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Label RE2020 : où en est-on ?

Publié le 05 avril 2022

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Née en 2021, l’idée d’un label RE2020 devrait se concrétiser dès janvier 2023, confirmaient ce mardi le Plan Bâtiment Durable, l’Alliance HQE-GBC et Effinergie. Les organisations s’accordent à dire que l’étiquette complémentaire doit creuser, voire anticiper, d’autres sujets de la construction neuve (qualité de l’air, biodiversité, économie circulaire…). À cela s’ajoutent les enjeux de créer derrière une gouvernance impliquant toute la construction durable, mais aussi un référentiel déclinable à chaque échelle territoriale.
Label RE2020 : où en est-on ? - Batiweb

Lancé courant 2021, le futur label qui complétera l’actuelle Réglementation Environnementale 2020 (RE2020), tend à donner « plus de rigueur, plus de largeur, plus de vitesse et plus de sens » à la réglementation. Tels sont les termes employés par Philippe Pelletier, président du Plan Bâtiment Durable, dans une interview accordée à Batiweb en mai dernier. L'intéressé en a dit davantage sur l’évolution du dispositif ce mardi 5 avril, à l'occasion du salon BIM World - Solutions bas-Carbone - Rencontres des jumeaux numériques.

D’autres thèmes à anticiper

 

« La réglementation environnementale, vous l’avez compris, axe son action de transformation de nos bâtiments sur quatre sujets : le sujet l’énergie – en prolongeant la RT2012 -, le sujet essentiel du poids carbone du bâtiment au cours de son cycle de vie, le thème de la qualité des logements pour assurer aux habitants un confort d’été, et un petit pied modeste du côté de la qualité de l’air, en demandant que les systèmes de ventilation fassent l’objet d’un contrôle particulier », nous rappelle Philippe Pelletier.

« Quand on regarde ça, on se dit que c’est beaucoup. On se dit que la démarche bas carbone portée par la RE est une grande marche, même si tout le monde est assez d’accord pour dire que se saisir du sujet carbone à travers le bâtiment, c’est une nécessité, c’est presque une évidence, et c’est le bon moment. On se dit néanmoins, qu’on n’a pas, à travers cette RE, englobé l’ensemble des sujets environnementaux qui méritent d’être actionnés », abonde-t-il. 

Parmi les thématiques « ouvrant le champ des possibles » : la qualité de l’air, l’eau dans le bâtiment, mettre le bâtiment en lien avec les réseaux et son environnement, l’économie circulaire, la biodiversité… Autre angle d’attaque label : « Il y a des gens, des acteurs, qui déjà réfléchissent au-delà de la RE, qui pensent que la marche la RE, la courbe d’apprentissage qui s’organise par paliers de 3 ans (2022, 2025, 2028, 2031), elle est modeste. Ils ont envie d’aller plus vite, mais il faudra leur permettre de se retrouver sous le label s’ils veulent l’anticiper », ajoute Philippe Pelletier.

Un langage commun à développer

 

La nouvelle étiquette RE2020 devrait être appliquée dès janvier 2023, en même temps que la REP bâtiment. Du temps donc pour déployer les travaux préparatoires, mobiliser la filière impliquée dans le bâtiment et le quartier durable. 

Si le label RE2020 doit rester un « label d’État », il convient qu’il soit conçu par l’ensemble de ces professionnels, unis dans ce que Marie Gracia, appelle « un groupement d’intérêt écologique » (GIE).

L'objectif est « soit de préfigurer des réglementations et d’inspirer les règles de demain, soit de pousser les acteurs à aller toujours plus loin », développe la présidente d’Effinergie. 

Une concertation doit donc se mettre en place, afin d'aboutir à un « référentiel commun », avec « une démarche commune, et ainsi préparer la suite après la RE2020, qui est une marche conséquente pour un certain nombre d’acteurs, mais qui n’est pas la dernière marche du chemin qu’on doit tracer pour des bâtiments plus vertueux », poursuit-elle. 

Une trajectoire déjà validée par l’administration mais aussi le Plan Bâtiment Durable, Effinergie, l’Alliance HQE, et d'autres organisations composant la gouvernance du prochain label RE2020. Et les rangs de ce GIE tendent à s’élargir pour donner naissance à ce vocabulaire commun.

Des spécificités territoriales à prendre en compte

 

« Quand l’idée de ce label qui accompagne la RE2020 est arrivée, nos différentes organisations se sont dit « Mais on a tous des spécificités ». Et si on devait les fusionner en un seul label existant, on arriverait peut-être à faire une harmonisation qui ne serait pas déplaisante pour un certain nombre de gens dans les territoires. Parce que dans les territoires, on voit bien la pression environnementale qui s’applique, et on voit bien comment la commande politique, aujourd’hui, a envie de se verdir », complète Marjolaine Meynier-Millefert, députée de l’Isère et présidente de l’Alliance HQE – GBC.

Or, cette harmonisation n’est pas une mince affaire, plus « un jeu des sept familles » décrit la députée. Pour le label, d’un territoire à un autre, les acteurs concernés se mettent ainsi à vouloir « non seulement le carbone, mais en plus l’énergie, mais en plus la biodiversité (…)  Et tout ça s’ajoute et s’ajoute, et à la fin c’est pas toujours simple de faire ces empilements, y compris en termes de coût. Il y a une demande des territoires très forte qui est d’aller plus loin, il y a des innovations qui sont faites dans les territoires, et en même temps on sait qu’on n’a pas défriché les sujets, qu’il y en aura d’autres, qui vont naître et arriver », détaille-t-elle.

L’enjeu donc est de créer un label sans « écraser » les capacités de chacun des territoires. Le GIE s’engage dans ce sens pour « articuler » tous ces besoins et compétences. Une base qui pourra se décliner en des enjeux adaptés à chaque recoin de la France, comme la biodiversité qui s’empare des zones maritimes sur le littoral ou des zones forestières dans l’est de la France par exemple.

De quoi donner naissance à une diversité de compétences, servant à son échelle les enjeux de l’actuelle réglementation et celle qui la remplacera.

 

Virginie Kroun
Photo de Une : Virginie Kroun
 

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