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Le bricolage est resté le 1e marché de l'habitat en 2018

Publié le 17 avril 2019

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Le marché français du bricolage se porte plutôt bien. C’est le bilan qu’ont tiré, ce matin à Paris, la Fédération des magasins de bricolage et de l’aménagement de la maison (FMB) et l’organisation professionnelle des industriels du bricolage, du jardinage et de l’aménagement du logement (Inoha). Avec 26 milliards de chiffre d’affaires, le secteur semble se stabiliser : il a progressé de 0,4% en 2018.
Le bricolage est resté le 1e marché de l'habitat en 2018 - Batiweb

Juliette Lauzac est chargée d’études FMB et Inoha (ex Unibal). Elle présentait, ce matin, les chiffres annuels du marché français du bricolage, aux côtés de Mathieu Pivain, président de la Fédération des magasins de bricolage et de l’aménagement de la maison, et Jean-Eric Riche, président d’Inoha. « Le bricolage est le premier secteur du marché de l’habitat, devant les meubles, l’électroménager et le jardin, a-t-elle amorcé. Il y a eu de grandes années, avant la crise de 2008, depuis, il y a un tassement ».

 

Les GSB dominent toujours le secteur

 

Si, en effet le marché semble atteindre un « plafonnement » (le chiffre d’affaires oscille de 24,5 Mds en 2012 à 25,9 Mds d’euros en 2017), il a tout de même progressé de 0,4% en 2018, pour atteindre 26 milliards d’euros TTC, tous secteurs confondus. Quant au marché global de l’habitat, représenté par les meubles (10 Mds d’euros), l’univers jardin (9 Mds) et celui de l’électroménager (8 Mds), il a connu une baisse globale de 6,7% sur 2018. Au marché du meuble revient la plus forte baisse (-2,7%), devant l’électroménager (-0,4%). Le jardin, quant à lui, affiche un résultat égal à 2017.

Même si « on est arrivé à un statu quo en termes d’implantations de grandes surfaces de bricolage », c’est toujours elles qui dominent le marché avec 19 806 millions d’euros, soit 76% du marché tous secteurs confondus. Le négoce (pour les professionnels et les particuliers) pèse 3 907 millions d’euros (15% du marché), devant le e-commerce (4%), les magasins traditionnels (3%) et les grandes surfaces alimentaires (2%).

L’ancien à la rescousse du bricolage

 

La chargée d’étude Inoha a relevé un point positif : « les transactions immobilières dans l’ancien, qui se portent bien, sont un réservoir qui a permis d’alimenter nos magasins ». L’ancien offre en effet la possibilité d’aménager le logement à son goût, de retravailler la distribution des pièces et l’isolation par exemple. Au contraire de l’immobilier neuf qui offre « une réserve de travaux moins importante ».

L’ancien, justement, est un secteur qui semble pouvoir encore apporter du chiffre d’affaires au marché du bricolage. « Les logements français ont beaucoup de défauts en termes de confort thermique », explique Juliette Lauzac. Selon les chiffres 2013 de l’Insee, 17 millions de logements présentent au moins un de ces défauts : signe d’humidité sur certains murs, problème d’isolation thermique du toit ou des murs, infiltration d’eau et fenêtres laissant passer l’air anormalement. L’Etat, lui, estime à 7 millions le nombre de « passoires énergétiques », un leitmotiv pour les différentes aides disponibles à la rénovation énergétique des logements.

Le lien avec l’immobilier ancien ou présentant des défauts, s’illustre parfaitement par certains secteurs qui ont connu un essor particulier dans les grandes surfaces de bricolage (GSB) comme le chauffage (+2,3%), l’électricité (+2% pour les gaines et les câbles) ou la menuiserie intérieure, avec la modification de distribution des pièces (+5%). « Les gens privilégient les travaux plus utiles, au détriment des choses plus esthétiques », complète la chargée d’étude.

 

 

La décoration en berne

 

Les chiffres illustrent bien le choix que font les clients des grandes surfaces de bricolage, entre utilité et esthétique : le secteur de la décoration a baissé de -3,3% dans les GSB. Il s’agit de la plus forte baisse. Côté quincaillerie, le secteur affiche -0,7%, plombé par la chute de la quincaillerie décorative (-3%) et des rangements (-3% également), alors que la fixation (+1%) et la quincaillerie d’ameublement (+1%) ont augmenté.

Même constat dans le rayon peinture-droguerie-colles qui a chuté de 0,6%, en manque de vente de peintures et enduits intérieurs (-5%). « La peinture et les enduits tirent le secteur vers le bas. La peinture couleur est en baisse », explique Juliette Lauzac pour qui, là encore, le choix de l’utile prime sur celui de l’agréable. « Les clients peignent leurs murs en blanc, au moins dans un premier temps », ajoute-t-elle : c’est une étape qui arrive à la fin des travaux et le budget rénovation est déjà bien entamé.

 

Faire soi-même

 

Globalement, les clients des grandes surfaces de bricolage veulent du conseil technique pour mener à bien leurs travaux. Car de plus en plus de personnes se sont mises aux travaux lourds comme la plomberie ou la maçonnerie. Si le magasin résiste face au e-commerce, c’est parce qu’il permet de se fournir facilement et surtout, de trouver tous les renseignements techniques. « Le bricolage est anxiogène, décrypte Mathieu Pivain. Il nécessite beaucoup de conseils ». Cette tendance au « faire soi-même » se visualise avec des augmentations de produits plus « lourds » : +7% pour le matériel de chantier et la charpente-toiture, +6% pour l’assainissement, +1% pour l’isolation, +6% pour l’équipement de la personne… La vente de brouettes et remorques de chantier a augmentée de +14% en 2018 ! Un chiffre qui résume à lui seul que les Français n’ont pas peur de retrousser leurs manches.

 

Lise Chastang

Photo de Une : © L.C.

Graphiques : Inoha

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