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Construction et rénovation : les priorités des candidats

Publié le 24 mars 2022

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Sujet souvent délaissé depuis le début de la campagne présidentielle 2022, le bâtiment et ses enjeux commencent à faire parler d’eux parmi les différents candidats. Les propositions s’articulent notamment autour de la rénovation énergétique et de la construction de logements sociaux, des problématiques qui impacteront le secteur dans les prochaines années.
Construction et rénovation : les priorités des candidats - Batiweb

Accélérer la construction de logements sociaux 

 

La plupart des candidats s’appuient sur le 27ème rapport sur le mal-logement en France de la fondation Abbé Pierre pour dérouler leurs propositions liées aux logements sociaux.  

Fabien Roussel, candidat du Parti Communiste Français, souhaite notamment renforcer les sanctions à l’encontre des communes ne respectant pas la loi SRU, à savoir l’obligation de 25 % de construction de logements sociaux. Son objectif est de construire chaque année 200 000 logements pour atteindre 30 % de logements sociaux minimum en zone urbaine.

Jean-Luc Mélenchon, chef de file de la France Insoumise, propose de son côté la construction de 200 000 logements sociaux par an - dont la majorité très sociaux - contre 150 000 (dont un tiers « très sociaux ») pour Anne Hidalgo, du Parti Socialiste. La maire de Paris, qui se conforme ainsi aux préconisations de la Fondation Abbé-Pierre, compte également mettre en place des sanctions contre les maires qui « ne respectent pas l’obligation de 25 % de logements sociaux d’ici à 2025 ».

Pour le candidat écologiste Yannick Jadot, l’objectif visé est de 700 000 logements sociaux construits d'ici 2027. Il prévoit de passer le taux minimum de HLM dans les communes de 25 à 30 %.

Valérie Pécresse, candidate des Républicains, promet quant à elle de faire construire 125 000 logements sociaux par an.

 

Une rénovation énergétique incontournable

 

La rénovation énergétique des bâtiments est un enjeu crucial dans les prochaines années, et les différentes aides qui seront mises en place seront autant d’accélérateurs d’opportunités pour le secteur. 

Jean-Luc Mélenchon propose ainsi de construire 200 000 logements publics aux normes écologiques par an pendant cinq ans, et de lancer un plan de rénovation énergétique tout en luttant contre le logement indigne par le biais d’un « permis de louer ». Cet outil permettrait d’obliger la rénovation des « passoires thermiques » et de l'habitat indigne et insalubre.

Éric Zemmour affirme également vouloir « en finir avec les passoires thermiques » en investissant dans l’isolation des bâtiments résidentiels et tertiaires.

Très engagé sur la question de la rénovation énergétique, Yannick Jadot prévoit d’investir 10 milliards d'euros par an pour la rénovation des logements et bâtiments, avec un reste à charge zéro sur la rénovation thermique pour les ménages modestes. Les entreprises et les administrations auront également l'obligation d’atteindre une baisse de leur consommation finale d’énergie de 50 % en 2030.

Dans la même veine, Fabien Roussel souhaite rénover 500 000 logements à travers une loi obligeant à la « rénovation énergétique des logements d’ici à 2040 » et à la « rénovation globale des passoires thermiques d’ici à 2030, sans reste à charge pour les plus modestes, en y consacrant 10 milliards d’euros par an ». 

Anne Hidalgo préconise quant à elle de mettre en place une « prime climat » qui inciterait à la rénovation énergétique des bâtiments et permettrait « la rénovation complète » de 760 000 logements privés par an, soit 22 millions de logements d’ici à 2050.

Marine Le Pen propose pour sa part la création d’un produit d’épargne « Logement vert », pour financer la rénovation lors d'un achat.

Enfin, Emmanuel Macron mise notamment sur la poursuite du déploiement de « MaPrimeRénov’ », qui a déjà permis de financer 650 000 chantiers de rénovation énergétique de logements.

 

Une réorganisation des travaux publics

 

Les candidats se sont également exprimés devant les entrepreneurs des travaux publics et ont notamment abordé le sujet de la décarbonation des infrastructures.

Anne Hidalgo souhaite mettre fin au système d’appel à projets et se reposer sur les régions, « dont les présidents sont les vrais ministres de la construction », afin de remettre en marche la construction et tendre vers une société décarbonée. 

Marine Le Pen est pour le lancement d’un plan d’investissement pour les infrastructures à travers « la création d’un fonds souverain abondé par les Français, qui deviendront actionnaires de la Maison France ».

Pour Valérie Pécresse, « un grand plan d’infrastructures est nécessaire pour désenclaver les territoires ». Elle souhaite « un choc de simplification : diviser par deux la durée de toutes les procédures, et créer des autorisations implicites ». 

Le Président Emmanuel Macron met en avant le bilan de son quinquennat en précisant que « près de 37,5 milliards d’euros ont été engagés dans les infrastructures ».

 

Faciliter l'accession à la propriété 

 

De nouvelles aides ou incitations à l’achat de biens immobiliers pourraient conduire à une augmentation de la demande de logements. 

Anne Hidalgo veut ainsi « lutter contre la spéculation et favoriser l’accession à la propriété » grâce à « la création de foncières publiques associant la Caisse des Dépôts dans tous les territoires ».

Yannick Jadot souhaite que toutes les familles puissent avoir accès à un crédit bancaire pour accéder à la propriété tout en évitant le surendettement.

Marine Le Pen propose d'accorder aux couples de moins de 30 ans, et dont au moins l’un des deux membres est Français, un prêt public à taux zéro sur dix ans – 100 000 euros au maximum – pour compléter chaque prêt immobilier.

Valérie Pécresse veut, de son côté, étendre le bénéfice du prêt à taux zéro à toute la France pour favoriser les achats dans des zones rurales ou des villes moyennes.

Enfin, Éric Zemmour compte supprimer les frais de notaire dans le cadre de l’acquisition d’une résidence principale pour les primo-accédants jusqu’à une valeur de 250 000 euros, et leur permettre de déduire les intérêts d’emprunt de l’impôt sur le revenu, à hauteur de 50 % pendant 5 ans.

 

Elsa Bourdot
 

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