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Sinistralité des balcons : des mesures qui se font attendre

Publié le 03 décembre 2020

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En novembre 2019, l’Agence Qualité Construction (AQC) finalisait une étude consacrée aux désordres observés sur les balcons, une analysé effectuée sur demande du ministère en charge du Logement, et qui n'aura été validée que très récemment. Elle doit permettre à la filière de prendre des dispositions pour éviter de nouveaux effondrements. Alors que les accidents continuent, l’AFCAB (Association Française de Certification des Armatures du Béton) appelle le Gouvernement à se saisir enfin du rapport et des recommandations qui y sont formulées.
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L’Agence Qualité Construction vient de publier un état des lieux des désordres constructifs les plus observés sur les balcons. Pour chacune des pathologies, l’Agence formule des recommandations. L'étude, réalisée à la demande du ministère en charge du Logement, montre que les sinistres sur balcon en béton concernent 94% de l’échantillon étudié. Les pathologies se doivent :

  • à des infiltrations et des défauts d’étanchéité ;
  • à des atteintes à la solidité se manifestant par une flexion excessive et des fissurations à la liaison aux façades, conduisant à des infiltrations ou à une corrosion des armatures ;
  • à la dégradation des revêtements de sol des balcons qui se doit essentiellement à des décollements de carrelage
  • ou encore à la dégradation des revêtements en face verticale extérieure. Là encore, les décollements sont évoqués (absence de fractionnement, de protection en tête, de goutte d'eau...).  

S'agissant des balcons en bois, l’AQC note plusieurs cas d’attaque fongique générant déformations et fissures. La solidité de certains ouvrages est également questionnée (défaut de dimensionnement). Parmi les diverses pathologies : des problèmes de glissance, ou encore un défaut de fixation d’un revêtement en sous-face avec chute d’éléments. L’agence indique : « Du fait de la sensibilité du matériau constitutif à la dégradation par attaque fongique, la conception et la réalisation des balcons sur les bâtiments à ossature en bois doivent être particulièrement approfondies et soignées ». 

Pour ce qui est des balcons métalliques, les affections observées avec fréquence sont des défauts de corrosion, de contreventement des structures ou de liaison aux structures béton, pour les éléments métalliques préfabriqués rapportés. Quant aux balcons en pierre, ils présentent des défauts de protection à l’eau d’un élément en porte-à-faux, intégré à la façade, ou d’insuffisance de résistance au gel du matériau. 

L’AQC pointe par ailleurs des désordres entrainant des risques pour la sécurité des personnes par défaut de résistance mécanique des garde-corps. 

L’organisme appelle les pouvoirs publics et l’autorité administrative à hiérarchiser les exigences applicables à la conception et à la réalisation des ouvrages de balcons. Les priorités : la solidité structurelle et la pérennité des ouvrages, ainsi que l’étanchéité des espaces intérieurs vis-à-vis des risques d’infiltration d’eau depuis l’extérieur. Pour ce faire, elle souligne la nécessité de réaliser une analyse approfondie et une évaluation technico-économique des risques et des coûts induits par les obligations réglementaires envisagées, avant de fixer de nouvelles règles. 

Pour les bâtiments existants, l’AQC préconise la réalisation obligatoire de diagnostics relatifs à la solidité des ouvrages de balcons. L’Agence appelle enfin l’ensemble des professionnels de la construction à prendre l’initiative de la rédaction de règles professionnelles de conception et de réalisation de ce type d’ouvrage, des règles à décliner selon la nature du matériau. 

Des mesures qui se font attendre

Les autorités ministérielles auront mis une année à valider le rapport de l'AQC, au grand regret de l’Association Française de Certification des Armatures du Béton. Dans un communiqué, l’AFCAB souligne alerter « depuis plusieurs années maintenant » les pouvoirs publics sur la recrudescence des effondrements de balcons et la nécessité de renforcer la réglementation relative aux armatures des constructions en béton armé. 

L’association attend du ministère qu’il se saisisse du rapport et des préconisations qui y sont détaillées « pour avancer concrètement sur les mesures à prendre ». « L’urgence est là,  les accidents continuent. N’attendons pas de nouveaux accidents et surtout des drames comme celui survenu à Angers en 2016 ». 

Pour rappel, il y a 4 ans, trois balcons d’un bâtiment situé rue Maillé à Angers, s’effondraient brutalement, faisant 4 morts et 14 blessés. L’événement avait suscité une grande émotion. Les enquêtes avaient révélé des malfaçons. Le responsable du cabinet d’architecture Rolland, le dirigeant et deux salariés de l’entreprise de gros oeuvre Bonnel, ainsi qu’un chargé d’affaires de l’Apave, ont été mis en examen en 2018 pour homicides et blessures involontaires. Le procès est attendu en 2021. 

Rose Colombel
Photo de une : ©Adobe Stock

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