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Femmes dans le BTP : des métiers de plus en plus adaptés

Publié le 07 mars 2019

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« Milieu masculin », « nécessaire force physique », « forte pénibilité » etc. Laure Saillour, dirigeante-franchisée de l’agence Attila Le Mans, décrypte les idées reçues sur le BTP et rappelle que les femmes sont pourtant les bienvenues dans un secteur qui offre de nombreuses opportunités professionnelles à des postes très variés. Selon la FFB, les femmes ne représentent encore que 12,3% des effectifs dans le bâtiment.
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12,3%, c’est le pourcentage de femmes présentes dans le secteur du BTP en 2018 selon la Fédération Française du Bâtiment (FFB). Un chiffre encore dérisoire mais en augmentation par rapport « aux nombreuses décennies où les femmes étaient quasi-inexistantes », relativise Laure Saillour, dirigeante-franchisée de l’agence Attila Le Mans. Ce chiffre témoigne donc d’une féminisation progressive des effectifs du secteur du BTP, avec des femmes que l’on retrouve aujourd’hui principalement à des postes liés à la gestion et à l’administration.

De nombreuses opportunités professionnelles à saisir


Cette sous-représentation persistante des femmes dans le BTP peut s’expliquer par une méconnaissance des métiers du secteur. Laure Saillour rappelle que les postes à responsabilités sont pourtant nombreux et variés, et tout à fait ouverts aux femmes : « La pluralité des métiers laisse une place importante aux femmes désireuses d’évoluer dans le BTP. Il suffit de consulter les offres d’emplois pour constater que de nombreux postes d’ingénieurs et d’encadrement de chantiers sont à pourvoir. Cela va d’ailleurs dans le sens de la professionnalisation du métier. En effet, le niveau d’études profite aux femmes. Toujours selon la FFB, plus il est élevé, plus le nombre de femmes est important. C’est au sein des cadres que l’on en compte le plus ». Dans un contexte où le chômage reste un « véritable fléau de notre société et où les femmes sont en première ligne des temps partiels et des bas salaires, des opportunités professionnelles insoupçonnées existent et elles doivent les saisir », exhorte-t-elle.

Encore trop d’idées reçues


La dirigeante d’Attila Le Mans constate que le secteur du BTP est encore perçu comme majoritairement masculin : « Si l’on se rendait aujourd’hui dans un établissement scolaire et que l’on interrogeait les jeunes lycéennes sur leurs aspirations professionnelles, très peu d’entre elles songeraient à des métiers du bâtiment ou des travaux publics. La filière est vue, à juste titre, comme un milieu majoritairement masculin. De plus, la pénibilité supposée des travaux effectués sur les chantiers laisse à penser que la force physique est un prérequis obligatoire aux postes. Or, ce sont des idées reçues » déplore-t-elle.

Une pénibilité de plus en plus réduite grâce à la mécanisation


Les idées reçues sur la pénibilité des travaux liés au BTP apparaissent en effet également comme un frein important à l’arrivée des femmes dans le secteur. Laure Saillour rappelle que les conditions de travail sont pourtant sans cesse améliorées, notamment grâce aux évolutions logistiques et matérielles : « Si l’on revient aux idées préconçues concernant la force nécessaire à l’exercice d’un poste prétendu physique, il faut savoir qu’à présent les tâches sont de plus en plus mécanisées. Il est désormais plus facile d’adapter la manutention à l’employé(e). C’est en cela qu’il est important de communiquer sur les évolutions logistiques et matérielles du secteur ».

Revenant à la toiture, son secteur d’activité, la dirigeante d’Attila Le Mans, regrette que la filière soit aussi confidentielle et compte aussi peu de femmes : « Pourtant, de nombreuses places sont à prendre à tous les niveaux dans le domaine commercial, celui de la gestion et également sur le terrain. Et c’est bien là que les réticences sont les plus sévères. Les conditions de travail en extérieur, en hauteur et par temps difficiles ne sont pas, on peut le concevoir, à première vue, des attraits. Pourtant l’organisation du métier et sa sécurisation sont optimales. Comme dans la construction, en cas d’intempéries importantes les chantiers sont arrêtés. Les déplacements sur les toits sont très réglementés. Très peu d’accidents sont d’ailleurs répertoriés chaque année dans la profession ».

« De plus, les femmes qui évoluent dans le métier sont bien formées. Peu nombreuses et avec des méthodes de travail optimales, elles dynamisent les pratiques et les usages à bon escient. Comme dans beaucoup de secteurs, mais encore plus dans celui-ci, il faut savoir prendre sa place et aller au-delà des idées reçues. Il n’y a aucune raison pour qu’une femme ne réussisse pas dans le secteur de la toiture, il suffit juste de le vouloir et d’être performante », conclut-elle.

C.L

Photo de Une : ©Laure Saillour

 

 

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