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Le Conseil européen de l'énergie entérine l'accord des énergies renouvelables

Publié le 20 juin 2023

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Après un compromis trouvé vendredi 16 juin, l'Union européenne a confirmé l’entérinement de la loi sur les énergies renouvelables européenne. Le texte est le fruit de nombreux compromis, notamment la reconnaissance du nucléaire
qui a été actée.
Le Conseil européen de l'énergie entérine l'accord des énergies renouvelables - Batiweb

Le secrétaire d’Etat chargé de la Mer, Hervé Berville, a annoncé des appels d’offre pour déployer 10 GW d'éoliens en mer d’ici 2025. D’autant que les énergies marines, portées par l'éolien en mer, ont fourni en 2022 plus de 7 500 emplois - équivalent temps plein - en France, grâce à notamment à la construction de parcs, selon un bilan de la filière avec l'Observatoire des énergies marines. Le déploiement de l’éolien, en mer comme terrestre, n’est cependant pas sans défis, avec des perspectives sont tiraillées entre transition énergétique et acceptabilité du grand public. 

Ce qui est le moins cas de la géothermie, entre le Royaume-Uni qui démarre Eden Geothermal, un premier projet d’exploitation depuis 1986 pour alimenter les parcs de serres géantes, et le constructeur automobile français Stellantis qui a annoncé le mois dernier le développement de l'énergie géothermique renouvelable pour alimenter son usine de Mulhouse.

Telles sont les actualités de ce lundi 19 juin étaient, placées sous le signe des énergies renouvelables (EnR). Mais la plus grande demeure l’entérinement de la loi sur les énergies renouvelables européenne, texte-clef du plan climat de l’UE. Pour rappel, cet accord diplomatique, négocié dans le cadre du Coreper - instance regroupant les ambassadeurs de l'UE à Bruxelles - confirme l’ « objectif de 42,5% d'énergies renouvelables » dans la consommation énergétique de l'Europe d'ici 2030. 

Des compromis sur la reconnaissance du nucléaire

 

Les eurodéputés et la présidence suédoise de l’UE - qui négociait au nom des États-membres - s’étaient déjà accordés sur cet objectif. Mais le feu vert formel des États et du Parlement européen est encore en attente. 

Une réunion entre ambassadeurs de l’Union européenne ce vendredi 16 juin avaient déjà été la première étape d'adoption du texte, qui « correspond aux attentes » de Paris, avait commenté le lendemain lors d’une déclaration presse Agnès Pannier-Runacher, ministre de la de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher. 

Attentes portant notamment sur « la reconnaissance du nucléaire » dans l'atteinte des objectifs de décarbonation de l'Europe, alors que le plan de la France mise en partie sur cette énergie. Toutefois, cette mesure provoquait des divergences, notamment sur l’idée de reconnaître le nucléaire comme moyen de production d'hydrogène décarboné. À tel point qu’une alliance nucléaire a été formée par la France et réunit une quinzaine d'Etats, face à l’Allemagne et autres pays détracteurs de l’atome. 

Le Conseil européen de l’énergie réuni à Luxembourg ce lundi 19 juin a confirmé un autre compromis des 27, qui prévoit une exemption chère à Paris. Celle-ci porte à 42 % le seuil d'hydrogène renouvelable dans l'hydrogène utilisé par l'industrie, qui devra être atteint d’ici 2030. Le gouvernement français trouvait ce seuil inapplicable, car sa production d'ammoniac (matière première des engrais azotés) dépend beaucoup d’hydrogène à partir de reformage à la vapeur de gaz naturel. 

Le texte fait donc preuve de plus de flexibilité  envers les pays disposant d’un parc nucléaire et capables de produire de l’hydrogène décarbonée. Ce qui permet d’abaisser la cible d’hydrogène renouvelable, « à condition que la part d'hydrogène produit à partir d'énergies fossiles ne dépasse pas 23 % de leur consommation », lit-on dans une dépêche AFP. Les usines d'ammoniac utilisant de l'hydrogène produit par vaporeformage et ayant investi dans la réduction d’émissions de CO2 seront, sous certaines conditions, exclues de ce calcul. 

Un accord « pas très joli, mais supportable » 

 

Bruxelles promet également de tenir compte des investissements de modernisation des usines d'ammoniac. « Cela servira concrètement à les accompagner dans leur processus de décarbonation » en « sécurisant »  la production d'engrais, développe le cabinet d’Agnès Pannier-Runacher. Selon une déclaration politique consultée par l’AFP, la Commission européenne « reconnaît que d'autres sources d'énergies non-fossiles que les renouvelables contribueront à atteindre la neutralité climatique » visée en 2050.

Une victoire donc pour le gouvernement français. La reconnaissance « extrêmement forte » du nucléaire pourra « être opposable » dans des négociations sur d'autres textes, souligne Paris. Le secrétaire d'État allemand Sven Giegold (Verts) pointe du doigt un accord « pas très joli, mais supportable ». Pour la ministre belge Tinne Van der Straeten, cet « accord global » permet de valider « des objectifs très ambitieux » en termes d’EnR.

Reste encore une prochaine réunion ministérielle, par laquelle les Vingt-Sept entérineront cet accord, suivi d’un examen du texte fin juin en commission parlementaire, avant feu vert final des eurodéputés en plénière en septembre.

Les EnR poursuivent donc leur progression, après le lancement des sept groupes de travail du projet de loi énergie-climat en France.

Virginie Kroun (avec AFP)
Photo de Une : Adobe Stock

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