement et à des conditions financières intéressantes ».

Dit autrement, le SNFA veut un label qui, sans se substituer à la norme CE, en élève le niveau d’exigence et qui soit pourtant moins lourd et moins coûteux à acquérir que la norme NF concernant les fenêtres.
 
Sachant que, pour simplifier, l’acquisition de la norme NF coûte environ 10 000 euros par gamme de fenêtre et que le LABEL Fenêtrealu va coûter 1500 euros, on comprend la volonté du SNFA et de ses adhérents, dont un certain nombre sont des unités de production de moyenne taille, à mettre en avant ce label.

Une certification au rabais ?

Ce label « est une démarche qualité, basée sur un référentiel permettant d’obtenir de manière reproductible un produit de qualité aux performances revendiquées », explique Jean-Louis Marchand.

Le label permet de démontrer que le produit fabriqué respecte les performances prévues par les normes NF EN 14351-1 et X PP 50-777, les règles de conception et de durabilité du DTU 36.5 et un plan d’assurance qualité audité qui assure la constance des performances déclarées.

SOCOTEC est en charge de l’instruction des dossiers, de la réalisation des audits, initiaux et de suivi, et de la délivrance de la conformité au référentiel.

Enfin, l’environnement et l’éco-conditionnalité ne sont pas oubliés car LABEL Fenêtrealu permet de répondre au contexte RGE et au référentiel de Qualibat quant à la qualité des fenêtres utilisées dans la qualification 351 (Fourniture et pose de menuiseries extérieures).

Précisons enfin qu’il faut bien sûr être membre du SNFA pour pouvoir acquérir ce label et utiliser des produits issus de concepteurs-gammistes eux-aussi membres du SNFA.

Menuiserie 21, la réponse de l’UMB-FFB

Ce label destiné à des gammes de menuiserie bois est conçu dans un esprit assez proche de celui du SNFA. Il existe encore de petites et moyennes unités de production de fenêtres bois pour lesquelles l’accès à la certification NF Fenêtre Bois Acotherm est compliquée, là aussi pour des questions de volume de production et de coût d’acquisition de la norme.

L’Union des Métiers du Bois – Fédération Française du Bâtiment, s’est appuyée sur le constat issu d’une étude de marché réalisée au début des années 2000. Pour les entreprises de menuiserie bois qui souhaitaient continuer à produire localement des produits sur-mesure, il fallait se spécialiser. Mais toutes ne voulaient ou ne pouvaient pas atteindre la taille des grosses unités de production, taille qui seule permet d’accéder plus facilement à la norme NF.

L’UMB-FFB a donc confié à IRABOIS, la mise en place la Charte de Qualité Menuiseries 21. Cette charte s’appuie sur une expertise de la conformité technique par un organisme indépendant et habilité : l’institut technologique Forêt Cellulose Bois construction Ameublement (FCBA). Sur le plan environnemental, les signataires s’inscrivent dans une démarche de développement durable, avec un engagement de progrès, sur la base de trois indicateurs définis par l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME).

Qualité technique, environnementale et amélioration des contions de travail

Pour chaque gamme produite, les entreprises s’engagent sur :

- une conception validée (conformité aux normes et produits certifiés) ;
- des performances évaluées (AEV, thermo-optique et acoustique) ;
- un système de contrôle qualité en atelier avec un audit périodique.

C’est le FCBA qui contrôle et atteste les gammes de produits sur ces différents points. La charte prévoit aussi une démarche de progrès environnementaux, attestés par l’ADEME et une amélioration des conditions de travail, avec un contrat de progrès engagé sous les auspices de l’OPPBTP.

La réduction de l’impact environnemental est pris en compte dans la fabrication des produits au travers d’engagements de progrès portant sur : la réduction, le tri et la valorisation des déchets de fabrication, l’utilisation de produits sans composés organiques volatils (COV) ou encore, l’utilisation de bois issus de forêts gérées durablement. 

Et pourquoi 21 ?

Le nom de Menuiserie 21 marque bien l’ancrage du projet dans un contexte plus large. Il vient de « L'Agenda 21 » qui est, comme son nom l'indique, le plan d'action pour le 21ème siècle, adopté par près de 180 chefs d'État, lors du sommet de la Terre, organisé en 1992 à Rio de Janero par les Nations Unies.

Des démarches louables mais une efficacité commerciale à prouver

Ces démarches de labellisation sont louables, car elles donnent accès à un référentiel qualité sérieux. Des entreprises de petites et moyennes tailles qui fabriquent des fenêtres sur-mesure en bois ou en aluminium peuvent difficilement accéder aux normes NF Fenêtres. Elles engagent aussi ces entreprises dans un cercle vertueux autour de préoccupations environnementales et sociétales, particulièrement pour Menuiserie 21.

Mais, en rénovation, elles ne simplifient pas forcément les choses pour le consommateur final. A la recherche de produits de qualité, il est par nature non-spécialiste et doit pouvoir se repérer facilement entre des produits normés à minima et des produits issus d’une démarche plus exigeante.

Certains réseaux de fabricants, notamment portés par des concepteurs-gammistes, mettent sur le marché des produits répondants à des critères très proches, sans être rentrés dans ces démarches de labellisation.

Difficile donc de s’y retrouver facilement pour le consommateur/prescripteur, au moment du choix de son produit !

Régis Bourdot
© Fotolia

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