Les organismes professionnels des secteurs du logement et de la construction ne sont pas les seuls à s’inquiéter de la politique en la matière annoncée par Jacques Mézard il y a peu. En effet, la maire de Paris Anne Hidalgo a elle aussi tenu à alerter le gouvernement sur les conséquences désastreuses des différentes mesures présentées, et tout particulièrement celles qui concernent le parc social.
Le 20 septembre dernier, Jacques Mézard, ministre de la Cohésion des territoires, et Julien Denormandie, secrétaire d’État, présentaient la
Stratégie logement du gouvernement. Cette dernière prévoyait notamment la construction de nouveaux logements sociaux et intermédiaires, à raison de 40 000 unités par an.
Un objectif qui semble depuis un peu trop ambitieux, au vu du budget qui a été accordé à la thématique du logement dans le cadre du
Projet de loi de finances 2018. Jacques Mézard avait néanmoins assuré que cette somme permettrait bel et bien «
de produire 40 000 logements très sociaux ‘’PLAI adaptés’’ ».
La maire de Paris monte au créneau
Insuffisant pour convaincre Anne Hidalgo ! Cette dernière a en effet pointé «
un certain nombre de mesures » inquiétantes, qui «
visent par exemple à pousser les classes moyennes habitant le parc social à le quitter sous couvert de surloyers dès le premier euro de dépassement ».
«
C’est très inquiétant », commente la maire de Paris. «
Nous sommes sur un marché tendu. Si nous voulons garder des classes moyennes et des catégories populaires, cela passe aussi par la production de logement social, de logement intermédiaire ».
Selon elle, la
réforme des APL pour les locataires du parc HLM serait également préjudiciable pour les acteurs du logement social. Anne Hidalgo estime en effet que ces derniers «
ne pourraient plus réinvestir des parties de leurs recettes dans la transition énergétique, la rénovation de ce parc social ».
«
Nous avons de très beaux immeubles en brique le long du périphérique, ce sont des bâtiments des années 1930, 1940, etc., ils sont magnifiques de l’extérieur mais il y a des problèmes d’isolation, d’infiltrations », ajoute-t-elle.
«
Je suis ouverte au dialogue, j’espère un accord étant donné que nous sommes en zone tendue », conclut la maire de Paris, qui propose la mise en place d’une «
contractualisation » entre la Ville et le gouvernement sur le logement social.
F.C (avec AFP)
Photo de Une : @Anne_Hidalgo (Twitter)