Construction et matériaux : une filière qui « peine à reprendre son souffle »
Publié le 24 décembre 2025, mis à jour le 24 décembre 2025 à 12h06, par Raphaël Barrou

Avant même de savoir que le Parlement ne parviendrait pas à se mettre d'accord sur un budget avant la fin de l'année, l'Unicem a alerté sur la fragilité de la filière constructions et matériaux en 2026. Dans sa lettre de conjoncture de décembre, l’Union nationale des industries de carrières et matériaux de construction tire aussi un bilan provisoire de cette année.
« Un tel climat d’incertitude n’est pas sans conséquence sur le marché immobilier du neuf qui peine à reprendre son souffle et sur l’activité des travaux publics », affirme la fédération.
« Le redressement des matériaux, contrarié par ce contexte, ne sera pas assez ferme pour éviter un nouveau repli des volumes en 2025 tandis que le manque de lisibilité pour 2026 devrait encore peser sur l’activité des granulats et brider l’amélioration attendue dans le BPE. »
L'activité des granulats stagne, la baisse du BPE ralentit
Concernant les granulats, l'activité a reculé de 0,7 % sur le mois d'octobre, mais se redresse de 0,7 % sur les trois derniers mois connus, en grande partie grâce à août. Sur les dix premiers mois de 2025, l'activité stagne par rapport à la même période en 2024 (-0,3 %).
« La dynamique de redressement des granulats s’est donc singulièrement amortie depuis quelques mois, en lien avec le tassement observé du côté des travaux et investissements publics au cours de l’été », en conclut l'Unicem.

Côté BPE, la conjoncture s'améliore en octobre (+0,5 %) après un mois de septembre très compliqué (-3,8 %). Mais cette embellie ne masque pas la baisse de 3,4 % observée par rapport au même moment de l'année en 2024. Mais, selon l'Unicem, cette baisse, inférieure à celle des douze derniers mois (3,9 %), traduit « une meilleure orientation sur la période récente ».
Pour 2026, l'Unicem anticipe une hausse autour de 1 % du BPE, tandis que l’activité granulats reculerait de nouveau (-1 %).
Des permis et des mises en chantier en berne
Pourtant, ce léger mieux sur les matériaux semble se heurter à une confiance qui n'est pas au beau fixe chez les entreprises du bâtiment. Selon une étude menée par l'INSEE, le logement et le gros œuvre souffrent en particulier de l'instabilité, avec des carnets de commande qui se replient, « interrompant l’amélioration qui s’était amorcée depuis janvier 2025 ».
En revanche, selon une enquête menée par la Banque de France, la reprise pourrait notamment venir « de la maison individuelle », note l'Unicem. « Avec 66 000 maisons vendues en rythme annuel, l’activité marque un vrai rebond par rapport au point historiquement bas de 2024 mais reste encore 48 % en dessous de sa moyenne de longue période. »
Quant aux réservations dans le collectif, elles peinent à décoller et la baisse d'intensité des permis et des mises en chantier anticipée par l'Unicem pourrait compliquer la situation en 2026. « En l’absence de dispositif incitatif efficace du secteur locatif et social, la FFB s’attend à un retournement à la baisse des permis et à un rythme de croissance des mises en chantier divisé par deux », explique la fédération.
Enfin, côté TP, la FNTP s’attend pour 2026 à un repli d’activité de 3,2 % en raison notamment de l'approche des élections municipales.
Par Raphaël Barrou














