ConnexionS'abonner
Fermer

Syrie : LafargeHolcim admet des « arrangements » avec des groupes armés

Publié le 02 mars 2017

Partager : 

Dans un communiqué publié ce jour, le géant suisse des matériaux de construction LafargeHolcim a admis avoir conclu des « arrangements inacceptables » avec un certain nombre de groupes armés, dont Daech, pour maintenir l’activité de son usine en Syrie, courant 2013 et jusqu’à son évacuation en 2014. L’annonce confirme ainsi les révélations publiées par le journal Le Monde en juin 2016.
Syrie : LafargeHolcim admet des « arrangements » avec des groupes armés - Batiweb
En juin 2016, le quotidien Le Monde avait affirmé dans ses colonnes que le cimentier Lafarge avait tenté de faire fonctionner « coûte que coûte » son usine de Jalabiya, au nord-est de la Syrie, « au prix d’arrangements troubles et inavouables avec les groupes armés environnants, dont l’organisation Etat Islamique ».

En réponse à ces accusations, le groupe avait lancé une enquête interne afin de déterminer si la filiale locale, qui appartenait alors au français Lafarge, avait participé au financement du terrorisme.

Dans un communiqué publié ce jeudi, LafargeHolcim a admis avoir conclu des « arrangements » avec des groupes armés, en 2013 et jusqu’à son évacuation en 2014.

« L’enquête montre que la filiale locale a remis des fonds à des tierces parties afin de trouver des arrangements avec un certain nombre de ces groupes armés, dont des tiers visés par des sanctions, en vue de maintenir l’activité et d’assurer un passage sûr des employés et des approvisionnements vers, et depuis l’usine », déclare le groupe.

Il souligne cependant que l’enquête « n’a pas pu établir avec certitude quels étaient les destinataires ultimes des fonds au-delà des tierces parties concernées ».

Des arrangements inacceptables

Inaugurée en 2010, la cimenterie de Jalabiya avait été achetée par le français Lafarge en 2007. D’une capacité de 3 millions de tonnes « elle approvisionnait environ un tiers du marché local ».

L’usine a maintenu sa production jusqu’en 2013, date à laquelle différentes factions armées « ont contrôlé ou ont tenté de contrôler les zones autour de l’usine (…). La détérioration de la situation politique en Syrie a entraîné des défis très difficiles quant à la sécurité, les activités de l’usine et les employés. Cela incluait des menaces pour la sécurité des collaborateurs ainsi que des perturbations dans les approvisionnements nécessaires pour faire fonctionner l’usine et distribuer ses produits ».

Mais bien que les responsables des opérations en Syrie semblent avoir agir dans l'intérêt de l’entreprise et de ses employés, le groupe souligne que l’enquête a révélé « des erreurs de jugements significatives en contradiction avec le code de conduite alors en vigueur ».

« Les mesures prises pour poursuivre les activités de l’usine étaient inacceptables », poursuit-il.

En conséquence de l’enquête interne, LafargeHolcim a annoncé la création d’un Comité Ethique, Intégrité et Risques ainsi qu'une série de mesures pour une évaluation plus rigoureuse de ses partenaires.

R.C

Sur le même sujet

bloqueur de pub détecté sur votre navigateur

Les articles et les contenus de Batiweb sont rédigés par des journalistes et rédacteurs spécialisés. La publicité est une source de revenus essentielle pour nous permettre de vous proposer du contenu de qualité et accessible gratuitement. Merci pour votre compréhension.