ConnexionS'abonner
Fermer

Xynthia : près de 1.400 maisons en zone noire soumises à démolition

Publié le 09 avril 2010

Partager : 

Ils étaient 600 à venir constater si leur habitation serait ou non détruite, lors de la première réunion d'information à destination des sinistrés de la tempête Xynthia, qui s'est ouverte hier matin à l'Aiguillon-sur-mer (Vendée). Les propriétaires des 1.393 maisons soumises à démolition, toucheront en moyenne 250.000 euros d'indemnisation.
Xynthia : près de 1.400 maisons en zone noire soumises à démolition - Batiweb
Inquiets, les habitants de l'Aiguillon-sur-mer (Vendée) sont venus en masse devant la salle omnisport pour la première réunion d'information à destination des sinistrés de la tempête Xynthia. Parmi eux un couple dont la maison construite sans permis de construire près du marais poitevin pourrait faire partie des habitations rasées, alors que seulement 25 cm d'eau sont entrés le 28 février dernier. "On ne va pas se laisser faire comme ça", a assuré sa propriétaire.

A l'Aiguillon-sur-mer environ 241 habitations désormais classées en "zone noire" doivent être rasées, dont 25 résidences principales. Maurice Milcent, le maire de cette commune balnéaire, "préfère employer le mot déplacement" de maison. Il a assuré que les mesures prises sont des "mesures de bon sens" et que le "dispositif mis en place par les services de la préfecture" est "exemplaire". Hier, une autre réunion était prévue à 15h00 à La Faute-sur-mer (Vendée), où la tempête a fait 29 morts et où 674 maisons doivent être détruites.

250.000 euros d'indemnisation 

Les propriétaires de ces 1.393 maisons soumises à démolition, toucheront en moyenne 250.000 euros d'indemnisation, a déclaré hier Bernard Spitz, président de la Fédération française des sociétés d'assurance (FFSA). Ce montant correspond au prix de la maison et du terrain. Un budget de 300 à 400 millions d'euros est prévu pour ces indemnisations, tiré du Fonds Barnier, qui indemnise les victimes de catastrophes naturelles, a-t-il précisé. La tempête devrait coûter 1,5 milliard d'euros aux compagnies d'assurance. Sur les 400.000 sinistres déclarés, 10% relèvent du domaine de la "catastrophe nationale" car provoqués par des inondations, et 90% du domaine traditionnel de l'assurance (dégâts dus au vent).

Zones noires : "rien n'est figé"

Optimiste, le secrétaire d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau, a éclaré hier que "rien [n'était] encore figé" à propos de la cartographie des zones noires où les habitations pourraient être rasées. "Il pourra y avoir certains accommodements si des études montrent que pour telle ou telle maison, on peut trouver d'autres solutions", a-t-il assuré sur France Info. Le gouvernement réfléchit à la possibilité de trouver de nouveaux terrains pour les personnes qui perdront leur logement. "Il faudra en effet retrouver des fonciers", a déclaré M. Bussereau. En Charente-Maritime et en Vendée, près de 1.400 parcelles seront rendues à l'état naturel , selon les chiffres de Luc Chatel, porte-parole du gouvernement.

De son côté, Henri Masse, préfet de Charente-Maritime, a déclaré non négociables les "zones noires", "présentant un danger de mort avéré". Pour lui, c'est irrévocable, les habitants devront "quitter leurs maisons". Au total, 1.393 habitations sinistrées lors de la tempête situées dans des zones "noires" seront rasées, selon les chiffres de Luc Chatel.

Dernière minute
La Faute-sur-mer, commune la plus touchée par le passage de Xynthia avec 29 morts et où l'Etat prévoit de raser 674 maisons situées en "zone noire", "va demander une révision" de ce zonage pour en réduire l'ampleur, a indiqué le maire, René Marratier. "Le conseil municipal va demander une révision de la cartographie de zonage élaborée par les services de l'Etat".
Interrogé pour savoir "selon quels critères" les sinistrés seraient indemnisés, Benoist Apparu a répondu: "Totalement. Que ce soit les assureurs ou le Fonds Barnier, on va prendre en charge l'ensemble du coût de la maison, y compris le terrain, le foncier, et on va indemniser les gens sur la valeur de la maison avant la tempête, bien évidemment". "On payera bien évidemment à l'amiable", a-t-il ajouté. Quant à ceux qui ne voudront pas partir, "on va essayer de regarder famille par famille comment on peut les accompagner dans leur nouveau projet de logement, le plus individuellement possible", a-t-il poursuivi.

Laurent Perrin (source AFP)

Sur le même sujet

bloqueur de pub détecté sur votre navigateur

Les articles et les contenus de Batiweb sont rédigés par des journalistes et rédacteurs spécialisés. La publicité est une source de revenus essentielle pour nous permettre de vous proposer du contenu de qualité et accessible gratuitement. Merci pour votre compréhension.