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(Diaporama) Directive Ecodesign : le défi de la rénovation des conduits de chaudières

Publié le 29 juin 2015

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A partir de septembre 2015, la directive européenne Ecodesign fixera de nouvelles normes pour les équipements de chauffage et de production d'eau chaude sanitaire. De fait, les chaudières à gaz classiques de type atmosphérique ne seront plus commercialisées. A leur place, les chaudières à condensation, conforme à la réglementation, devraient gagner du terrain. A condition de pouvoir adapter les anciens conduits de fumée, dans le cadre de rénovations.
(Diaporama) Directive Ecodesign : le défi de la rénovation des conduits de chaudières - Batiweb

En application de la directive Ecodesign, qui entrera en application le 26 septembre prochain, tous les nouveaux modèles de chaudières de moins de 70 kW devront atteindre un rendement saisonnier supérieur à 86 %.

Sauf cas particulier des chaudières de type B1, les chaudières à condensation - dont le rendement respecte l'exigence de rendement défini par la directive – devraient donc envahir le marché, au détriment des chaudières basse température qui ne répondent pas pour l'instant à l'exigence d'émission d'oxydes d'azote, prévue elle en septembre 2018.

En France, ce marché des chaudières domestique se monte à 324 242 unités, répartis entre les chaudières gaz murales, les chaudières gaz au sol et les chaudières au fioul.

Pour la première fois en 2013, les chaudières domestiques (gaz et fioul) vendues en France étaient majoritairement à condensation. « Malgré un marché tendu en 2014 tendu, la condensation a progressé de 7 % en France », explique Vianney Bucher, responsable des ventes OEM de Poujoulat. Le mouvement s’est même poursuivi au 1er trimestre 2015, où la condensation a progressé de + 8,9 %, tandis que les chaudières classiques étaient à - 7,5% (source : Uniclima, fin septembre 2014).

« La ligne à suivre est donc toute tracée, et ce mouvement va s'accélérer dans les années à venir », assure Vianney Bucher. « Dès 2016, la directive Ecodesign impactera notre marché car les rénovations seront systématiquement et obligatoirement réalisés avec des chaudières à condensation », renchérit Frédéric Coirier, président du directoire Poujoulat.

Les freins à la pose d'une chaudière à condensation

Seul ombre au tableau, le parc français est majoritairement constitué de bâtiments post années 1980, peu performants, essentiellement des logements sociaux.

« Auparavant, poser une chaudière à condensation dans l'ancien, notamment dans le collectif était difficile. Le principal frein était l'évacuation des fumées. Comme nous sommes face à une grande variété de type de constructions avec des modes de chauffages et de ventilation différents, cela rend l'adaptation aux normes plus complexe. La réglementation RT 2012 s'ajoutant en effet à la directive éco-design », précise Frédéric Coirier.

Le problème se pose tout particulièrement lorsque les chaudières individuelles d’un immeuble sont raccordées à un conduit collectif : dans ce cas, le remplacement d’une seule chaudière implique l’adaptation du conduit et le changement de toutes les autres.

C'est pourquoi, à partir de 2008, le groupe Poujoulat s'est associé au CERIC et au CRIGEN , laboratoire d'essai du groupe Engie (ex-GDF Suez) dans le cadre du projet NOHEE pour proposer de « Nouvelles Offres de rénovation Haute Efficacité Energétique des logements collectifs avec chauffage individuel gaz ». Les solutions ont été testées sur des chantiers expérimentaux afin de valider les solutions ou de les faire évoluer.

« Notre travail en R&D a débuté bien avant, il y a une quinzaine d'années, pour proposer une solution complète, quel que soit le type d'évacuation. Mais grâce à ce projet, nous pouvons affirmer qu'il n'y a aujourd'hui plus de freins particuliers à l'intégration de condensation dans l'habitat collectif », se réjouit Frédéric Coirier.

Un bel avenir sur le marché de la rénovation

Sur la base des travaux, le groupe a développé 4 nouveaux produits : Airflux Rénovation, Rénoshunt, Combishunt et Réno VMC Gaz pour répondre à toutes les configurations, avec une économie d'énergie moyenne de 30 %. Elles ont fait l'objet de plusieurs dépôts de brevets et, au préalable à leur mise sur le marché, de demandes d'Avis techniques auprès du CSTB.

« Depuis cinq ans, nous avons déjà équipé 100 000 logements avec de nouvelles solutions. Et ce n'est que le début, nous estimons ce marché de la rénovation à plusieurs millions d'unités »
, explique Frédéric Coirier, président du directoire.

L'activité de chauffage collectif (toutes solutions confondues) représente à ce jour 30 % du chiffre d'affaires du groupe évalué en 2014 à 200 millions d'euros. Ce secteur « crucial », selon le président du directoire, devrait compter à l'avenir pour moitié du CA du groupe qui se développe sur trois activités principales : conduit, cheminée industrielle, combustible bois.

Découvrez dans le diaporama les 4 solutions proposées par Poujoulat...
 

Deux nouveaux outils sur le terrain

Poujoulat développe également à l'intention de ses clients et prescripteurs deux nouveaux outils pour faciliter la maintenance sur les chantiers.

Le CatCheck, un carnet de chaufferie numérique pour donner le moyen à l'installateur de répertorier et numériser toutes les infos liées au chantier. Grâce à un système de code sur la chaufferie, tout l'historique de la chaudière est accessible.

Le CatDraw, un logiciel de service pour réaliser des plans de montage et schémas en 3D, de toutes les installations en rénovation. Dédié pour l'instant à un usage interne pour le bureau d'études, il devrait être mis à disposition de l'ensemble de la filière (installateurs, société de maintenance) à partir du mois d'octobre.

Claire Thibault

« Trois grandes familles de conduits posaient problème », détaille Vianney Bucher, responsable des ventes OEM de Poujoulat. La première n'est autre que les conduits individuels en logements collectifs, qui concerne 1 million d'appartements.

Lorsque la chaudière participe à la ventilation, Poujoulat propose la solution Airflux Renovation (développé et commercialisé sur la période 2008-2010) qui évacue les produits de combustion tout en maintenant la ventilation haute dans le logement.

Le conduit flexible en polypropylène est introduit dans l’ancien conduit maçonné et maintenu par des brides de centrage. L’espace annulaire est alors utilisé pour évacuer l’air vicié. En logement collectif, le tubage est réalisé sur plusieurs niveaux. Deux cas de figures de raccordement sont possibles selon la configuration du chantier : conduit horizontal ou au plafond.

 Quand la chaudière ne participe pas à la ventilation, les conduits de fumée flexible simple paroi Flexcondens Pph complètent la gamme.

Les Shunt et les conduits Alsace sont des conduits de fumée maçonnés, fréquemment mis en en oeuvre dans les immeubles construits entre 1955 et 1970. « 600 000 logements sont concernés par ce type de conduit », estime Vianney Bucher, responsable des ventes OEM de Poujoulat.

Pour les adapter à la norme, Poujoulat propose un conduit concentrique collectif en inox 4/10 réalisé par tubage du conduit Shunt existant. « Le conduit est dimensionné pour raccorder jusqu'à 6 chaudières, cinq chaudières sur un collecteur standardisé 20x20, et la dernière sur l'extérieur, précise Vianney Bucher.

L’air comburant circule alors depuis l’extérieur dans l’espace annulaire résiduel. Le tubage permet de canaliser les fumées vers l’extérieur, en préservant le conduit de fumée existant des condensats auxquels il ne résisterait pas. La mise en oeuvre est réalisée essentiellement depuis la toiture, ce qui limite considérablement l’intervention dans les logements. « Ce type de raccordement peut se se faire en une journée », assure Vianney Bucher.

Lorsque la chaudière participe à la ventilation dans un conduit Shunt, la solution de rénovation s'appelle Combishun. Sa double fonction lui permet de raccorder jusqu’à 6 chaudières à condensation et de restituer la fonction ventilation de l’ancienne chaudière en réalisant une ventilation mécanique contrôlée.

« L'objectif est de rendre possible le changement des chaudières, sans altérer les différents usages, et tout en laissant le logement en conformité », déclare Vianney Bucher. A ce jour, 1 000 appartements ont déjà été traités avec cette solution.

750 000 logements en France disposent de conduits collectifs, qu'il faudra envisager de rénover. Poujoulat propose sa solution VMC Gaz collectif qui a reçu en 2013 une « Appréciation technique expérimentale ».

« Dans ce cas de figure, nous rajoutons un tuyau dans la gaine cuisine pour séparer les flux, ce qui nous permet de libérer de l'espace autour pour assurer la fonction de VMC. Le conduit concentrique vertical Réno VMC Gaz permet de restituer les fonctions initiales (fumées et VMC) en assurant un fonctionnement étanche et totalement sécurisé pour l’ensemble des appareils d’une installation »,  précise Vianney Bucher, responsable des ventes OEM de Poujoulat.

Le système assure l’évacuation des fumées par le conduit central, l’espace annulaire permettant d’extraire l’air vicié du logement. L’extracteur est placé en toiture-terrasse et la VMC est de type hygroréglable. L’air comburant est puisé à l’extérieur, depuis la façade. Le système ainsi réalisé est étanche, de type C8p (pour les chaudières équipées d’un clapet anti-retour sur le circuit de combustion).

« Pour plus d'esthétique, les parties visibles sont traitées avec de la peinture poudre, un système sous ATEx encore en phase expérimentation». Ce système permettrait de réaliser jusqu'à 30 % d'économies d'énergie. Deux chantiers test ont été réalisés en Île-de-France pour une centaine de logements et un troisième est en préparation pour une soixantaine de logements à Paris. Les résultats constitueront la base expérimentale utilisée pour l’obtention du DTA. La solution devrait être finalisé à l'automne prochain.

Les alvéoles techniques Gaz (ATG) raccordées sur gaine métallique spiralées fonctionnent en tirage naturel pour l'évacuation fumée. L'idée est d'y ajouter le conduit concentrique collectif 3CE P pour « Pression ».

« Il permet l’amenée d’air et l’évacuation des produits de combustion de « 2 à 20 chaudières gaz individuelles étanches (soit 1 à 3 chaudières par niveau) », explique Vianney Bucher, responsable des ventes OEM de Poujoulat. L’étanchéité du système, assurée par des joints à lèvres, permet l’évacuation des fumées en légère pression, ce qui réduit considérablement l’encombrement du conduit (plus de 50%).

Les conduits 3CE P MULTI de Cheminées Poujoulat sont réalisés en inox 316 pour l’intérieur et inox 304 pour l’extérieur. 3 000 logements ont été équipés de ce système, en neuf comme en rénovation sur un marché estimé à 50 000 logements.

« Globalement, nous avons traité tous les cas difficiles », résume Vianney Bucher. On s'est imposé un challenge et c'est une vraie chance pour nous de disposer d'un tel catalogue pour aborder l'éco-conception avec un esprit serein et des solutions capables de répondre et de faciliter tous les remplacements.

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