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Les ascenseurs, pilier essentiel de l’accessibilité

Publié le 30 juin 2019

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Pris en application de l’article 64 de la loi Elan, le décret n°2019-305 « ascenseurs & accessibilité » rend obligatoire l’installation d’ascenseurs dans les immeubles neufs de trois étages et plus. Le texte, qui entrera en vigueur le 1er octobre 2019, devrait largement bénéficier aux personnes à mobilité réduite. Alors que les ascenseurs ont le vent en poupe, la loi va-t-elle booster encore davantage l’activité ? Entretien avec Emmanuel Paris, Président de thyssenkrupp Ascenseurs, et Sébastien Busson, Directeur commercial.
Les ascenseurs, pilier essentiel de l’accessibilité - Batiweb

Pour thyssenkrupp Ascenseurs, que signifie la notion d’accessibilité ?

 

« Quand on traite du sujet accessibilité, on inscrit ce sujet dans un contexte un peu plus global de mobilité, et ce, pour diverses raisons », nous confie Sébastien Busson. « La première, c’est qu’on fabrique et on installe une palette de produits qui contribue à rendre accessible les bâtiments (…), des produits qui prennent tout leur sens quand on les inscrit dans une dimension de mobilité, notamment de mobilité urbaine ». Car si aujourd’hui, « on n’évolue pas nécessairement dans un contexte urbain », à l’horizon 2050, « 70% de la population va vivre dans des zones urbaines, donc c’est majoritairement dans les villes ».

 

 

Rendre accessibles les bâtiments, c’est aussi s’assurer du bon fonctionnement des équipements. « On associe des services qui rendent ces installations le plus disponibles possible justement pour garantir une mobilité fluide aux gens qui en ont besoin, qu’ils aient des problèmes de mobilité ou pas. Et ça, c’est tout l’enjeu ». Parmi les services proposés par thyssenkrupp Ascenseurs, la plateforme de maintenance prédictive MAX « qui permet de connecter nos installations au cloud de Microsoft, de définir des modèles prédictifs de ces installations, d’intervenir avant que la panne ne se produise ».

 

Emmanuel Paris ajoute : « On monitore chaque jour et chaque minute, chaque appareil pour être sûr qu’un handicapé ou qu’une personne avec de grosses valises ou une poussette, puisse passer partout d’une manière assez facile. C’est ça la mobilité urbaine, c’est finalement le service que l’on rend, c’est s’assurer que n’importe quelle personne puisse se mouvoir dans une gare, dans un bâtiment privé ou public… C’est avoir des solutions palliatives en direct et apporter des solutions à nos clients et usagers ».

 

Les ascenseurs ont le vent en poupe. Comment l’expliquer ?

 

La loi accessibilité et plus récemment, le décret « ascenseurs et accessibilité », semblent avoir « créé un contexte favorable. On est sur un marché en croissance, avec en France un peu plus de treize mille ascenseurs neufs par an. On s’inscrit totalement dans cette mouvance avec des produits qui répondent à ces besoins », dit Sébastien Busson précisant que la société fait évoluer ses gammes « en permanence pour les rendre compatibles avec la réglementation (présence de miroirs, barres d’appui, positionnement des boîtes à bouton, etc.) ». 

 

Si les ascensoristes voient leur activité augmenter, c’est peut-être aussi parce que la France souhaite rattraper son retard. Sébastien Busson évoque le fait que le marché français compte 560 000 ascenseurs, beaucoup moins que d’autres pays comme l’Espagne ou encore l’Italie. « On est un des pays d’Europe avec le moins d’ascenseurs par habitant ». Il cite aussi le vieillissement de la population et les multiples mesures en faveur des personnes en situation de handicap. « Le maintien à domicile prend de plus en plus de place », souligne ainsi Emmanuel Paris.

 

 

Autre fait, l’urbanisation de la société : « De plus en plus de gens habitent dans des ensembles urbains concentrés et denses qui nécessitent des constructions en hauteur. Et qui dit hauteur, dit ascenseurs pour rendre ces IGH accessibles ».

 

Mettre un bâtiment en conformité peut-être coûteux. Comment accompagner au mieux les acteurs à engager les travaux ?

 

« Il y a des bureaux d’études spécialisés dans les diagnostics d’accessibilité et qui sont faits à la demande des clients pour se mettre en conformité. Évidemment, ça créé sur le papier des besoins d’installation d’ascenseurs ou d’élévateurs par millier ou dizaine de milliers ». Bien sûr, chaque chantier est différent et présente « des contraintes techniques et/ou architecturales qui font qu’il y a énormément de dérogations, et de fait, énormément d’endroits qui ne pourront pas être rendus accessibles », explique Sébastien Busson.

 

Il faut parfois prévoir des coûts extrêmement élevés « parce qu’il faut créer des gaines vitrées à l’extérieur. Même si chez thyssenkrupp, on a une filiale spécialisée dans ce type de construction, on est sur des produits assez haut de gamme, et il y a des copropriétés qui ne peuvent pas forcément financer ce genre d’investissement ».

 

 

Si les travaux sont parfois coûteux et prennent du temps, Emmanuel Paris insiste sur la « valorisation du bien. Si on évoque un bâtiment haussmannien, les coûts pour le rendre accessible sont relativement conséquents. Mais par rapport à la valorisation du bien, il n’y a pas photo. On travaille aussi sur le gain, sur la valorisation du patrimoine ».

 

Il y a aussi les coûts post-installation, ceux qui peuvent peser sur les charges de copropriété…

 

« On propose des gammes d’ascenseurs qui répondent complètement aux besoins d’économies d’énergie », précise Sébastien Busson. Les ascenseurs hydrauliques proposés par thyssenkrupp sont notamment équipés « de systèmes de soft start qui permettent de consommer moins d’énergie à chaque démarrage de l’ascenseur, de diminuer l’ampérage du compteur électrique et donc la facture ». La société privilégie également les éclairages LED et installe automatiquement des systèmes de temporisation : « Quand l’ascenseur n’est pas utilisé, il se met en veille pour ne pas consommer d’énergie ». Grâce à des systèmes de stop and start, « il se coupe pour consommer encore moins ».

 

Pour les immeubles un peu plus grand, thyssenkrupp prévoit des systèmes de régénération. « Quand l’ascenseur descend, il génère de l’énergie qui ensuite est réinjectée dans le système d’alimentation du bâtiment ». La technologie permet même parfois d’éclairer les parties communes de l’immeuble.

 

L’entreprise tente également de réduire l’impact carbone de ses activités. « Une fois que l’ascenseur arrive sur site, on tri les déchets générés pendant l’installation. Ces déchets sont ensuite recyclés ». Quant à la conception même des équipements, Sébastien Busson souligne l’importance d’utiliser de l’acier vierge. « Les contraintes techniques sont très fortes. On n’a pas encore d’ascenseurs fait en bambou », plaisante-t-il. « On diminue quand même les épaisseurs des parois cabines, d’un certain nombre de matériaux pour consommer moins et produire moins de déchets dans la fabrication des ascenseurs ».

 

A titre de conclusion, thyssenkrupp Ascenseurs dit avoir fait « un vrai travail sur la satisfaction client et pour mieux expliquer notre métier ». Emmanuel Paris indique : « Pendant des années, pour tout ce qui était accessibilité, on n’assurait pas forcément des maintenances autour de ces appareils, autour des services que l’on apportait et la nécessité qu’ils soient fonctionnels et qu’ils aient un bon niveau de performance. L’accessibilité c’est aussi que les usagers soient satisfaits du service apporté. C’est ce qui permet au final, de faire en sorte qu’on nous voit de moins en moins parce que nos appareils sont performants ».

 

« Ça créé du confort, du bien-être et réduit l’anxiété », ajoute Sébastien Busson. Revenant sur MAX, il se félicite que la société « travaille sur la communication en temps réel ». Les notifications sur smartphone ou sur les portails clients permettent « de tenir au courant en permanence les gestionnaires de bâtiments, et de facto, les usagers » sur la disponibilité en cours ou à venir des installations.

 

Propos recueillis par Rose Colombel
Photos : ©thyssenkrupp

 

 

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