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Saint-Gobain poursuit sa croissance malgré un net recul de son activité en France

Publié le 26 février 2016

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En 2015, le groupe français de matériaux de construction et de distribution Saint-Gobain a vu son chiffre d’affaires progresser de 3,3% à 39,6 milliards d’euros et son bénéfice net s’établir à 1,295 milliard d’euros (+ 36%), malgré un contexte macroéconomique « volatil ». Pour 2016, le groupe table sur une nouvelle amélioration de ses résultats. Il a par ailleurs annoncé un nouveau programme d'économies de coûts de 800 millions d'euros pour la période 2016-2018.
Saint-Gobain poursuit sa croissance malgré un net recul de son activité en France  - Batiweb
Lors d’une conférence téléphonique organisée jeudi 25 février, Saint-Gobain a révélé les chiffres de son activité 2015, en nette progression par rapport à 2014.

Mais si le bénéfice net du groupe a connu un essor exponentiel de 35,9% à 1,295 milliard d'euros, et que son chiffre d'affaires a progressé de 3,3% à 39,6 milliards d'euros, l’envolée du groupe a été limitée par la « poursuite du recul des activités en France, malgré des premiers signes d’amélioration des indicateurs de la Construction » a indiqué Pierre-André de Chalendar, PDG de Saint-Gobain.

En conséquent du repli des ventes sur le territoire national, des dépréciations d’actifs ont été passées, notamment sur la valeur de la marque Lapeyre, et des cessions ont été réalisées à l’image de celle de Verallia. L’ensemble de ces cessions représente un chiffre d’affaires d’environ 700 millions d’euros en année pleine.

L’optimisation du portefeuille d’activités est également passée par une série de petites acquisitions visant à « accroître la part de ses actifs industriels aux Etats-Unis et dans les pays émergents, investir dans de nouvelles niches technologiques et renforcer la Distribution Bâtiment dans ses régions clefs ». Ces acquisitions ont représenté environ 300 millions d’euros de CA en année pleine.

Si l’on s’intéresse aux différents pôles d’activités du groupe, le Pôle Matériaux Innovants a été le plus performant avec une progression de 2,2% à données comparables, et avec un taux de marge en hausse 10,5%. Cette progression a été tirée par le Vitrage (+ 5,1%) et la bonne tenue des Matériaux de Haute Performance (- 1%).

La croissance interne du Pôle Produits pour la Construction n’a progressé que de 0,5%, affectée au second semestre (- 0,1%) par la détérioration de la Canalisation.

Le Pôle Distribution Bâtiment s’est établi à - 0,6%. « Les pays nordiques ont démontré un certain dynamisme sur l’ensemble de l’année, tout comme l’Espagne et les Pays-Bas. Le Brésil conserve globalement un bon niveau de croissance malgré le ralentissement conjoncturel plus marqué au 4e trimestre. L’activité en Suisse subit les effets d’un taux de change qui favorise les importations », détaille un communiqué du groupe.

D’un point de vue global, la marge d’exploitation du groupe s’inscrit à 6,7% contre 6,6% en 2014. Le résultat d’exploitation à structure et taux de change comparables progresse de 2,2% à 2,64 milliards d’euros.

« Les résultats sont de bonne facture, dans un environnement très contrasté », note M. de Chalendar.

Saint-Gobain mise sur un nouvel essor de son activité pour 2016

« Nous nous attendons à une bonne dynamique en Europe occidentale sur la majorité de nos marchés avec une stabilisation de l’activité en France » a indiqué le PDG du groupe.

Après 360 millions d'économies l'an dernier, le groupe prévoit d'en réaliser 800 millions supplémentaires sur 2016-2018 afin notamment d’améliorer sa logistique, « l'excellence commerciale et la transformation digitale » appliquée aux sites industriels.

Le PDG a souligné que le groupe était « en ligne avec l'objectif principal à horizon 2018 qui est de renforcer le profil du groupe pour accroître son potentiel de croissance interne ».

« Nous avons détecté de nouveaux leviers d’amélioration de notre production. Les attentes des clients évoluent et nous devons anticiper les tendances. Les utilisateurs sont à la demande de solutions de confort. Nous allons donc proposer des solutions différenciantes adaptées aux besoins des clients et cela passe notamment par la mise en place d’un plan d’action pour la transformation digitale » a-t-il précisé.

Pour 2016, le groupe attend ainsi une nouvelle amélioration du résultat d’exploitation à structure et taux de change comparables. Saint-Gobain proposera à l'assemblée générale le versement en espèces d'un dividende stable de 1,24 euro au titre de 2015.

Sika ne cède pas 

En ce qui concerne le projet d’acquisition de Sika, M. de Chalendar a déclaré que Saint-Gobain restait « extrêmement patient et déterminé ». Les résultats de Sika en 2015 démontrent que « notre choix est bien fondé et fait beaucoup sens ».

En effet, pour l'exercice 2015, le groupe suisse a réalisé un bénéfice de 425 millions d'euros, soit 5,4% de plus qu'en 2014. Ses ventes ont progressé de 6,2% en monnaies locales sur fond de croissance à deux chiffres sur ses marchés clés tels que les États-Unis, le Mexique ou l'Afrique. 

Et si ces résultats ont renforcé l'intérêt de Saint-Gobain, Sika a de son côté réaffirmé son opposition au projet de prise de contrôle par le groupe français. Qui plus est, lors d'une conférence de presse à Zurich, Paul Hälg, président de Sika, a déclaré que la solidité de ces résultats étaient venus « soutenir notre défense contre Saint-Gobain ».
 
« Nous sommes prêts à continuer quel que soit le temps que cela prendra », a-t-il ajouté, répétant une fois encore que le projet n'avait « pas de logique industrielle » à ses yeux. Selon lui, le bénéfice que pourra en tirer Saint-Gobain reste minime. « Je ne pense pas que cela va changer grand chose lorsqu'on regarde leur retour sur capitaux », a-t-il fait valoir avant d'ajouter : « Le retour sur investissement est toujours très faible ».

Une décision judiciaire sur le litige portant sur les droits de vote de la holding familiale SWH est attendue à l'été.

R.C
Photo de une : Pierre-André de Chalendar / © Saint-Gobain

Un affrontement qui dure depuis plus d'un an...

Saint-Gobain et une partie des dirigeants du groupe suisse s'affrontent depuis plus d'un an autour de l'offre faite par le groupe français aux héritiers du fondateur de Sika.
En décembre 2014, Saint-Gobain leur avait proposé 2,75 milliards de francs suisses (2,5 milliards d'euros) pour racheter leurs parts qui se montent à 16,1% du capital mais représentent 52,4% des droits de vote. Mais une partie des dirigeants de Sika, avec l'appui d'investisseurs tels que la fondation Bill and Melinda Gates ainsi que du fonds Cascade Investment (également contrôlé par le fondateur de Microsoft), s'étaient vivement opposés à la transaction, estimant qu'elle n'allait pas dans l'intérêt du groupe suisse.
La bataille a depuis pris un tour juridique, les différentes parties s'affrontant devant les tribunaux, sans toutefois parvenir à sortir le dossier de l'impasse.
En décembre, pratiquement un an après le début du conflit, le président de Sika avait envoyé un courriel aux actionnaires de Saint Gobain pour leur expliquer que l'opération n'allait selon lui, ni dans l'intérêt des actionnaires de Sika, ni dans ceux de Saint-Gobain.  

(Avec AFP)

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