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Santé financière des entreprises du BTP : une forte résilience en 2020

Publié le 05 novembre 2021

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Comme chaque année depuis 2008, BTP Banque publie les résultats de son étude sur la santé financière des entreprises du BTP. Cette nouvelle édition montre qu'en 2020 les entreprises du secteur se sont montrés résilientes face à la crise, bien qu'ayant toutefois ayant été impactées, notamment en termes d'activité et de rentabilité.
Santé financière des entreprises du BTP : une forte résilience en 2020 - Batiweb

Dans les premières conclusions de l'étude BTP Banque consacrée à l'année 2020, l'échantillon analysé est constitué de plus de 9 000 entreprises, dont 1 980 dans le gros-oeuvre, 5 600 dans le second-oeuvre, et 1 600 dans les travaux publics.

 

Des entreprises qui ont réussi à faire face la crise

 

La synthèse note que, malgré la crise, ces entreprises sont se sont montrées résilientes : « Le secteur de la construction a prouvé une nouvelle fois sa capacité de résilience. Alors que les carnets de commandes auguraient d’une belle croissance d’activité en 2020 pour la construction, nous avons dû faire face à une période inédite avec toutes les conséquences économiques et sociales qui s’en sont suivies », résume Sylvie Loire-Fabre, présidente du directoire de BTP Banque.

 

Si le rapport constate une baisse de la productivité, les niveaux restent tout de même supérieurs à ceux de l'année 2016, avec 214 000 € par équivalent temps plein pour le gros-oeuvre, 173 000 € pour le second-oeuvre, et 199 000 € pour les travaux publics.

 

La tendance est également positive pour la valeur ajoutée, qui se maintient en 2020, avec 34,6 % pour le gros-oeuvre, 38,9 % pour le second-oeuvre, et 39,2 % pour les travaux publics, soit des pourcentages quasi-similaires à ceux de l'année 2019.

 

La valeur ajoutée des entreprises du BTP se maintient en 2020. Source : étude BTP Banque

 

BTP Banque souligne que la crise n'a que peu d'impact sur la valeur ajoutée, notamment grâce la capacité des entreprises à adapter leurs achats en adéquation avec l'évolution de leur chiffre d'affaires. En revanche, l'établissement bancaire note que la hausse du prix des matières premières pèse de plus en plus sur la valeur ajoutée des entreprises du BTP.

 

Même chose pour le poids de la main d'oeuvre. Les charges de personnel représentent environ 82 % de la valeur ajoutée pour les activités du gros-oeuvre (contre 80 % en 2019) et 77 % pour les travaux publics (contre 75 % en 2019). Les auteurs de l'étude expliquent cette tendance par des besoins en main d'oeuvre importants en fin d'année, avec un recours accru à l'intérim.

 

Paradoxalement, BTP Banque constate que la structure financière des entreprises s'améliore en 2020, à un peu plus de 20 % pour le second-oeuvre et les travaux publics, et 16,4 % pour le gros-oeuvre.

 

« Cela s’explique par la baisse du chiffre d’affaires, mais aussi par une gestion prudente de la part des dirigeants, préservant depuis plusieurs années le résultat généré par la société dans les fonds propres et dans la trésorerie », explique le rapport.

 

mais tout de même impactées en termes de rentabilité

 

Malgré ces bonnes nouvelles, le bilan 2020 fait état d'une baisse de la rentabilité, inférieure aux niveaux de 2018, mais qui reste toutefois supérieure ou égale à ceux de 2016, avec 3 % pour le gros-oeuvre, 3,1 % pour le second-oeuvre, et 3,4 % pour les travaux publics. Cela s'explique notamment par des charges qui n'ont pas pu être compressées, et ayant eu un impact direct sur la rentabilité.

 

Légère baisse de la rentabilité entre 2018 et 2020. Source : étude BTP Banque

 

En 2020, les délais clients se sont également allongés, pour atteindre 83 jours dans le gros-oeuvre, 84 jours dans le second-oeuvre, et 90 jours dans les travaux publics.

 

« Ceci s’explique d’une part par une inertie plus importante de la part des maîtres d’ouvrage dans le règlement de leurs factures, mais aussi par un effet de rattrapage de certains chantiers en fin d’année, générant une facturation significative au dernier trimestre de l’année et donc la comptabilisation d’importantes créances clients au bilan. Cela peut également s’expliquer par un relâchement des entreprises dans le recouvrement de leurs créances clients, compte tenu de l’amélioration des trésoreries grâce aux PGE », estiment les auteurs du rapport.

 

Enfin, en raison de la chute d'activité en 2020, la part d'entreprises en perte augmente de plus de 4 % sur tous les segments.

 

Claire Lemonnier

Photo de une : Adobe Stock

 

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