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Loos dit au revoir à sa tour Kennedy... et bonjour à un nouveau chantier urbain

Publié le 21 juillet 2025

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La tour Kennedy, à Loos (Nord), a été foudroyée le 20 juillet. Un effondrement qui laissera place à une vaste transformation urbaine. 380 logements neufs seront construits, tandis que 188 habitats seront réhabilités.
©Ville de Loos
©Ville de Loos

Surplombant la métropole lilloise depuis 95 mètres de hauteur, la tour Kennedy à Loos a été foudroyée le 20 juillet à 11h30. 10 niveaux d’explosifs ont été nécessaires pour l'effondrement contrôlé de cet immeuble de 28 étages et 220 logements.

Cette construction HLM, pensée par l’architecte brutaliste Jean-Pierre Secq, a accueilli 4 000 familles depuis 1968.

« On n'aura plus de repère »

 

Le foudroyage a été précédé par différentes étapes : curage, désamiantage, affaiblissements structurels et pose de charges explosives. Le tout sur plusieurs mois de préparation.

L'objectif de cette technique : assurer « un effondrement vertical, sécurisé, concentré sur quelques secondes, limitant les nuisances pour les riverains et l’environnement », lit-on dans un communiqué conjoint de la ville de Loos, de la métropole européenne de Lille, la société publique locale (SPL) Eurallille ainsi que Partenord Habitat, bailleur social en charge de ce géant de béton.

1 500 habitants ont été évacués le jour du foudroyage. L’opération s’est conclue dans un nuage de poussière.

« C'est le symbole d'une époque révolue qui disparaît », a commenté solennellement, en amont de la démolition, Éric Cojon, directeur général de Partenord Habitat.

« À Paris, ils ont la tour Eiffel, nous on a la Tour Kennedy. On la voyait de partout, donc on n'aura plus de repère », confie à l’AFP Ludovic Mortelec, un habitant du quartier.

Des problèmes de confort thermique et d’accessibilité

 

« La tour Kennedy a mal vieilli. C'était un ensemble de logements apportant tout le confort qu'on pouvait attendre à l'aube des Trente Glorieuses », a déclaré sa maire, Anne Voituriez, qui déplore une mauvaise isolation phonique et thermique.

Réhabilité en 1995, l’ensemble immobilier a pourtant montré des signes de désertion. « Quand nous avons commencé le relogement des habitants en 2020, 70 logements étaient vacants », précise l’élue.

La tour ne répondait plus aux normes d’accessibilité. Les ascenseurs s'arrêtaient à mi-étage et avaient des charges d’exploitation très lourdes.

Le foudroyage ouvre donc un nouveau chapitre pour le quartier des Oliveaux, où a été érigée l’ancienne copropriété.

Tout un quartier repensé

 

Le projet de transformation des Oliveaux remonte à 2015. Il vise 380 logements neufs, de type Passivhaus, dont sur l’ancien site Salengro. 188 habitats seront réhabilités afin d’aboutir à 55 % de logements sociaux, contre 88 % en 2015 dans ce quartier d’intérêt national. Les habitats détruits seront répartis de part et d’autre de la métropole.
 
« Le nouveau quartier s’articulera autour d’une centralité repensée, avec des commerces de proximité, des services de santé, une maison de l’emploi et des équipements publics. Une Cité des Enfants et des Parents rassemblera crèche, halte-garderie, PMI et relais Petite Enfance, pour accompagner les familles au quotidien », décrivent les acteurs du chantier.
 
Un mail paysager sera créé et comprendra des voies piétonnes et cyclables, comme des aires des jeux, de détente voire un verger urbain. Sans compter la Liaison Intercommunale Nord-Ouest (LINO), dans le but de désenclaver Les Oliveaux et mieux connecter le quartier au centre-ville de Loos et aux communes voisines. Ce réaménagement bénéficiera à entre 7 000 et 8 000 habitants.
 
170 millions d'euros, dont 8,9 millions pour la démolition de la tour, seront au total investis dans la transformation du quartier. Des financements portés par la MEL, dans le cadre Nouveau Programme de Renouvellement Urbain (NPRU).

 

1 % des matériaux réemployés

 

Le foudroyage a généré environ 19 000 tonnes de gravats, évacuées dès le lundi 21 juillet. Le déblaiement durera deux mois. Ce qui soulève un autre volet de cette destruction : le réemploi des matières, appuyé par Partenord Habitat.
 
Un diagnostic a permis de réutiliser 140 tonnes d’éléments (1 % des matériaux du bâtiment). « Le béton sera recyclé à 90 % en sous-couche de voirie ou de remblais routiers. L’entreprise Cardem, en partenariat avec la plateforme Le Parpaing (association Zerm), a mené une vaste opération de dépose sélective », est-il indiqué dans le communiqué du projet.

Des marches en terrazzo seront requalifiées pour les bâtiments Musset et Saint-Exupéry à Loos. Les carreaux de façades de la tour Kennedy revêtiront le bâtiment Pollet à Roubaix, tandis que des bordures de granit intégreront la Villa Cavrois à Croix.
 
Sans compter le reconditionnement de caméras de vidéosurveillance « pour de futurs équipements publics ».

Par Virginie Kroun

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