Le périurbain, espace stratégique de transformation écologique selon un rapport
Publié le 04 décembre 2025, mis à jour le 05 décembre 2025 à 9h50, par Virginie Kroun

30 % de la population française. C’est ce que représentent les espaces périurbains, d’après le rapport « Vive le périurbain ! Pour des campagnes urbaines au cœur des transitions territoriales » de Terra Nova, diffusé le 3 décembre.
Son auteur les considère comme des territoires stratégiques pour la transition écologique. Président de l'école urbaine de Sciences Po, Jean-Marc Offner plaide pour en faire « un laboratoire de transformation ».
Pour l’urbaniste, il est « temps de reconnaître ces territoires choisis par leurs habitants comme des espaces stratégiques de transformation sociale, écologique et démocratique. »
Des zones caricaturées
Mêlant ville et campagne, zones pavillonnaires et agricoles, familles modestes et cadres télétravailleurs, ces zones ont particulièrement progressé de 1968 à 2011, à hauteur de +63 %.
« Si les espaces périurbains se sont développés dans les quatre dernières décennies de manière plus dynamique que les villes-centres, les banlieues et les espaces ruraux, c’est qu’ils répondent à une série d’aspirations spécifiques : la demande d’espace, une mobilité autonome, la proximité de la nature, une sociabilité maîtrisée et des services urbains de la grande ville accessibles », lit-on dans le rapport.
Mais pour certains, le périurbain est caricaturé. Qualifié de « France moche », il représente « un échec des politiques d’urbanisme, un péril pour l’environnement et un refus du vivre-ensemble propice à des comportements sociaux et électoraux de rejet », est-il également souligné.
Un impact écologique à contrebalancer
Autre critique : son impact écologique, entre dépendance à la voiture et habitat énergivore. « Isoler un pavillon vieillissant, changer de chaudière et de voiture a un coût, souvent élevé, même pour des ménages des classes moyennes. Et la remise en cause, parfois condescendante, d’un mode de vie le plus souvent choisi est propice à bien des malentendus sociologiques et politiques », contre M. Offner.
D’où l’intérêt, selon l’urbaniste, de verdir ses zones à travers diverses solutions, comme la densification douce, les mobilités alternatives, la requalification des zones d'activité, la relocalisation des services ainsi que la sobriété foncière.
Des leviers que le rapport encourage l’État et les collectivités à activer. Notamment par la structuration des « COP des sols vivants » à l’échelle régionale, afin de planifier l’usage du foncier. Il convient aussi pour son auteur de développer la multimodalité sur les routes départementales. La création d’agendas périurbains pour anticiper les mutations, mais aussi d’un « 1 % périurbain » dans les budgets métropolitains pour financer des projets expérimentaux.
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Par Virginie Kroun














