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Travail illégal sur les JO de Paris 2024 : 4 majors du BTP assignés en justice

Publié le 20 juin 2023

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Dix anciens ouvriers sans papiers ont annoncé ce mardi avoir assigné aux prud’hommes quatre majors du BTP (Vinci, Eiffage, GCC, et Spie Batignolles) et huit sous-traitants, pour les avoir fait travailler sans contrat de travail, ni fiche de paie sur des chantiers des Jeux Olympiques de Paris 2024.
Travail illégal sur les JO de Paris 2024 : 4 majors du BTP assignés en justice - Batiweb

Grand Paris Express, Jeux Olympiques de Paris 2024…. Les accidents sur ces chantiers d’ampleur sont de plus en plus médiatisés.

 

Des chantiers entachés par des accidents…

 

En décembre dernier, la Direction régionale de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités (DREET) d'Île-de-France recensait 87 accidents – dont 11 graves, mais aucun mortel – sur les chantiers des JO de Paris 2024.

Côté Grand Paris Express, un dernier bilan fait état de cinq décès. Dans ce contexte, la Société du Grand Paris avait prévu une journée de prévention le 10 mai dernier, occasionnant l’arrêt de 140 chantiers.

Outre ces accidents et la question de la prévention, le travail illégal est également un sujet épineux, alors que la tentation est parfois grande d’employer des ouvriers sans papiers dans un contexte de pénurie de main d'oeuvre.

 

… et par des cas de travail illégal

 

Il y a un an, la CGT signalait à l’inspection du travail la présence d’ouvriers sans papiers sur un chantier des JO, et le parquet de Bobigny ouvrait dans la foulée une enquête pour des soupçons de travail illégal sur le Village des Athlètes.

Ce mardi, dix ouvriers sans papiers ayant travaillé sur des chantiers des JO de Paris 2024 ont assigné aux prud’hommes quatre majors du BTP (Vinci, Eiffage, GCC, et Spie Batignolles) et huit sous-traitants. Ils reprochent à ces donneurs d’ordre et employeurs de les avoir fait travailler sans contrat de travail, sans fiche de paie, ni congés ou heures supplémentaires, n’hésitant pas à comparer leurs conditions de travail à celles sur le chantier de la Coupe du monde de Football au Qatar.

« On nous avait promis des chantiers des JO exemplaires », rappelle Richard Bloch, de la CGT. « Finalement c'est pire qu'ailleurs, car il y a un impératif politique : il faut que les chantiers soient livrés en temps et en heure. Donc les sociétés mettent en œuvre tous les moyens légaux ou illégaux pour livrer dans les temps ».

Dans un dossier déposé le 31 mars, les dix travailleurs aujourd’hui régularisés réclament notamment le versement des « arriérés » de salaires impayés, la reconnaissance d'un « licenciement sans cause réelle et sérieuse », et que soit engagée « la responsabilité des maîtres d'œuvre » dans le recours à ce travail irrégulier.

« Ce qui coûte le plus cher aux géants du BTP, ce n'est pas de payer ces salaires, c'est leur image de marque écornée », a estimé Richard Bloch.

Le conseil des prud’hommes de Bobigny précise qu'un bureau de jugement est prévu le 12 octobre pour ces dix dossiers.

 

Claire Lemonnier
Photo de une : Adobe Stock

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