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Attractivité des métiers du bâtiment : plus de fluidité nécessaire entre les formations

Publié le 20 octobre 2023

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Pourquoi le secteur du bâtiment souffre-t-il d’un déficit d’attractivité en France ? Comment redonner envie aux étudiants de se lancer dans ce type de métiers ? Il faudrait notamment plus de fluidité entre voie professionnalisante et voie universitaire, à en croire le système éducatif suisse.
Attractivité des métiers du bâtiment : plus de fluidité nécessaire entre les formations - Batiweb

« Pourquoi l’approche territoriale des besoins en compétences est indispensable pour répondre aux enjeux de la rénovation énergétique ? », telle était la question posée lors d’une conférence qui s’est tenue sur le salon Renodays.

Cette conférence était animée par Marjolaine Meynier-Millefert (députée de l’Isère), Gaëtan Cherix (directeur de la haute école d'ingénierie de Valais), Dominique Naert (directeur de mastère à l’École des Ponts ParisTech), et Franck Le Nuellec (directeur marketing du CCCA-BTP).

L’objectif principal de cet échange ? S’interroger sur les spécificités des systèmes éducatifs suisse et français, et voir en quoi l’apprentissage est perçu de manière très différente dans ces deux pays.

Premier constat : les voies professionnalisantes seraient davantage valorisées dans des pays comme l’Allemagne et la Suisse, tandis qu’elles seraient davantage perçues comme une voie « par défaut », voire d’échec, en France.

 

Redonner ses lettres de noblesse au secteur du bâtiment

 

Selon Franck Le Nuellec, ces a priori seraient notamment véhiculés par une image dégradée du secteur du bâtiment dans la tête des parents, ne souhaitant pas voir leurs enfants exercer des métiers parfois considérés comme trop physiques ou pénibles.

« La problématique qu’on a, c’est qu’on a besoin de continuer de faire la bascule de schémas de pensées qui sont encore assez verrouillés. Ce ne sont pas les lycées professionnels qui ont une mauvaise image, ce sont les parents qui vont avoir une vision obsolète », abonde Marjolaine Meynier-Millefert.

Le défi serait donc aujourd’hui de redonner ses lettres de noblesse au secteur du bâtiment, notamment pour pouvoir répondre aux objectifs de rénovation énergétique à horizon 2020, puis 2050.

 

Permettre plus de fluidité entre voie professionnalisante et voie universitaire

 

Pour changer les mentalités, et permettre plus de passerelles et de fluidité entre filière professionnalisante et filière universitaire, l’exemple suisse peut être un modèle.

Selon Gaëtan Cherix, directeur de la haute école d'ingénierie de Valais, le système éducatif suisse serait particulièrement flexible et « ouvert », permettant aux jeunes de choisir une première voie dès 15 ans, puis de « switcher » entre filière professionnalisante et universitaire :

« En Suisse, toutes les voies, même professionnalisantes, permettent d'aller jusqu'au bachelor ou master, donc ça c'est déjà un élément qui change beaucoup de choses dans le choix des jeunes et dans le choix des parents. À 15 ans, s'ils décident de partir par affinité dans les métiers du bâtiment, et bien ils ont accès à toute une série d'écoles, dont notamment la mienne dans l'ingénierie. Ils peuvent finir avec un master, et ils peuvent même en faire des passerelles pour switcher du système professionnalisant au système universitaire, ou dans l’autre sens », explique-t-il.

Pour Dominique Naert, tout peut encore évoluer en France, en témoigne ce premier pas avec la réforme de la formation professionnelle : 

« On a vu arriver le bachelor dans les IUT, donc on voit qu’il y a des choses qui évoluent. Depuis cette réforme il y a aussi la possibilité pour les CFA de déterminer territorialement de l'intérêt d'ouvrir une formation ou de fermer une formation pour répondre aux besoins des territoires », rappelle le directeur du mastère spécialisé « Executive Immobilier et Bâtiments Durables » à l’École des Ponts ParisTech.

 

Claire Lemonnier
Photo de une : C.L.

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